Chapitre:1

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Je ne cesse de leur raconter mon histoire, notre histoire, celle de leur père et moi.
Cette histoire qui a fait qu'aujourd'hui ils sont là, Zineb et Oualid.
Au travers de mes yeux brillants, je voyais leurs petites yeux pétillaient, certainement d'émerveillement face à notre histoire d'amour.

Chaque soir c'est notre petit rituel à nous 3.
Je leur raconte un petit bout de notre histoire, car c'est aussi la leur, ensuite je les borde et je vais me coucher.
Mais souvent je ne fais pas attention à l'heure qui tourne alors il vient me chercher.

-... : Myriam va te coucher, il est tard, les petits aussi sont fatigués.
-Moi : Oui j'arrive.

Je les embrasse une dernière fois pour la nuit et je pars me coucher.

Et c'est là, dans l'obscurité de la nuit que je me dis qu'il suffit parfois d'une seconde d'inattention pour que tout bascule, pour que notre destin prenne un autre chemin et pour revoir tous nos projets d'avenir.

J'étais pas préparée à ça.
Pour moi c'était impossible que la fin soit si précoce, c'était impossible qu'à cause d'une seconde d'inattention, je me retrouverai seule face à mon destin.

Moi c'est Myriam, j'ai 23 ans.
J'ai été élevée à la dur par mon grand frère, Amar, le seul et l'unique, il a 25 ans.

Plus jeune on vivait dans une petite maison tranquille aux abords d'une cité. C'est là qu'on y passait nos journées.

J'ai grandi avec un fort caractère tout comme mon frère. J'aimais la bagarre,je faisais de la boxe avec mon frère.

"J'étais un peu un garçon manqué."

L'école c'était pas trop mon truc, ni à mon frère d'ailleurs.
Lorsque j'ai eu mes 16 ans, mon frère lui venait de fêter ses 18 ans et il s'est engagé dans l'armée.

Mon frère c'est mon modèle.
J'ai toujours voulu tout faire comme lui mais moi l'armée ça me tentait pas.
Je voulais pas quitter ma mère, celle qui me rappelait ma part de féminité.

J'avais pas le droit de quitter l'école à 16 ans, mon père voulait pas, alors j'ai passé le bac pour le rendre fier.

A mes 18 ans, le bac en poche, je savais pas ce que je voulais faire de ma vie.

Travailler dans un magasin ? Je savais d'avance que ça m'aurait soulé. Travailler dans un bureau ? Non, non j'ai besoin que ça bouge.
Travailler dans la fonction publique ? Euh non merci c'est pas pour moi.
J'ai fait le tour des métiers.
Mes parents désespéraient de me voir indécise.
Puis un jour, dans l'année de mes 18 ans, Amar a eu une permission.

-Amar : alors Myriam tu sais toujours pas ce que tu veux faire ?
-Moi : non et sérieux ça me déprime. J'ai besoin que ça bouge sérieux.
-Amar : engage-toi. Avec ton caractère de bonhomme je suis sur que t'y arrivera Myriam!
-Moi : l'armée ? Bof quoi je sais pas
-Amar : mais si. Renseigne-toi.
Inscris-toi et passe les tests tu verra bien ce qu'il en sera!
-Moi : ouais ok. Pourquoi pas,après tout j'ai rien à perdre.

À l'époque j'ai pas pesé le poids de ma phrase "j'ai rien à perdre".
C'est bien plus tard que j'ai compris que justement j'avais tout à perdre en devenant une femme soldat.

J'ai prévenu mes parents de mon choix. À mon tour j'allais devenir militaire.
À mon tour j'allais m'engager dans l'armée. Comme pour mon frère, ils n'ont pas été très emballés.
Surtout mon père, voir sa seule et unique fille faire un métier de bonhomme, entouré d'hommes, manier des armes et partir au combat lui faisait horriblement peur.
Il avait peur pour moi et a tout tenter pour m'en dissuader.
Mais Amar m'avait bien mis l'idée en tête. Et quand j'ai une idée en tête j'y vais jusqu'au bout.
Amar était fier de moi!

Mon choix était fait, j'allais partir sur les traces de mon frère.

J'ai passé tous les tests et j'étais admissible. Il fallait d'abord que je fasse mes classes.

Pendant 6 mois j'étais dans une caserne en France, dans un centre de formation d'instruction militaire plus précisément pour ma formation générale de soldat.

On est début septembre et j'en avais jusque fin février.
Avec les autres soldats on était regroupé dans la cours du centre de formation. On était une centaine dans notre groupe et il y avait une dizaine d'autres femmes. J'avais pu faire connaissance vite fait avec elles dans les chambres.

-Officier : GARDE A VOUS SOLDATS!

Exécution parfaite !
Ça allait être dur d'obéir à l'officier mais si Amar l'a fait alors moi aussi j'en suis capable.

L'officier nous fait son speech de rentrée des classes en vrai ça m'avait bien soulé mais une chose à retenu mon attention.

-Officier : Soldats, pour certain d'entre vous, vous allez être en mission en France, d'autres seront amenés à partir à l'étranger. Mais que ça soit ici ou ailleurs retenez bien ceci : Dans l'armée y'a pas de sentiments ! D'accord ?

-Soldats : OUI CHEF!

Y'a pas de sentiments !
Fallait que je retienne bien cela.

Une fois qu'il eut fini, fallait se mettre au travail tout de suite.

Et c'est parti pour 10 km de course à pied.
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~A suivre.~

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