Chapitre 7

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Florent était assis sur une chaise inconfortable et bancale face à une table rectangulaire noire en acier. La petite pièce était très éclairée et ses yeux verts peinaient à regarder le commissaire de police, debout devant lui.

— Florent, on se connaît depuis quoi ? Toujours ! Je t'ai vu grandir et je te considère comme mon fils, affirma le quadragénaire d'une voix faussement douce. Je sais que tu es innocent mais du sperme et du sang séchés ont été retrouvés dans ta voiture... À qui appartiennent-ils ?

— Je n'sais pas...

Le jeune Châtimont avait le regard vide et les lèvres pincées. Il avait demandé à se faire représenter par un avocat, en l'occurrence son père, mais celui-ci tardait à venir permettant au commissaire d'essayer de le faire parler. Toujours est-il qu'il savait que s'exprimer durant un interrogatoire sans un avocat était très risqué et donc, il s'efforçait de résister à la tentation. Ses points menottés portaient sa lourde tête pleine de questions sans réponses... L'agent, excédé, le brusqua :

— Tu sais ce que je crois ? Que tu me mens ! Il y a que toi qui peux avoir accès à ta caisse, merde !

Un frisson traversa l'échine du suspect.

— Non, balbutia-t-il semblant avoir un éclair de génie. Hier, j'ai montré ma Mercedes à Louis et Alex et j'ai oublié mes clés sur le contact. C'est pour ça que tout à l'heure, le lieutenant a pu la fouiller sans que je la déverrouille...

Le père de Louis réfléchit, appuyé sur sa chaise, son stylo tapant frénétiquement sur le dossier faisant retentir un bruit métallique désagréable.

— Tu veux dire que, par exemple, Alexandre Benac et Sofia Alirral aurait pu y avoir accès cette nuit ?

— Oui, par exemple mais je les vois mal...

On toqua à la porte en acier et une policière apparut dans l'entrebâillement :

— Jérôme, j'ai les résultats du labo !

Aussitôt, l'homme sortit laissant le blondinet seul avec ses interrogations. Et si, cette nuit, jade avait réellement vu Louis en compagnie de Sofia et Alexandre dans le jardin... Auraient-ils pu nuire au jeune garçon comme le présume son père ? Ont-ils une relation ? Florent avait du mal à se l'imaginer toutefois il connaissait très mal les deux jeunes... Il les avait seulement croisé quelques fois à la fac en compagnie de Louis et ils paraissaient s'entendre plutôt bien. Toujours est-il que si ça s'avérait exact, ils essayaient de lui faire porter le chapeau !

Une demi-heure plus tard, alors que le corps de Florent s'engourdissait, la femme en uniforme de tout à l'heure surgit dans la pièce, une clé à la main :

— Jeune homme, vous êtes libre ! soupira-t-elle d'un ton agacé déverrouillant brusquement ses menottes. Je vous raccompagne vers la sortie...

Sans mots, le garçon emboîta le pas de la femme à la voix bourrue et arriva dans une vaste salle remplie d'agents où il reconnu, sans étonnement, son père entrain de taper discute avec le lieutenant et l'officier de ce matin. L'avocat de renom avait dû faire marcher sa réputation !

Lorsqu'il vit son fils, il lui sourit et le présenta aux deux agents :

— Tu tombes bien ! Je disais justement au lieutenant Sugage et à l'officier Raymond que l'année prochaine, tu aimerais faire ton stage, ICI, dans CE commissariat !

Le jeune homme d'abord stupéfait par l'attitude décontractée de son père, comprit qu'il essayait de bien se faire voir vis-à vis des deux policiers.

— Oui c'est exact, mystifia-t-il rentrant dans le jeu de l'avocat aux yeux marron qui pourtant savait que son descendant souhaitait faire ses deux stages auprès de deux ministres différents. Ce secteur d'activité m'intéresse beaucoup, je pense passer le concours de commissaire de police...

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