Crime Passionnel - TOMTORD

Chapitre 21: Spectateur de l'Horreur

Pdv de Tom 🔵

25 mars, 23h04, jardin de Edd, Matt et Tom.

Je suis à genoux dans le jardin, les mains et les pieds attachés. L'herbe haute m'arrive au nombril et se colle à mes vêtements tachés de boue. J'ai l'air misérable.
-Tu pensais vraiment que Tord était revenu car vous lui manquiez ? me demande le soldat en face de moi, habillé d'un uniforme bleu marine orné d'étoiles sur les épaules. Une petite plaque dorée sur le torse laissait lire le nom de son propriétaire: Binary. "Un haut gradé. Probablement un commandant."
Je reste muet, confus par ses paroles. Je repense à ce que Tord a dit à Edd le jour où il a frappé à notre porte, alors qu'il avait le bras en lambeaux.
Edd avait accepté qu'il revienne après qu'il ait balbutié une briève excuse. "Cet homme a trop bon cœur de pardonner si facilement."
Mon regard se pose sur le garçon au hoodie vert, toujours allongé sur le sol, assommé. "Et maintenant, sera-t-il encore capable de pardonner Tord ? Enfin... Ça, c'est si nous sortons vivant de ce jardin."
-Alors, tu réalises que Tord t'as encore trahi ? ricana le commandant devant mon absence de réponse.
-Votre collègue m'a dit que Tord s'était rendu de lui-même, je n'ai cependant aucune intention de le croire.
-Qu'est-ce qui te fait penser ça ? N'est-il pas du genre à s'allier avec quiconque pouvant sauver sa peau ? D'une certaine manière, c'est ce qu'il a fait en revenant vous voir après l'explosion du robot. Quand il a sentit le vent tourner, il est parti en Norvège se faire son amputation au bras. Quand la rumeur qu'il était à la base de l'Armée Rouge s'est répandue, il est retourné vous voir pour trouver la sécurité.
-Tu te trompes. Si Tord cherchait la réelle sécurité, il ne serait pas venu dans cette maison. Il aurait changer de pays, d'identité, aurait vécu reculé du monde. Il n'a rien fait de tout cela. Il est revenu près de nous parcequ'il tenait à notre amitié.
-Il culpabilisait simplement de vous avoir mêlés à cette armée. Il est revenu car il savait que sans cela, vous auriez été enlevé par des soldats un jour ou l'autre.
Je ferme un instant les yeux. "Ce type commence à me taper sur les nerfs, il a réponse à tout. Je ne vais pas pouvoir maintenir mon vocanulaire poli très longtemps."
-La culpabilité n'est-elle pas une certaine preuve d'affection ? On ne culpabilise pas pour des personnes pour lesquelles ont en a rien à fou- rien à faire.
Le commandant fronça les sourcils, visiblement énervé que je continue de lui répondre. Au bout de quelques secondes, son visage se détendit et il eut même un sourire en coin.
-Alors tu l'aimes vraiment, hein ? Tu as choisi un homme bien difficile.
-Répètes un peu ce que tu viens de dire ?! fis-je en redressant mon dos, croisant son regard avec intensité.
-Eh bien, tu es encore dans le déni. Tu ne vois pas que tu ne cesses de prendre sa défense, depuis tout à l'heure ? Mais qu'est-ce que tu peux bien lui trouver... fit-il en laissant échapper un rire.
-Et toi ? Qu'est-ce que ma p*tain de vie privée peut bien te faire ? fis-je, sentant mes joues devenir rouge de gêne mais aussi de colère. Je tire sur la corde qui maintient mes poignets mais elle est bien trop serrée.
-Ta vie privée m'intéresse à partir du moment où elle concerne l'homme que l'on ma chargé de capturer: Tord.
Binary s'approche alors de moi et me saisit par le menton:
-Et lui ? Qu'est-ce qu'il trouve d'attirant chez toi ? Ton tempérament belliqueux ?
-Lache. Moi. je gronde entre mes dents. Je suis si furieux que j'en tremble. Si je n'étais pas attaché, je lui aurait bondit dessus depuis bien longtemps. Ce type semble avoir une estime de lui démesurée; tout ce que je déteste.
-À moins que ce ne soit tes yeux si étranges qu'il apprécie ? fit-il en resserrant sa prise, enfonçant ses ongles dans ma mâchoire.
-DÉGAGE JE TE DIS ! hurlais-je avant de lui cracher au visage.
L'homme recule d'un coup, dégoûté. Il essuye son visage avec la manche de sa veste alors que les soldats un peu plus loin semblent choqués, se murmurant des choses à l'oreille.
Je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire satisfait. C'était peut-être la dernière action de toute ma vie, mais c'était probablement l'une des meilleures.
-Sale petit c*n...
Il se retourne d'un coup et me saisit par le col, me soulevant un peu.
-Mon molard t'as pas suffit, t'en veux un autre ? fis-je à son intention, des éclairs dans les yeux.
Le commandant, à ma surprise, se mit à rire:
-J'avais prévu de te tuer tu sais, toi et tes deux amis. Mais je vais t'épargner finalement. Tu as cherché à m'humilier devant mes soldats alors...
Il se penche à mon oreille pour me murmurer:
-Je te réserve un bien meilleur sort.
L'homme se recule alors et lance d'une voix forte:
-Soldats, allumez la caméra.