Chapitre 9

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PARTIE 3

Son sac cabas Lacoste à l'épaule, Sofia Alirral verrouilla la porte de sa maison, lentement de manière à ne pas réveiller sa mère encore au lit et traversa la rue jusqu'à la supérette appartenant à sa famille du côté paternel depuis belle lurette. On était lundi, le seul jour de fermeture du commerce avec le dimanche. A l'intérieur, elle se dirigea vers l'arrière-boutique austère où se trouvait un ordinateur fixe ainsi qu'une imprimante. Toute la nuit, elle avait passé en revue les photos de son petit-ami sur son téléphone à la recherche de celle parfaite pour en faire des affiches à placarder dans la rue. L'étudiante en Langues Étrangères Appliquées savait que, dans le doute, il fallait agir vite...

Les documents sortirent tièdes, un par un, de l'imprimante montrant un jeune homme souriant aux yeux pétillants de bonheur. Il s'agissait d'une photo qu'avait prise la brune elle-même au cours d'une virée à la plage. Le temps était tellement mauvais qu'ils avaient passé leur journée dans un casino a joué des petites sommes pour essayer et passer le temps. Ça avait été une journée de folie entre rires et découvertes.

Sofia avait les larmes aux yeux lorsqu'elle sentit deux vibratos consécutifs dans la poche avant droite de sa jupe courte en jean. Elle consulta le texto reçu de madame Massoussec à qui elle avait envoyé le résultat final de l'affiche pour avoir son accord : Très bonne idée ! Je t'en remercie... Passe me voir au plus vite, il faut qu'on discute.

La fashionista avait obtenu son numéro par Louis car il disait toujours qu'un malheur était vite arrivé. Malheureusement, il avait vu juste...

Cette demande à se voir était assez curieuse de la part de la mère de son copain qui l'avait toujours prise de haut et déconseillé à son fils mais Sofia comprenait la détresse soudaine de cette femme et comptait s'y rendre dès qu'elle serait un peu plus présentable...

Elle ravala ses larmes et prit la pile de feuilles où trônait un dévidoir adhésif. Sofia sortit de l'établissement sous le tintement agaçant de la sonnette avant d'en scotcher une sur la porte en verre. Puis, elle continua son chemin dans les rues du centre-ville, à deux-pas, grouillant de boutiques en tout genre dont les vitrines restaient éclairées malgré les magasins fermés. Elle alla jusqu'au majestueux théâtre municipal avant de s'apercevoir qu'il était déjà huit heures moins dix et qu'elle devrait vivement se rapprocher de sa salle de cours. 

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