Arès

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Je danse avec Maya et les autres, je m'amuse sans m'amuser, les paroles de Maya, Armand, la serveuse, Arès, tout tourne dans ma tête en une boucle infernale. Merde, je ne trouve pas d'autre mot, cela ne me ressemble pas, mais je me sens las. Je pars vers la table en prévenant les autres que j'ai besoin de me rafraîchir. Je n'ai pas fait trois mètres, que deux mains puissantes m'arrêtent, s'accrochent à mes hanches. Je suis prête à me battre quand l'inconnu se penche sur mon oreille.

– Où vas-tu Cybèle ?

Je suspens mon geste de défense et perds même un peu plus l'équilibre. Arès, me rattrape et plaque mon dos contre son torse. Mon cœur bat à tout rompre. Le sien aussi. Il se déplace pour me faire face sans me lâcher. Ses yeux gris ont laissé place à une tempête sombre, redoutable. Sa respiration est rapide, ses traits durs comme je ne les ai jamais vu. Sa voix est grave et puissante, son odeur enivrante mais je m'égare.

– Ce que j'ai d'abord reconnu ce sont tes courbes, puis tes yeux. Voilà plus d'une heure que je t'observe de l'espace VIP au dessus de toi.

Son halène est chargée, très chargée.

– Une heure que tu bois ? Je lui demande sans détour.

– Il faut bien pour essayer d'oublier ce que je vois.

Je fronce les sourcils, et dis non de la tête.

– Et que vois-tu ?

– Toi, magnifique pleine de tatouages, entourée de petits riches New-Yorkais.

– Ce sont mes amis, Arès.

– Je croyais que tu n'étais que fille de bonne.

Le dédain dans sa voix, ses sous-entendus me foutent en rogne.

– Pour qui te prends-tu ?! Mes amis sont supers et ne me jugent pas par rapport à ma condition !

Il me toise de haut en bas. Je n'aime pas ce regard.

– Non, tu m'étonnes. T'es la nana la plus bandante de la soirée. Même mes potes et mon frère, n'en peuvent plus, heureusement qu'ils sont pleins comme des barriques, c'est facile de détourner leur attention.

Ma tête fait non frénétiquement, ma main me démange. Il mériterait une bonne gifle.

– Et tu sais ce qui m'emmerde le plus, c'est même pas ça. Non, c'est Armand. Il te surveille, te reluques, te dévores de ses putains de yeux jaunes. Je suis sûr qu'il est en train de me surveiller.

– Arès, je connais Armand depuis des années, même si je n'ai pas à me justifier auprès de toi.

Ses yeux lancent des éclairs, insatisfait de ma réponse.

– SI, BIEN-SUR QUE SI !TU ES À MOI !

Je le repousse alors que ses doigts s'enfoncent de plus en plus dans mes hanches. Il me ramène à lui et pose plus délicatement que je ne l'aurais pensé ses lèvres sur les miennes. Mon corps réagit en traître et se moule au sien, savoure ce délicieux baiser. Mon esprit s'embue, il n'existe plus rien à part nous deux. Ma colère retombe, la sienne aussi. Ses gestes sont de plus en plus doux, il nous ramène près de l'eau.

Mais cet instant ne dure pas, le charme est vite rompu.

– Hé Loghan ! Tu me présentes ta nouvelle conquête ? La blonde de tout à l'heure ne t'a pas suffit.

Mon cerveau se remet en marche mais je commence à paniquer. Loghan. Le suspecter et être devant le fait accompli sont deux choses très différentes. Mes yeux vont en tous sens, je vois Arès repousser violemment son ami. Je le vois se retourner vers moi. Il m'attrape le visage pour que je le regarde tandis que j'essaie vainement d'analyser la situation.

Plus que ça...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant