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Stécy

Des bruits. Des voix, se mélangeant à des rires.
Je soupirais.

- Maman, tu vois même Stécy en a marre d'être là. Marmonnait Dicklan, mon petit-frère

J'ouvris les yeux, ressentant une pression contre ma poitrine. Une douleur présente depuis de longs jours.

Face aux paroles du roux qui me servait de frère, maman sourit et m'accordait un air inquiet. Je savais qu'elle avait remarqué que quelque chose n'allait pas. Je me forçais à rigoler, pour la rassurer.

- Mais n'importe quoi, je suis juste fatiguée. J'avoue qu'il prend du temps.

Maman regardait furtivement sa montre, et dit d'une voix sereine:

- Votre père tenait à ce que les choses soient comme avant, il a dû avoir un retard. Alors, surtout pas ce genre remarque lorsqu'il arrive...

- En parlant de loup. Balbutait Dicklan

Une silhouette assez grande, imposante d'un homme blond aux yeux bleus aux apparences nordiques fit son apparition. Il ne cachait pas sa gêne face à son regard. Pourtant, sa démarche était toujours assurée et il se pencha pour faire la bise à maman.

- Bonjour ma chérie.

Elle se contenta de sourire timidement.
Lorsque mon père, vint près de mon frère pour une possible étreinte; ce dernier se recula.

- On a passé l'âge, merci.

Il décocha à papa un regard assez déçu. Néanmoins, je reconnaissais bien Dicklan. Il a toujours eu le pardon très difficile. Malgré cela, il faisait des efforts pour maman. Papa se rassied et étira ses lèvres charnues en me fixant.

- Stécy, tu as tellement grandi. Tu es une jeune femme maintenant. Débutait-il une conversation

- Et toi, toujours les mêmes penchants? Le questionna le petit roux

- Dicklan! Lançait maman

Mon père posa une main ferme sur l'épaule de cette dernière.

- Laisses. Se raclait-il la gorge. Après tout, si on est là c'est pour échanger.

- Sauf que c'est pour maman qu'on est là, pas pour toi, ni pour ton désir d'une réconciliation familiale. On n'est pas dans tes délires à la con Yacob!

Et je pus ressentir des regards braqués sur nous, au ton qu'employait Dick'. Maman était malaisée et je n'aimais pas la tournure de cette discussion.

- Dicklan. Fis-je en empoignant sa main avec force, sous la table

Mes iris étaient sévères. Il se calmait et se tut.

- Merci ma puce.

- Comme l'a dit Dicklan, on est là on est parce que maman pense toujours qu'on a une chance d'être encore... une famille. Alors n'attends pas de nous, un sourire tendre. Ce qu'il nous faut c'est juste l'assurance que tu ne brisera plus le cœur de la femme qui n'est pas partie du jour au lendemain en Irlande, abandonnant ses deux enfants ne laissant qu'un simple 《désolé》sur une feuille blanche.

- Je le sais bien... Avait-il murmuré, le visage baissé

Maman, prit doucement sa main et semblait lui donner du courage. Elle l'aimait encore, après tout ce qu'il a pu faire. Elle y croyait encore.
Il accrocha son regard au sien, et sourit.

Et ce petit restau en famille put commencer.

...

J'étais allongée dans ma chambre depuis plusieurs heures, lorsque je vis maman pousser la porte et vérifier silencieusement si je me reposais. Lorsqu'elle me surprit à l'observer, nous échangeâmes un gloussement et elle entra.

Elle prit place sur mon lit, je me redressais en arrangeant ma crinière en bataille. Elle étira ses lèvres en un doux sourire et enfouit sa main chaude contre le creux de mon cou, caressant ma joue.
Petite, elle me faisait se même geste me racontant que tout bébé; j'avais pris ma petite main pour effectuer ce contact.

Je fus étonnée, il y a bien longtemps qu'elle avait cessé ce geste. Je remarquais alors son inquiétude. Je posais ma main sur son poignet et l'entourais, essayant de sourire.

- Tu as bien le regard de ton père, dès que tu tentes tant bien que mal de dissimuler ta tristesse.

Elle retira sa main, faisant retomber la mienne par la même occasion.

- Tout se passe bien avec Kyle? M'interrogeait-elle

- Oui, tout va bien.

Elle semblait chercher quelque chose dans mes iris, jouait avec ses doigts.

- Tu sais, j'aime beaucoup ton père. Il compte beaucoup pour moi, et je sais qu'il nous a fait tant de souffrance.

- Oui, maman...

- Je dois t'avouer que la première fois que j'ai rencontrée que ton père, je l'ai horriblement détesté. Rigolait-elle devant mon air, choqué. Il était si arrogant, il se savait beau, fort, intelligent et ne le cachait pas. J'ai passé trois ans avec lui au lycée dans la même classe et je t'avoue que l'on ne s'entendait pas; mieux que ça on ne s'adressait pas un mot. J'évitais soigneusement d'être en contact avec lui et va savoir pourquoi à ma deuxième année d'université, il eût cette grande pluie pendant un embouteillage. On s'est revus; trempés et nous avons rigolé des heures, comme de vieux amis qui se retrouvent.

- Tu ne me l'avais jamais raconté. Sortis-je

- Oui, c'est bien vrai. Juste quand on s'est aimé lors du premier regard avec ton père, cela se voyait à des kilomètres. L'amour on a beau le caché, ma chérie, il se voit toujours.

Je ne savais quoi répondre, je fixais alors un point invisible.

- Pourquoi tu te forces à rester avec lui?

- Parce que je l'aime. Répondis-je instinctivement

Elle me fit un bien triste sourire, et se levait.

- Comme je te l'ai dit ma chérie, l'amour se sait et se voit. Je ne veux juste pas que tu te fasses du mal en essayant de construire quelque chose qui est déjà cassé profondément.

- J'aime vraiment Tyler! Je le sais, maman.

- Ce n'est pas moi que tu dois convaincre, ma puce: C'est toi.

Elle partit, sans rien rajouter et je ne comprenais pas ses mots. Pourtant, il y avait cette douleur criarde au fond de ma poitrine. Non. J'aimais, j'aime Tyler...
Les larmes dévalaient déjà sur mes joues, je fermais mes paupières; je repensais malcontreusement au regard du bouclé aux yeux verts. Je retins un sanglot et j'eus la sensation que mon cœur se fissura en essayant d'imaginer tout ce qu'il a pu ressentir. Imaginer qu'il y a bien eu un échange, une certaine aisance, un moment hors du temps.

Je ne pouvais m'autoriser à penser, à ressentir de telles choses; par respect pour Tyler. Nous avons traversé bien des choses, j'ai été l'une des seules présentes pour lui lorsqu'il était au plus mal. Je ne pouvais pas... Néanmoins, pourquoi ai-je monstrueusement mal à l'âme? Je ne voulais pas à être comme mon père qui, en un battement d'ailes brise des années d'amour et de confiance. Même si, mon coeur pouvait en crever de chagrin; je ne laisserai jamais ces horribles sentiments affecter celui à qui j'ai promis de l'aimer. Quand bien même, lui a pu changer et me blesser par moment, je sais qu'il ne le fait pas volontairement. C'est son seul moyen de se protéger depuis la mort de son père...

Les larmes baignaient mes joues: j'étais une affreuse personne. Malgré toute cette bonne conscience que j'essayais de me donner, mon corps en toute son intégralité redemandait le contact de Valerian. Son regard posé sur moi, faisant resurgir en moi une chaleur enveloppante; la sensation d'être la chose la plus précieuse à ses yeux. 

Mon estomac se tord et me donne la bile, je pourrais presque vomir; dégoûtée par moi-même. Il fallait que je dorme, du moins pour tout oublier l'instant d'une nuit et feindre d'aller bien demain. Oui, il faut que je dorme...


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⏰ Dernière mise à jour : Dec 08, 2023 ⏰

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Rose (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant