Chapitre 10 : Passé ✅

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PDV Eiko

Il ne me lâche pas du regard, attendant que je commence mon récit. Il ne me brusque cependant pas et c'est aussi ce que j'aime tant chez lui.
Il est d'une patience infinie avec moi. Beaucoup m'aurait déjà lâché mais lui reste à mes côtés et ne semble pas prêt à m'abandonner.
Comment ai-je pu oser penser durant ce cauchemar que Livai m'abandonnerait ?

J'aurais préféré ne jamais parler de mon passé mais je pense que je lui dois au moins cet effort.

Je prends alors une grande et profonde inspiration avant de commencer.

Moi : Je suis née le 20 août 821 dans les bas fonds. Cette date a signé ma venue au monde mais également le jour où ma mère allait le quitter. Mon père m'a gardé avec lui mais n'avait de père que la qualification biologique. Il me haïssait et ne se gênait pas pour me le faire sentir. Il me tenait pour responsable de la mort de sa femme. Je lui ai arraché ce qu'il avait de plus précieux en venant au monde et il comptait bien me le faire payer.

Flashback

An 826 :

Comme toujours, je suis enfermée dans ma chambre. Mon père ne m'ouvrira que dans quelques heures pour me permettre d'aller aux toilettes et en profitera pour me donner un maigre bout de pain qui fera office de repas pour la journée.
Enfin, encore faudrait-il qu'il se souvienne de ma présence.

Je l'entends rire avec ses amis dans le salon, sans doute en train de boire des litres d'alcool et fumer tout un tas de produits illicites.
La dernière fois qu'il passait une journée semblable il a oublié ma présence, me laissant enfermée dans cette chambre vide où seule une maigre couverture me sert de lit.
Je suis donc restée durant deux jours dans cette pièce, m'obligeant à me soulager à même le sol et me recroqueviller sur moi-même pour tenter d'ignorer la faim qui me tiraillait les entrailles.

Quand il s'est rappelé ma présence, il a enfin daigné ouvrir cette porte qui me retenait prisonnière.
En voyant mes déjections au sol, il fut pris d'une rage folle et m'a attrapé par le cou avant de me balancer contre le mur.
Il est ensuite revenu vers moi et m'a roué de coups de pieds me faisant cracher du sang. Je commençais à avoir l'habitude. Avec lui, toutes les raisons étaient bonnes pour me tabasser.

Père : Espèce d'ingrate ! C'est en chiant et pissant sur le sol que tu me remercie de t'offrir un toit et de quoi manger ?! Je vais t'apprendre le respect moi tu vas voir !

Il m'attrapa ensuite par les cheveux et vint me plonger la tête dans mes déchets.

Père : C'est comme ça qu'on apprend la propreté à un animal. Ne valant pas mieux qu'eux, cette méthode me semble parfaite pour t'éduquer. Pour la peine tu resteras une journée de plus dans cette pièce sans manger.

Il est ensuite reparti en refermant impitoyablement la porte à clé, me laissant ainsi dans une odeur immonde et avec un corps endolori par ses coups.

Mais aujourd'hui ça semble être différent. J'entends la porte s'ouvrir et vois mon père apparaître derrière. L'air qu'il affiche sur son visage semble différent de d'habitude. Il semble bien plus doux et plus apaisé.
Il se dirige vers moi et commence à ouvrir ses bras. M'attendant à recevoir un coup, je ferme les yeux en attendant l'impact.

Mais rien ne vient et c'est une sensation nouvelle qui s'offre à moi. Mon père m'a pris dans ses bras et m'offre une étreinte agréable.

Père : Pardonne-moi. J'ai enfin compris que tu n'étais en aucun cas responsable de la mort de ta mère. J'ai agis de façon grossière, j'espère que tu pourras me pardonner. J'ai enfin réuni assez d'argent. On va à la surface.

Renaissance (Livai x Oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant