Plus que ça...

Visite nocturne

Le réveil indique 5h42 lorsque je sens mon lit s'affaisser. Ma respiration se bloque jusqu'à ce que son odeur emplisse mes narines et déclenche un relâchement de mes muscles.

– Tu ne devrais pas être ici, Loghan, je murmure encore endormie.

Son corps s'allonge près du mien sous les couvertures mais ne me touche pas, il garde une distance respectable entre nous.

– Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ? Me chuchote-t-il.

Ma respiration se bloque, sa demande finit de me réveiller. Que dois-je faire ?

– S'il te plaît Kiara, laisse-moi te serrer contre moi.

J'entends une certaine détresse dans sa voix, j'aimerais voir ses traits mais j'hésite à allumer la lumière. J'ai peur de rendre ce moment trop réel si je le vois. Je me tourne doucement vers lui puis pose une main sur son torse, l'autre sur sa taille. Son souffle se fait plus profond alors que je me cale dans ses bras.

– Es-tu conscient que c'est une mauvaise idée ? 

Il embrasse le sommet de mon crâne avec beaucoup de tendresse et de retenue.

– Je le sais, mais je ne supporte pas de te voir et de ne pas pouvoir être avec toi.

J'avale ma salive difficilement, que répondre à une telle déclaration. Que j'ai peur. Rien que sa présence me fait ressentir ces choses qui m'ont fait m'accrocher à lui plus que de raison. Alors si je le vois tous les jours, que va-t-il rester de moi après ces deux mois ? Et si je le croise à Princeton, ho mon dieu ! Je commence à paniquer. Jamais je ne pourrais supporter de le voir à nouveau avec ses greluches.

– J'ai été sage ce soir, Cybèle. J'ai donné le change par rapport aux gars mais je n'ai pensé qu'à toi, endormie, là.

Mince où veut-il en venir ?

– Je ne t'ai rien demandé tu sais.

– Je le sais mais depuis que je t'ai vu ce matin dans ma chambre, belle comme jamais dans ton petit short et la batte à la main, j'ai su que j'étais foutu, que les petites salopes d'un soir c'était fini.

Je me crispe, les images de ces bombes allongées sur lui viennent en force s'implanter dans mon esprit.

– Cybèle ? Parle-moi.

– Ce matin, je crois que ma colère m'a sauvée de tous les autres sentiments qui m'auraient submergée. Toi et ces filles, nues, je pense que si je n'avais pas été hors de moi, j'aurais été dévastée encore une fois.

Tous ses muscles se bandent.

– Putain tu m'as vu comme ça.

– J'ai pris sur moi, je les ai réveillées une à une et les ai fichues à la porte. Dis-je la voix tremblotante.

– Pourquoi j'ai l'impression d'avoir grave déconné alors que nous ne sommes pas ensemble ? Putain je ne me suis jamais senti aussi mal pour une femme.

– Parce que tu m'apprécie et bien plus que ça ?

– Mmm, bien plus que ça.

Je ne devrais pas, mais, je me blottis un peu plus dans ses bras, ma tête sur son cœur qui bat trop fort.

– Kiara, ne doute jamais de ce qu'il s'est passé entre nous près de l'eau. C'était vrai.

Je souris contre son torse, cependant cela n'enlève rien de mon appréhension.

– Et après Loghan ? Qu'allons-nous faire ? Te rends-tu compte que je suis en train de te donner une deuxième fois ma confiance mais et après ? Je ne peux pas être avec toi.