Chapitre 15 : Cadeau

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"William, stop ! N'y allez pas, je vous en prie ! Ce n'était qu'une pulsion..."

Le prince s'arrête net dans sa course, puis se retourne vers moi, qui le suit en le suppliant de ne pas aller voir son frère et de se calmer.

"-Qu'une pulsion ? Alors quoi, le jour où il vous fera attacher et mettre en cage, ce sera aussi suite à une pulsion !?

-Je n'espère pas en arriver là.

-Heureusement. Mais en attendant, il vous a frappé. Et cela est inacceptable Charlotte.

-Pourquoi... Pourquoi réagissez-vous ainsi ?

-La simple idée que vous soyez blessée me répugne."

Il repart alors dans le direction des appartements de Robert. Moi je reste figée, à entendre ses mots encore et encore. Il n'a pas totalement tort. Je ne peux pas accepter toutes les pulsions et les excès de colère de ce prince fou. Cependant, il n'y a pas grand chose que je puisse faire.

Le lendemain après-midi :

La journée d'hier est passée rapidement. Même les repas, qui pourtant, étaient accentués par de nombreux regards froids entre Robert et moi. En ce moment, je me trouve dans la charrette avec laquelle je suis arrivée ici. Accompagnée des gardes, je me dirige vers une échoppe tenue par un couturier très respecté dans le royaume. Il est connu pour ses incroyables robes de mariées. Lorsque je descends, tous les habitants me scrutent, curieux. Je me hâte d'entrer dans la boutique.

La robe que le créateur me fait essayer est digne de sa réputation. Elle n'est pas faite de tissu épais et à l'aspect superficiel, non, elle est parfaite. Simple, d'une couleur pure et légère à porter. Je ne prends même pas compte du corset tellement je suis sous le charme de cette robe. Avant ceci, il m'en a fait essayer trois, qui étaient soit trop courtes, soit trop superficielles, soit pas à mon goût. Mais je suis sûre que j'ai trouvé la perle rare dans celle que je porte.

De retour au château, je croise William devant la porte de ma chambre. Il me tend une petite boîte rectangulaire.

"Avec ce que vous avez entendu à l'écurie et tous les dangers de ce royaume, j'ai pensé que vous en auriez besoin."

Je m'empare de ce présent, et l'ouvre, afin de découvrir ce qu'il contient. Je suis surprise mais heureuse de voir que ce que m'offre le prince n'est nul autre qu'une petite dague. Une lame visiblement tranchante, au manche en pierre polie. C'est une petite arme, parfaite pour me défendre en cas de besoin.

"-J'ai expressément demandé au couturier de coudre une poche dissimulée dans chacune de vos tenues, afin de pouvoir l'avoir en permanence sur vous, sans risquer de vous faire remarquer.

-Oh... Je vous remercie, cela me touche énormément. Je tâcherai d'en faire bon usage.

-J'espère que vous n'aurez pas à vous en servir. Je vous vois ce soir au dîner.

-Oui, à ce soir."

Une fois le prince parti, je me dépêche de me changer, pour aller faire une balade avec Solis avant de manger.

Mon lien avec ce cheval est indescriptible. J'ai comme l'impression qu'il me comprend, ce qui, pourtant, semble impossible.

Ces balades avec mon cheval ont le don de me changer les idées, m'effacer toute trace de crainte, de doute.

Je fais une dernière caresse sur son corps, encore chaud et transpirant suite à notre balade, puis sors de son box, en direction de ma chambre. Il est préférable que je me change, car je ne pense pas que le roi apprécierait une tenue "masculine", surtout à sa table.

Je repense à la douleur lancinante que je ressens à la joue, lorsque j'entends un bruit de froissement. Mon allure ralentit, jusqu'à ce que je m'arrête. Mes yeux se lèvent, observant le moindre détail qui pourrait sembler anormal, mais je ne remarque rien. Je recommence donc à marcher. C'est seulement quand j'entends un gros bruit au sol que je me retourne. Je perds mes moyens quelques secondes, car je vois cet homme. C'était donc moi. Il pointe son épée dans ma direction, et saute en avant.


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