Boîte de nuit

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Armand en média, source Pinterest.

Maya, ma superbe métisse aux yeux de feu, est habillée d'une petite robe rouge ultra moulante. Avec ses talons, ses jambes sont infinies, sublimes. Elle est mon amie depuis mon premier jour au collège. Elle était en train de se faire bousculer par des filles deux ans plus vieilles que nous. Elle ne se laissait pas faire mais une contre cinq, le combat était inégale. Je me suis mise à ses côtés, d'un coup d'œil nous nous sommes comprises et avons foncé dans le tas. Ma mère était en rage, elle ne m'avait pas mise dans une école privée pour que je me batte dès le premier jours. Elle m'a toujours dit de me battre avec les mots plutôt qu'avec mes poings. Je suis d'accord avec elle, mais dans ce cas précis, il n'y avait pas d'autre solution selon moi. Maya a un parler tranchant et sans détour, c'est pour cette raison que je l'aime tant. Nous sommes très différentes au premier abord mais finalement nous sommes toutes deux d'une franchise sans égale et nous savons toutes deux reconnaître nos erreurs. Je pense que la longévité de notre amitié vient de nos caractères similaires. Elle était la belle métisse de l'école et moi la seule fille de bonne. Mais nous nous sommes fait rapidement des amis, qui nous attendent d'ailleurs un peu à l'écart de l'entrée.

Adossé à sa Porshe, Andy, grand blond, beau gosse, habillé d'un costume noir, nous attend, accompagné de Otto, le balaise de notre groupe atypique. À seulement dix huit ans, il mesure un mètre quatre-vingt quinze et doit contenir pas loin de 100 kilo de muscle. Je l'ai toujours trouvé impressionnant mais bizarrement aujourd'hui, je le trouve moins grand, moins intimidant que d'habitude. Une image flotte rapidement dans ma tête, Arès. Je refoule cette image, et sors de la mini Austeen flambant neuve de ma meilleure amie.

Otto est habillé en blanc et cela lui va bien. Ce mec est une crème. Il tient d'ailleurs dans ses bras sa petite amie Cassandre. Belle comme un cœur et aussi gentille qu'Otto. Nous l'aimons bien avec Maya mais nos vrais amis sont Andy et Otto. Nous avons vécus beaucoup de chose ensemble, la mort du père d'Andy, la blessure d'Otto après un match de Football qui l'a privé d'un passage chez les pros, le cancer de la grand-mère de Maya et mes nombreux pétages de câbles face à ma situation peu banale mais finalement pas si dure. Nous avons toujours était là l'un pour l'autre. Nous sommes un noyau et ce n'est pas facile pour moi de savoir que l'an prochain nous serons tous les quatre aux quatre coins du pays.

Lorsque nous avançons vers eux, je vois les yeux d'Andy s'illuminer, son faible pour Maya est de plus en plus évident mais ce n'est malheureusement pas réciproque. Après leur avoir dit bonjour, nous avançons vers la boite, vêtus de nos masques, Maya dit bonjour au videur qu'elle connaît visiblement bien et lui donne les cartons d'invitation.

Le videur nous dit bonjour d'une voix forte puis nous annonce que le père de Maya, Armand, nous a réservé une table avec serveuse attitrée et consommation illimitée mais raisonnable. Nous rions tous face à cette déclaration. Le père de Maya est un homme jeune et sublime mais très responsable. Il a les même yeux de feu que sa fille et le même teint doré.

 Le videur rajoute qu'Armand passera nous voir dans la soirée. Il est le copropriétaire de plusieurs établissement de nuit de New-York. Il a élevé Maya seul et il l'a bien élevée.

Dès notre entrée, une jolie serveuse avec un déguisement d'ange vient nous chercher. Elle semble gentille, mais son regard sur moi, me dérange légèrement.

– Elle te dévore des yeux, me susurre Maya à l'oreille. Tu n'as pas envie d'essayer ?

J'observe la belle serveuse, je n'ai jamais embrassé une fille et je me suis toujours demandé ce que cela pourrait faire. Mais je n'ai pas le cœur à ça alors je hausse les épaules pour toute réponse.

– T'es incroyable, je suis sûre que si tu ne pensais pas à ce foutu Arès, tu aurais essayé.

Je ris, enfin j'essaie.

– Elle est tout de même très belle, lui dis-je.

Elle acquiesce avant de sourire de toutes ses dents. Nous n'avons pas beaucoup de limites sauf peut-être celle de mettre nos vies en jeu. Ce qui réduit déjà le champs des possibilités.

Cette boite de nuit est magnifique, des lustres de cristaux descendent du plafond. Des plumes blanches volettent, l'immense piste de danse est nimbée d'un halo rouge, donnant une dimension infernale à cet endroit où les danseurs se pressent déjà les uns contre les autres. Il y a énormément de monde, les gens sont debout, certains privilégiés ont la chance d'être assis. Minnie, notre serveuse, nous montre notre table, un petit canapé blanc en u où l'on peut tenir à six.

Une heure plus tard, nous rions à gorge déployées, quand Armand arrive pour nous saluer. Nous le serrons tous dans nos bras pour lui dire bonjour et le remercier. Quand vient mon tour, notre étreinte dure un peu plus.

– Content de te voir ma belle. Maya m'a dit ce qu'il t'est arrivé.

Je me recule pour le dévisager, incertaine. Son sourire enjôleur aux lèvres, ses mains sur mes hanches.

– Tout ?

– Oui, tout, dit-il en riant.

Je fais les gros yeux à mon amie, qui rit en me voyant. Elle se rapproche de moi et me dit :

– Mon papa est mon confident et il a à peine trente cinq ans, je veux bien de toi en belle-maman.

Ma respiration se coupe devant cette étrange idée tandis que père et fille se marrent sans retenu. Maya part rejoindre les autres, complètement ivres de rire. Armand, lui se calme mais garde ses yeux rieurs.

– Si jamais tu veux un homme qui prenne soin de toi,

Il se désigne de sa main gauche puis continue dans un demi rire.

– Je suis là pour toi.

Je lui tape le torse et lève les yeux au ciel. Il me prend dans ses bras et m'embrasse le front, un peu trop longtemps.

– En tout cas je suis là, si tu as besoin.

J'enroule mes bras autour de son torse et le remercie. Il lève mon visage vers le sien et plante ses yeux noisettes clairs dans les miens.

– Tu es sincèrement la plus belle femme de cette soirée.

Je lui souris, gênée. Il m'embrasse la joue puis s'en va. Je reste plantée là un peu plus de temps qu'il ne le faudrait. Que vient-il de se passer ? Je me tourne vers Maya, qui m'observe d'un œil bienveillant. Je la rejoins sur la banquette.

– Qu'as-tu manigancé ?

– Hé bien, je voulais te montrer qu'il y a plein d'homme qui rêverait de prendre soin de toi, d'être avec toi. Et Princeton ce n'est pas si loin de New-York me dit-elle avec un clin d'œil plein de sous-entendu.

– Mais, es-tu barge ? C'est ton père ! Dis-je en riant.

– Ho arrête, ça fait deux ans que je vois votre petit jeu à tous les deux, enfin surtout mon père. J'ai eu une discussion avec lui. Mais c'est bon, vas-y, il ne te fera pas de mal. Il te connaît, il sait qui tu es. Dit-elle en riant comme une hystérique.

Je la fixe avec des gros yeux, ne sachant que dire. Armand est certes un très bel homme mais je n'ai jamais tenté de le séduire.

– Tu es folle Maya.

– Oui complètement ! Allez viens, allons danser. Allons te trouver un Apollon.

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