Chapitre 12

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Pensive, Jade Brore longea la cours jusqu'au bâtiment de langues où avait lieu le dernier cours de la matinée de son petit-ami. Quelques élèves commençaient seulement à sortir et prenaient la direction du restaurant universitaire. La jeune fille allongea le pas sentant une sensation désagréable d'échauffement entre ses cuisses qui se touchaient. Elle était vêtue d'une tunique blanche légère et d'un pantacourt en jean très large qui camouflait ses gros mollets.

Lorsqu'elle arriva devant la salle et regarda à l'intérieur, ses jambes se dérobèrent. Florent était en pleine conversation avec Maxime Durant qu'elle connaissait plutôt très bien puisqu'il était sorti avec Sofia lorsque Jade et elle étaient encore meilleures amies avant que tout parte en vrille.

À l'époque, Jade était très sûre d'elle et n'avait peur de rien... Mais tout ça avait bien changé depuis...

Les deux étudiants se dirigèrent vers la sortie tout en parlant. Arrivés sur le pas de la porte, le fameux Maxime posa ses yeux sidérés sur la rousse qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Il n'eut pas de mal à la reconnaître car son visage en forme de cœur, ses yeux gris et sa chevelure de feu la démarquait de beaucoup de monde. Toutefois, ses joues bien remplie et son corps potelé le fit douter. Cette fille s'était transformée...

— Miss Brore ? demanda-t-il naturellement.

Celle-ci hocha la tête tandis que la panique la gagnait. Cela faisait six mois qu'ils se trouvaient dans la même université et elle avait toujours réussi à l'éviter jusqu'à aujourd'hui...

Maxime Durant jeta un œil à Florent encore présent.

— Je te laisse aller manger, on continuera cette aprèm ! dit-il espérant ainsi discuter seul à seul avec son ex.

— T'inquiètes, à toute à l'heure !

L'adolescent observa sa copine qui paraissait tendue puisqu'elle serrait sa mâchoire comme souvent. Il s'imagina qu'elle était mal à l'aise par rapport aux appels manqués auxquels il n'avait pas daigné répondre... Afin de briser la glace, il mit sa main dans son dos et l'entraîna à la suite du groupe d'élèves qui sortaient du bâtiment, sous le regard surpris de l'autre étudiant. La jeune fille soulagée de ne pas devoir faire face à son passé, se laissa guider.

De loin, le jeune garçon fixait d'une moue boudeuse les deux adolescents qui semblaient plutôt proches...

Alors qu'ils se dirigeaient vers le restaurant scolaire, Jade entendit son téléphone émettre un petit sifflement. Rapidement, elle prit connaissance de la notification : c'était un message provenant de Louis Massoussec... Rapidement, elle déverrouilla l'appareil pour le consulter tout en marchant. Immédiatement, elle pila tout en fixant son mobile de ses grands yeux gris éberlués. La couleur rouge envahit aussitôt son visage pâle dont la mâchoire se crispa immédiatement.

— Tu vas bien ?

— Oui oui t'inquiètes pas, je n'sais pas ce qu'il m'a pris, répondit-elle la voix chevrotante devant le regard accusateur de Florent.

Elle enchaina, espérant pouvoir noyer le poisson :

— J'ai cru voir une araignée sur ma main, ajouta-t-elle pour finir de convaincre son petit-ami.

— Ah bon ? Pourtant tu n'as pas peur des araignées d'habitude...

— Ça dépend des moments, là elle m'a prise par surprise, mentit-elle tandis qu'elle ravalait les larmes qui lui montaient.

Florent et la rousse s'installèrent sur l'extrémité d'une longue table aux côtés d'Hippolyte et de deux amies de la jeune fille. Cette dernière ne disait pas un mot. Le texto qu'elle avait reçu occupait toutes ses pensées. Louis savait pour sa relation avec Maxime... C'était pas si étonnant que ça puisque Sofia avait pu lui expliquer toute l'histoire mais au fond d'elle, elle espérait vivement que la brune n'est pas osée raconter ses expériences sexuelles malheureuses à son copain !... Et puis, il était porté disparu en ce moment même, pourquoi s'amuserait-il à lui envoyer ce genre de message ?

Jade leva la tête vers son ancienne meilleure amie assise à une table éloignée entourée de trois filles et d'un gars, tous cachés sous d'épaisses couches de maquillage. D'ordinaire, Louis et Alexandre leur tenaient compagnie mais étonnement, l'absence du jeune brun détraquait leurs habitudes. L'adolescent aux cheveux frisés était installé sur un banc dehors, visible depuis la cantine, avec ses amis sportifs entrains d'engloutir un kebab provenant de l'établissement face à l'université. Ils avaient tous les cheveux mouillés révélant qu'ils venaient de prendre une douche après l'athlétisme.

L'étudiante aux cheveux roux observait Alexandre qui avalait de grosses bouchées d'un air las tandis que ses copains tenaient une conversation animée avec un petit groupe de fumeurs en fuseaux qui venaient de les rejoindre. Ces derniers échangèrent quelque chose discrètement avec trois des sportifs avant de s'éloigner rapidement. Jade, étonnée, se rappela des nombreuses interventions de la police, l'année dernière à l'université, à cause de la vente illégale de stupéfiants. Beaucoup de jeunes habitant les HLM, derrière l'hôpital de la ville, avaient été placé en garde à vue mais jamais les athlètes avaient été soupçonné d'en consommer...

— JADE ! Ohé !

La jeune étudiante tourna la tête vers Carla, une fille maigre comme un clou à la frange épaisse qui demandait à être rafraîchit.

— Tu nous écoutes pas depuis tout à l'heure ? demanda cette dernière d'une voix agacée.

— Non désolée, j'étais dans la lune... De quoi vous parlez ? questionna la rouquine jetant un œil aux membres de la table qui la fixait tous.

— De Louis, lâcha Hippolyte engouffrant une patate dans sa bouche.

Un blanc s'installa. Florent grattait frénétiquement une croûte sur son couteau en inox.

Jade, les pommettes rouges, se mordillait frénétiquement la lèvre inférieure.

— C'est vrai que tu as entendu un coup de feu ? interrogea Manon, les yeux ronds.

— Oui...

— Et toi tu l'as pas entendu ?

— Non, répondit Florent d'un ton neutre.

— C'est quand même bizarre...

— Je vous dis la vérité, s'indigna Jade toujours très honnête. J'ai entendu des cris puis un coup de feu avant un silence et ça a repris quelques minutes après avec des cris presque sous la fenêtre.

La tablée attendait la suite silencieusement.

— C'est à ce moment là que j'ai regardé par la vitre et vu trois silhouettes dont une qui portait la veste rose d'Alex !

— Donc toi, tu as pu voir en pleine nuit que c'était la veste rose d'Alexandre ? T'es forte dis donc ! ricana Hippolyte n'en croyant pas un mot.

La jeune timide riposta pourtant très timide :

— C'était presque la pleine lune. Bien sûr que j'ai vu la veste !

— Et tu pouvais pas voir les visages ou les suivre ? s'énerva l'étudiant en droit.

— Arrêtez ! lança Florent Châtimont fatigué d'entendre tout ça.

Il avait beau avoir confiance en Louis, il trouvait tout de même son comportement bizarre. Pourquoi sa cachait-il s'il n'avait rien à se reprocher et s'il voulait seulement qu'il se rende compte de quelque chose ? Pourquoi ne venait-il pas tout simplement lui dire ?

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