Là où naissent les roses

Chapitre 12 : Au village

Une semaine plus tard :

Une semaine après ma rencontre avec Emilie et son père, je suis plus anxieuse que jamais. Le mariage approche et je ne vois William que lorsque l'on mange. J'ai appris beaucoup de choses. Emilie a un an de moins que moi. A seize ans, elle rêve déjà de se marier. Je le veux aussi, mais par amour. Elle a un frère qui se bat en ce moment. La jeune princesse a passé la majeure partie de son temps avec le prince. Celui-ci a l'air de l'apprécier.

En parlant de lui, il arrive dans les écuries, endroit dans lequel je me trouve, accompagné d'Emilie et de son valet et ami, Arthur. Une fois qu'ils m'ont remarqué, j'effectue une révérence et me retourne vers mon cheval, afin de finir de le préparer.

Sous les yeux ébahis de la jeune fille, je sors Solis de son box. Sa robe est plus luisante que jamais. Durant cette semaine, je suis allé le voir de nombreuses fois. Je souris aux personnes qui me font face et monte sur le dos de ma monture. Avant de sortir de l'écurie, je leur lance un dernier regard, que seul William me rend. J'avoue que ce dernier me manque...

Pour ma sortie du jour, j'ai décidé d'aller visiter le royaume, juste le village qui fait le tour du palais. Je revois enfin ces si belles rues qui m'ont accueillies le jour de mon arrivée. Les fleurs des parterres sont plus ouvertes et colorées.

Il n'y a pas autant d'animation que le premier jour, mais on peut aviser plusieurs villageois faisant des emplettes. Plus loin, sur un présentoir, un scintillement attire mon attention. Je descends de Solis et fais attention à bien l'attacher à une barrière.

Je me rapproche de l'objet, puis le détaille. Il s'agit d'une bague. Le rubis qui l'orne est plus étincelant que tous ceux que j'ai pu voir auparavant. Cette couleur rouge, celle de l'amour, est l'une des seules choses qui me font penser à ma mère, à son odeur, à sa chaleur, à sa présence. Je me précipite vers le marchand, et achète, avec les quelques pièces que je garde sur moi, la jolie bague. 

De retour vers mon cheval, je vois une personne le caresser. C'est un homme d'une vingtaine d'années. Ses cheveux sont blonds foncés. Il est assez grand, mais pas trop. Il se retourne et me montre enfin ses yeux. Ceux-ci son noirs, mais malgré cela, son regard semble bienveillant.

"-Je suppose que ce cheval est vôtre.

-Effectivement. Et vous êtes ?

-Fils du capitaine de la Garde Royale, David. Et vous ?

-Je suis... Charlotte.

-La future reine est en fuite ?

-Com...

-Tous les chevaux de la famille royale portent un signe, comme votre cheval. Ensuite, il y a votre prénom et j'ai fais le rapprochement avec votre âge.

-Belle déduction.

-Que faites-vous en ville ? Et sans escorte.

-J'aime m'enfuir de cette famille. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, je me sentais comme prisonnière.

-Vous avez l'air d'aimer l'aventure, donc je vous comprends. 

-Pour l'escorte, la solitude me plaît.

-Si vous le dites."

La présence de cet homme est réconfortante. Il sourit, ce qui prouve qu'il s'amuse de la situation.

"-Si vous me le permettez Princesse, j'aimerais vous raccompagner auprès de la famille royale.

-Si c'est en votre compagnie, cela ne me dérange pas le moins du monde.

-Alors allons-y."

Le chemin du retour est passé à une vitesse folle. Je m'entends à merveille avec David. Celui-ci pourrait bien devenir un allié. Et puis étant un homme important au château, il y habite. Je pourrai donc souvent le voir. Je ne suis pas d'accord avec les actions de ses amis les gardes, mais cela ne devrait pas empêcher une amitié naissante.

"Je suis vraiment heureux de vous avoir rencontré Charlotte. Si vous êtes d'accord, pouvons-nous être amis ?"