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Je n'ai pas dormi de la nuit, les yeux rivés sur mon téléphone. Mon mari n'est pas rentré, je ne sais pas où il est et tout est de ma faute. Je reste blotti dans les draps, fixant la porte désespérément. Je me redresse soudainement en entendant la clé dans la serrure, puis en voyant la porte s'ouvrir. Erwin enlève ses chaussures puis sa veste avant de se tourner vers moi, surpris de me voir surpris. Je ne sais pas quelle tête je tire pour qu'il me regarde comme ça, mais il semble étonné.

- Ne pleure pas, je suis là...

Je pleure ? Je touche mes joues, et en effet elles sont mouillées. Il m'a fait tellement peur que je me lève précipitamment du lit pour lui sauter dessus, ne lui laissant pas le choix de me rattraper. Mes bras s'enroulent autour de son cou, et mes jambes autour de ses hanches, je suis incapable de le lâcher.

- Erwin... Pardon, pardon...

Il entoure ses bras autour de moi et me garde contre lui. Je me sens bien, en sécurité, au chaud au contre lui. Pourquoi il n'est pas revenu ? Pourquoi il ne m'a pas donné de nouvelles ? Puisqu'il ne dit rien, j'en profite pour lui faire remarquer mon mécontentement.

- Tu aurais pu me donner des nouvelles ! Crétin ! Tu sais pas te servir d'un téléphone ?? J'ai eu peur, moi ! J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose ! Triple andouille !

Je tape sur son torse avec mes poings, fâché contre lui. Je me déchaîne encore et encore, il ne dit rien mais soudainement je sens sa main se glisser dans mes cheveux. Un frisson s'empare de moi à ce contact, je lève alors les yeux vers lui et le regard qu'il m'offre est doux et bienveillant. J'arrête mes coups et reste accroché à ses yeux bleus, complètement envouté. Cette fois-ci je ne dis rien, c'est lui qui prend la parole.

- Je suis allé dormir dans la chambre d'Hanji et Moblit. Je n'ai pas touché mon téléphone, je me suis couché tôt...

- Oh... Alors tu n'étais pas dehors ? Et tu n'as pas pris la voiture ?...

- Non, pas du tout. Je suis rentré directement à l'hôtel.

Je baisse le regard, gêné de m'être imaginé mille et une catastrophe. Je ne voulais pas m'alarmer pour rien et appeler tout le monde en panique, mais si il lui était arrivé quelque chose, je ne me le serai jamais pardonné. Soudain, je fronce les sourcils, une question me passant par la tête.

- Il n'y a q'un lit dans la chambre, t'as dormi par terre ?

- Non, dans un des fauteuils. Ils m'ont prêté un oreiller et une couverture.

- Hmm...

Hanji aurait pu m'envoyer un message pour me prévenir qu'Erwin était avec eux quand même. Maintenant il est là, c'est le principal. Je préfère qu'il se repose un peu.

- Alors viens te coucher sur un matelas, ce sera mieux qu'un fauteuil...

Il me serre contre lui puis avance vers le lit, me déposant comme le premier soir. Demain c'est notre dernier jour, ça me rend un peu triste. Le temps passe vite, on est déjà lundi... Je me sens bien ici, en vacances, au repos. Erwin se blotti avec moi sous les draps, la pièce un peu dans l'obscurité à cause des rideaux. Ce n'est pas plus mal, je suis tenté par un petit sommeil, même si je souhaite d'abord m'expliquer avec lui.

- Erwin, je suis désolé pour hier soir. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je crois que je me suis senti mal pour toi... J'ai culpabilisé en voyant ta réaction si calme, je me suis dit que je ne te méritais pas...

Il me prend dans ses bras, sa grande main délicate caresse ma tête. J'aime tellement ce contact, j'ai l'impression de flotter, de voler entre ses bras nuageux.

Rester encore un peu [Eruri] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant