Rester encore un peu [Eruri]

14/ Coopération

L'ambiance est tendue, Kenny et moi nous nous regardons deux secondes avant de concentrer notre attention sur le médecin. On attend impatiemment sa réponse, et elle ne tarde pas à arriver.

- Les résultats ne sont pas très bons. La maladie progresse vite, son corps s'affaibli drastiquement. On va lui donner un traitement qui servira à ralentir le processus. On fera des examens prochainement et nous surveillerons son état, c'est tout ce que l'on peut faire pour le moment.

- D'accord, merci docteur...

Il s'en va et je retourne auprès de Livaï, à la même place que tout à l'heure. Je reprends sa main dans la mienne et caresse sa joue, les larmes aux yeux sans que je ne puisse y faire quelque chose. Je me sens tellement impuissant face à tout ça. La seule chose que je peux faire, c'est rester assis sur un fauteuil et le regarder dépérir petit à petit. Je comprends maintenant pourquoi il ne voulait pas aller à l'hôpital plus tôt. C'est un supplice pour tout le monde, autant pour lui que pour nous, qui sommes là à le regarder souffrir sans pouvoir rien faire.

- Je vais chercher de quoi bouffer, tu veux un truc ?

Kenny me ramène sur Terre, j'en avais presque oublié sa présence.

- Hum... Une barre de céréales, si tu trouves, ça fera l'affaire.

- Okay.

Cow-boy Ackerman referme la porte, j'ai enfin un peu d'intimité avec Livaï. Je n'ai pas encore prévenu nos amis, mais je le ferai plus tard. Pour l'instant, je veux juste rester avec lui. Rien que lui.

PDV Livaï :

Quelque chose est en contact avec ma main, je peux ressentir un léger poids sur elle. Je retrouve peu à peu conscience, j'ouvre tout document les yeux et à mon plus grand plaisir, Erwin est juste là.

- Livaï, tu te réveilles... Enfin...

Sa voix résonne dans ma tête le temps que je réalise où je suis, et un frisson d'horreur me prend quand j'entends le bruit des machines de l'hôpital.

- E-Erwin ! Sors moi de là ! J'ai dis que-

Je me fais couper par une quinte affreuse, mais je ne me laisse pas faire, j'essaie d'articuler entre deux toux. J'ai aucune envie de rester ici.

- J'ai dis... pas d'hôpital...

- Livaï, calme toi s'il te plaît...

- Pourquoi je suis là, alors ??

Qu'est-ce que je fais ici ? Pourquoi des machines sont branchées à mon corps ? Je veux rentrer chez moi, je veux pas rester ici. Pas comme ma mère...

- Tu ne te souviens pas ?

- On était chez Kenny ? Et puis... Je me suis énervé...

- Et tu t'es évanoui.

- Et alors ? C'était juste un malaise, non ? Allez viens on rentre à la maison maintenant.

Je commence à me redresser tout en toussant, mais Erwin me plaque contre le lit avec sa main. J'en avais presque oublié sa carrure imposante et sa force proportionnelle à son corps. Il a toujours été doux avec moi, alors je n'ai jamais vraiment pu voir à quel point il était fort, même si je m'en faisais une idée... Maintenant j'en suis certain.

- Livaï, tu ne rentreras plus à la maison...

- ...

Quoi ? Il vient de dire quoi ? Comment ça je rentrerai plus à la maison ? C'est pas possible, il dit n'importe quoi. C'est chez moi, évidemment que je vais rentrer à la maison.