Rose (En réécriture)

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- Ça m'effraie.

- Quoi donc?

- Cette attirance que j'ai envers cette fille. Ce n'est pas normal.

- En quoi ce n'est pas normal?

- Elle est si méchante, méprisante, froide avec moi. Et je ne sais pourquoi, je n'ai de cesse de quémander sa vue. Elle est d'une beauté frappante, à la fois délicate. Je ne la connais même pas. Les seuls mots qu'elle m'a échangé ne sont que remplis de colère. Chaque fois qu'elle me croise, elle me fixe durement et détourne les yeux. Ça me fait de la peine. C'est ce qui m'effraie. Tout ce que je ressens envers cet être de mépris.

- C'est un béguin.

- Je ne veux pas.

Il rit.

- Vous le dites comme si cela allait changer, une quelconque chose. Et je ne comprends pas cette animosité envers vous.

- Moi aussi. Je suis entré au club, ça fait déjà un mois mais... cette fille...

- C'est étrange. Me coupa-t-il

- Quoi?

- Vous ne l'appelez jamais par son prénom. Pourtant, vous semblez l'observer.

- Je n'avais pas remarqué.

- Ça fait un mois, que vous cessiez de parler de vos cauchemars, de Rose... "cette fille" semble être une bonne thérapie. Ça vous réussit.

- Non. Vous ne comprenez pas...

- Je ne comprends pas que vous avez des sentiments pour elle?

Je me stoppais.

- J'aime Rose.

- Arrêtez avec ce blocage. Rose est morte. Vous avez le droit de passer à autre chose.

- Pas aussi rapidement.

- Valerian. Soupira-t-il en retirant ses lunettes et se massant l'arrêt du nez. Vous avez la vie devant vous, une unique vie. Ne la gâchez pas en voulant songer au passé. Vous voulez avancer oui ou non?

- Oui mais...

- Mais quoi? Vous avez peur d'être heureux?

- Elle ne m'aime pas. Je ne veux pas être de nouveau blessé; j'ai peur.

Il souriait et dévoilait des plis sur son visage.

- Vivre, tout comme aimer c'est faire des erreurs, ne pas toujours avoir ce qu'on désire. Mais c'est aussi beau, cela est instructif. Vivez à travers ce sentiment, à travers tout ce qui vous apporte, bon comme mauvais. Vivez et n'ayez pas peur de tout tentez, malgré les râteaux. Vivez Valerian! Riait-il

Il me surprit. Il semblait loin.  Le regard qu'il me lançait me troublait.

- Vous me rappelez beaucoup mon fils. Put-il dire en remettant ses verres et se raclant la gorge. Je crois que nous avons fini pour aujourd'hui.

- Ah d'accord.

- N'oubliez pas Valerian, profitez de la chance que d'autres non plus, vivre.

...

- Comment s'est passé ta séance aujourd'hui avec le Dr Khees? Me questionna ma mère

- Bien, comme d'habitude. Répondis-je simplement, piquorant dans mon assiette

- Nous avons des invités à dîner ce soir... Lâchait-elle hésitante

Je la fixais, étonné.