Là où naissent les roses

Chapitre 3 : Victoire fêtée

Ma "servante" se place sur le côté à l'instant même où le roi entre. Il est comme je l'avais imaginé. Ses cheveux sont grisonnants et ses rides sont bien marquées. 

-"Vous êtes ravissante ma chère.

-Je ne suis pas prête. Je vous pris de repasser plus tard.

-N'avez-vous pas lu les règles ?

-Soyez sûr que j'en ai prit connaissance. D'ailleurs, je ne trouve pas cela correct.

-Pas correct !? Ces règles sont faites pour les personnes comme vous.

-Je n'ai pas demandé à être ici. Un mariage à dix-sept ans, quelle ironie !

-C'est pour le royaume que je le fais et pour perpétuer ma lignée.

-Vous pensez qu'en plus je vais vous donner un héritier !?

-Plus d'un princesse. La nuit de notre mariage viendra le premier.

-Je serai partie d'ici là.

-Vous êtes trop confiante. A part ça, préparez-vous. Mes fils viennent de rentrer et nous devons fêter la victoire."

Il sort en fermant bruyamment la porte dorée. Je commence à haïr ce roi. Il ne souhaite qu'une chose, consommer le mariage. Je tente de me calmer mais rien n'y fait.

-"Calmez-vous. Cela ne sert à rien de lui tenir tête. De toute façon votre père a déjà prit sa décision.

-Je me fiche de ce qu'il a ordonné. C'est ma vie !

-Oui mais en tant qu'héritière, il est de votre devoir de vous marier et de donner naissance à des fils.

-Je changerai ces règles, mais pour l'instant, je dois m'échapper.

-Vous ne pourrez pas. Les gardes vous en empêcheront.

-Je le sais, mais je sais me montrer très persuasive.

-Votre fuite pourrait causer une guerre... Bon. Il vous faut vous préparer pour le dîner.

-C'est d'accord. Choisissons ma robe.

-Bien."

Nous nous hâtons vers l'armoire en bois. En l'ouvrant, je découvre des robes toutes plus belles les unes que les autres. Cependant, mon regard se pose sur une merveille. La robe est noire, simple et légère. Avec ceci, Line, le femme qui s'occupe de moi, apporte une parure. Celle-ci est également noire. Le collier est orné d'une pierre rouge. La même couleur que la fleur de mes souvenirs...

Habillée et coiffée, je sors de la chambre en me dirigeant vers la grande salle. Je suis guidée par Line. Elle me présente certaines des pièces, notamment la chambre du fils aîné du roi, Robert. Nous marchons depuis quelques minutes, et une délicieuse odeur épicée me pique les narines. 

J'ai toujours adoré les épices. Avec ma mère, nous en volions dans les cuisines. Ce n'est pas vraiment digne d'une reine de "voler" mais elle disait que si cela lui permettait de passer du temps avec moi, elle n'en avait rien à faire. Depuis sa mort, toutes ces choses ont disparues de mon quotidien. J'ai perdu le sourire suite à ce jour.

Je sors de mes pensées quand on me pince le bras.

-"Princesse !

-Quoi ? Oh, pardon Line. J'étais dans mes pensées.

-D'accord. Je dois vous prévenir. Le prince Robert est comme son père.

-Et alors ?

-Tenez-vous bien et faites en sorte de respecter toutes les règles.

-Je ne vous promets rien."

La femme à mes côtés soupire fortement avant de murmurer à l'oreille d'un homme. Celui-ci acquiesce et crie "La princesse Charlotte, fille du roi François". Au moins tout le palais saura que je suis là. La porte s'ouvre. La salle est très grande. Les portraits des anciens rois sont encadrés et accrochés aux longs murs. Je baisse les yeux et observe les hommes. L'un est cet horrible roi, et l'autre doit être son premier fils, Robert. Sans son air mesquin, il aurait pu être appréciable à regarder. C'est un brun aux yeux marrons, qu'il doit tenir de son père.

-"Vous voilà. L'attente a été longue.

-Excusez-moi. Je visitais un peu les li...

-Vous a-t-on autorisé à parler ? Je ne pense pas."

Voici la première phrase que me dit ce prince . Je ne suis franchement pas étonnée. 

-"N'ai-je point le droit de m'exprimer ?

-Au vu de votre position, non. N'oubliez pas que vous n'êtes qu'une fem...

-Cela suffit ! Nous avons vaincu l'ennemi alors fêtons cela comme il se doit.

-Bien père.

-Sinon, où est ton frère ?

-Il devait se changer.

-Commençons sans lui. Faites entrer les plats !"

Une dizaine de serveurs entrent dans la pièce les bras chargés de plats.

-"J'espère que vous les aimerez.

-J'ai senti de l'épice, je ne peux qu'aimer.

-Oui. Celles-ci nous viennent d...

-Le Prince William !"