Plus que ça...

Féérie

Visage et yeux d'Arès en media, source Pinterest.

De retour dans notre petite maison de bois, à ma mère et moi, je me suis tout de suite dirigée vers mon ordinateur pour appeler mon amie. Elle seule peut comprendre mes réticences. Son seul conseil a été : « fais en sorte que ton idylle reste secrète » puis elle a rajouté « c'est trop excitant ! ».

Ma magnifique mère italienne pure souche vient de rentrer, il est vingt et une heure trente. Quand elle me voit encore là, elle me sourit tendrement. Il est vrai que je n'ai pas pour habitude de l'attendre, en générale, je lui prépare son repas puis vais me coucher.

– Bonsoir Mama.

– Bonsoir mia Kiara. As-tu passé une bonne journée ?

– Oui.

Elle vient près de moi et me serre dans ses bras.

– Qu'y-a-t-il petit cœur ?

Elle est trop forte, elle sent toujours quand quelque chose ne va pas.

– J'ai un rendez-vous ce soir mais je pense à ne pas y aller.

– Vraiment ?

– Oui, ce n'est pas un fils de domestiques.

– Et ?

– Hé bien, cela pourrait te mettre en danger.

Elle m'écarte afin de me montrer son air sérieux.

– Alors, tu vas bien m'écouter jeune fille. Je suis très fière de toi, tu as fait tout ce que l'on t'a demandé pour ne pas froisser Rebecca pendant des années, mais il faut que tu vives pour toi aussi.

Je hausse les épaules.

– Et si ce garçon a attiré ton attention, c'est qu'il doit être spécial et j'ai confiance en tes jugements.

Je l'enlace un peu plus fort. Ma mère est formidable et toujours pleine de bon sens.

– Merci Mama.

– Allez file, et n'oublie pas que tu te lèves tôt demain.

– Promis, je ne rentre pas tard.

Je l'embrasse et file rejoindre Arès. Cette pensée me fait rire, qui irait rejoindre un dieu de la guerre ?

Lorsque j'arrive dans mon coin, le soleil se couche. Il n'est pas là, alors j'ôte mes converses et m'assieds sur le bord du rocher. Mes pieds effleurent l'eau. Il fait encore chaud et l'idée de plonger m'effleure l'esprit.

Le soleil est couché depuis quelques minutes maintenant, il fait de plus en plus noir. M'aurait-il posé un lapin ? Je commence à me lever pour partir quand je vois le lac s'illuminer par endroit puis de plus en plus. Je ris de joie, de stupéfaction, c'est magnifique, il y a du vert, du bleu. Je crois même apercevoir quelques plantes luminescentes aux abords de la forêt. J'ai l'impression d'avoir basculé dans un autre monde. C'est sublime. Sans attendre, je délaisse mes vêtements et plonge dans cette eau féerique. L'eau est encore tiède. Je ne cesse de rire. Comme en journée, je m'allonge pour regarder le ciel. Les étoiles me submergent, m'émerveillent. J'ai l'immense privilège de connaître cet endroit. Je me sens seule au monde mais j'aurais aimé qu'Arès soit là. Au bout de longues minutes, je me redresse, consciente de l'heure et du fait que je doive me lever dans quelques heures.