Là où naissent les roses

Chapitre 4 : Le jardin

Les portes s'ouvrent une nouvelle fois sur le second prince. Il n'est pas comme son frère. Il a les cheveux châtain foncé. Ses yeux sont verts clair, ce qui le rend très séduisant. Au moment ou il pose son regard sur moi, je sais. Je n'ai plus à songer à me marier avec le roi, c'est non. D'une part parce que j'ai droit à ma liberté, et d'autre part, grâce à lui. Ce regard m'a transporté. Depuis sept années, rien ne me fait plaisir. Un simple regard a comblé ce vide. Je n'aurai  jamais cru dire ça, mais je suis heureuse. En ce moment, je souris à nouveau.

"-William. Pourquoi as-tu tant tardé ?

-Je m'excuse, père. J'ai dû soigner une blessure."

Cette voix... Non. Si je venais à me marier avec le roi, je ne voudrais pas qu'il me voit comme sa belle-mère folle.

"-Qui est cette jeune fille ?

-La future reine. Et c'est aussi la future mère de mes enfants.

-Oh... Je vois. Quel âge a-t-elle ?"

A l'entente de la phrase du roi, je grimace. Je décide alors de répondre moi-même.

"-Dix-sept ans. Et vou...

-Princesse ! Je doute fort que mon frère ait envie de répondre.

-Allez-vous continuer de m'interrompre ?

-Oui. Et je vous défends de me parler ainsi. Même quand vous serez reine car votre place dans la hiérarchie restera basse.

-Robert, pouvons-nous manger sans parler de politique ? Cette bataille m'a affamé.

-Avec plaisir."

Nous entamons donc le dîner de victoire. Le prince Robert s'avère être tout aussi désagréable que son père. William, lui, possède quelque chose de différent. Je le regarde maintenant depuis le début du repas. Il m'intrigue. Toutefois, il semble garder un lourd secret. Une fois la dégustation achevée, le roi ordonne à Line de me ramener dans mes appartements.

"-Je déteste me faire rabaisser.

-Personne n'aime ça. Mais si vous vous rebellez, vos ennuis ne feront qu'augmenter.

-J'en ai conscience. Sinon, quel âge a le prince William ?

-Dix-neuf ans mademoiselle. Pourquoi cette question ?

-Il sera bientôt mon... beau-fils. Je me dois de le connaître un peu.

-C'est vrai. Ma question était dénuée de sens. Je vous prie de m'excuser.

-Non, ce n'est rien. Et appelez-moi  Charlotte. Je sens que l'on va rester un bon bout de temps ensemble.

-Comme vous... comme tu voudras"

Je me demande bien combien de temps ils ont mit à construire cette merveille. Ce palais est si grand. Nous sommes arrivés dans la chambre. Pour l'instant, je supplie Line de me changer de pièce.

"-Je t'en supplie ! Je ne pourrais pas dormir avec un homme ayant quatre fois mon âge !

-Je n'y peux rien. Ce sont l...

-Oui, les ordres je sais !

-Mais... Je peux faire une demande. Jusqu'au mariage, tu dormiras ailleurs.

-Oh, je te remercie ! Tu me sauves la vie !"

Après son départ, je décide de me balader. Visiter les jardins.

Je suis subjuguée. Toutes ces couleurs différentes. Comme l'entrée du royaume, il y a des dizaines de variétés de fleurs. Toutes sauf une sorte. Il n'y a aucune rose. Je marche quand j'aperçois une porte. Elle est en pierre. Malheureusement, je ne vois aucune poignée. Je tente de pousser la porte, de longer les murs, toujours pas d'ouvertures.

Le lendemain :

Je me réveille lentement dans ma chambre. Le soleil vient de m'éblouir. J'appelle Line qui arrive rapidement dans la pièce.

"-Bonjour. Alors, te sens-tu prête à débuter ta première journée ici ?

-J'aimerai te dire oui, mais ce n'est pas le cas. Je me sens enfermée.

-Je te comprends. Depuis toute petite je suis là. Jamais je ne suis sortie.

-Je suis désolée pour toi. Veux-tu que je te change les idées ?

-Comment ?

-Rejoins-moi dans le jardin dans trente minutes."

Sur cela, je la laisse dans ma chambre. Je me précipite vers le lieu magique que j'ai trouvé hier.

Je suis arrivée. Je retrouve les belles fleurs et la porte... qui est ouverte. J'entre. Les larmes me montent aux yeux. Des roses. Des superbes roses colorent la pièce en pierre. Je remarque soudain qu'une personne est là. De dos, je ne peux la reconnaître. Je m'avance et découvre peu à peu les traits de son visage. C'est le prince William.

"-N'est-ce pas beau ? Toutes ces couleurs.

-Oui. C'est vraiment magnifique. J'avais pour habitude d'aller dans les jardins avec ma mère. Avant sa mort. Les roses sont l'un des souvenirs qu'il me reste d'elle..."