Combattre pour vivre

Chapitre 15

Le combat me parut durer une éternité. J'avais peur pour Timothé, j'avais l'impression qu'il n'allait jamais s'en sortir. Mais à chaque fois il esquivait les coups de justesse et il ripostait comme il le pouvait. Le moment tant redouté arriva et je ne pus m'empêcher de détourner la tête quand il enfonça sa hache dans le crâne de son adversaire. Il avait gagné mais je ne voyais aucune trace de joie sur son visage. Il avait plutôt l'air indigné et en colère. Il sortit de l'arène et mon patron me conduisit dans ma cellule. Il félicita au passage son gagnant puis nous laissa. Timothé ne parla pas de toute la soirée. D'ailleurs personne ne parla. On s'endormit chacun dans son coin.

Deux mois et demi étaient passés et on appris la mort de Juliette. Timothé et moi venions de remporter notre vingt-cinquièmes combat armé en binôme.
- Vos prochains adversaires sont les jumeaux Black.
- Quoi ? C'est une blague ? S'indigna Timothé.
- Non. Tout le monde attend avec impatience ce combat. Toutes les places sont déjà vendues alors que c'est que dans une semaine.
- C'est qui eux ? Demandais-je à Timothé.
- Les jumeaux Black sont des légendes. Ils n'ont perdu aucun de leurs combats depuis qu'ils sont là. On les surnomme les Imbattables.
- Ce qui est intéressant puisque vous non plus vous n'avez perdu aucun de vos combats depuis que vous êtes en binôme, dit mon patron.
- Sauf qu'eux on une centaine de combat à leur compteur et nous on en a que vingt-cinq, dit Timothé.
- C'est pourquoi cette semaine vous allez être traités comme des rois. Vois allez dormir dans une vraie chambre, vous pourrez manger à votre faim et vous serez entraînés.
J'entendis Timothé soupirer. Je n'arrivais pas à croire à tout ce qu'il me disait, il exagérait sûrement les choses. Nous sortions du bureau et nous fûmes amenés dans une chambre avec deux lits et une salle de bain. Je m'asseyais sur l'un deux et ne pus m'empêcher de sourire. Il était moelleux et la couverture tenait bien chaud. Je n'avais pas remarqué à quel point la sensation de confort m'avait manqué.
- On est dans la merde, dit Timothé.
- Je suis sûre que t'exagères, dis-je.
- J'aimerai bien mais non. Je peux t'assurer qu'ils sont très forts, se sont les meilleurs au combat armé.
- Écoute moi, on va s'entraîner dure pendant toute la semaine et on va donner le meilleur de nous même lors du combat et je suis sûre qu'on s'en sortira vivant.
- On est obligé de gagner sinon on meurt Manon.
- Je sais et j'ai aucune envie de mourir maintenant. J'ai même pas envie de mourir ici.
- Tu crois toujours qu'on va venir nous chercher.
- J'en suis sûre.
Je ne savais pas pourquoi mais j'étais convaincue qu'on nous retrouverai. C'était obligé, je le sentais. J'avais comme un pressentiment que tout allait changer lors de ce combat.