1/ Commencement

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PDV Livaï :

Erwin me fatigue parfois, c'est pas possible... Bien que ça partait d'une bonne intention, je me retrouve à la supérette à vingt et une heure passé. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris de se lancer dans des cookies à une heure pareille, mais malheureusement il les a fait trop cuire et on a plus de pépites. Puisque Monsieur veut faire les choses correctement, je me retrouve ici à acheter des pépites de chocolat tandis qu'il recommence la pâte. Je l'aime, mais il ne me facilite pas toujours la tâche. En ce moment je ne sais pas ce qu'il a, mais il est de bien trop bonne humeur à mon goût.

Je paye les deux pauvres paquets de pépites ainsi que deux trois petites courses que j'ai pris en plus et je sors du magasin. Alors que je marche tranquillement, une quinte de toux me prend. Ces temps-ci ça m'arrive souvent, mais cette fois-ci c'est assez violent, et ça continu plus longtemps. Une douleur thoracique me vient, et je ne peux m'empêcher d'écraser ma main sur ma poitrine qui me fait vraiment mal. Après quelques secondes ça semble s'être calmé, et je peux enfin reprendre ma route. En ce moment je tousse souvent, je ne sais pas pourquoi. Sûrement parce que le mois de mai est arrivé et que les températures n'arrêtent pas de se contredire. Un jour il fait beau, le lendemain il pleut et il fait froid, puis ensuite il fait beau pendant une semaine, et la semaine d'après il pleut... Normalement en mai il fait beau tout le temps, les douces températures arrivent et on commence à sortir les manches courtes et les vestes moins épaisses. Là je suis en manteau et il fait vraiment frais. Je suis peut-être un peu enrhumé.

J'arrive enfin dans l'immeuble et je prend les escaliers. Puisqu'il n'y a que quatre étages, il n'y a de toute façon pas d'ascenseur. Erwin et moi envisageons d'acheter une maison, enfin notre propre maison. Si tout se passe bien, on devrait pouvoir emménager dans sept mois. Je me perd dans mes pensées et sourit bêtement, mais je sens que je suis vite essoufflé alors que je n'ai monté qu'un étage. D'habitude je ne suis pas autant essoufflé pour ça, d'ailleurs je ne le suis pas tout court. Arrivé au troisième j'ouvre la porte et rentre enfin à la maison.

- Je suis rentré. T'as fait ta pâte ?

- Oui, je t'attendais

Erwin est déjà là, dans l'entrée, et m'accueille comme si on ne s'était pas vu depuis une semaine. Il m'embrasse d'abord sur la joue, puis sur les lèvres, veillant à ne pas me toucher. Ses doigts sont pleins de pâte à cookie.

- Tu veux goûter ?

Il me présente un de ses doigts, et j'accepte volontiers de goûter. C'est ni trop sucré, ni pas assez. C'est parfait.

- C'est délicieux. Il ne te manque plus que ça

Je lui tend le sac où se trouvent les pépites, il me remercie et étale un peu de pâte sur mon nez puis sur ma joue avant de me tourner le dos. Quel gamin, en plus je déteste avoir quelque chose de collant sur le visage.

- Fais pas l'enfant Erwin.

Je lui donne un coup de pieds aux fesses, mais comme toujours il se contente de ricaner. Il ajoute les pépites à sa préparation, et je ne peux m'empêcher de le regarder avec admiration. Mon mari est magnifique avec son tablier qui lui colle au corps, ses cheveux d'or et ses yeux océan. Je l'aime tellement, je ne sais pas ce que je ferais, ni ce que je serais sans lui. Sûrement pas l'homme que je suis devenu aujourd'hui, et je lui suis vraiment reconnaissant de m'aimer chaque jour, même quinze ans après notre rencontre.

Je me réveille le lendemain, étrangement de bonne humeur. Le soleil traverse légèrement les rideaux, Erwin est collé à moi comme un grand nounours, je repense à notre projet de maison, et je ne peux pas m'empêcher de sourire. Je regarde Erwin dormir, sa respiration est calme et son visage si paisible. Il est magnifique, sa bouille d'ange me donne envie de lui donner tout un tas de baisers, et puis tant pis si je le réveille. Je dérive mes mains sur sa nuque et je baisse ma tête pour atteindre ses joues, les parsemant de baisers. Toutes les petites parties de son visage y passent. Son nez, son front, ses joues, sa mâchoire... Il commence d'ailleurs à se réveiller, je le vois froncer les sourcils, ses mains s'agrippent à mon t-shirt et le tire doucement.

Rester encore un peu [Eruri] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant