Chapitre 4 : Sanction et décision

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Le soleil n'avait pas encore fait son apparition dans les cieux, mais une lueur douce et orangée flottait déjà à l'horizon, présageant le lever imminent de cette source de vie. Assis sur le rebord de ma fenêtre, je m'abandonnais à la contemplation de mon instant favori : le spectacle majestueux du matin qui se réveille.

Les montagnes se dressaient fièrement, se drapant de leur sombre manteau qui contrastait avec les premiers rayons de lumière. Le soleil émergeait lentement le long des champs infinis de blé, illuminant chaque brin d'herbe et marquant la fin de l'aube. Des oiseaux voletaient en cercle, leurs silhouettes se découpant dans le ciel, comme s'ils saluaient le début de cette journée nouvelle.

L'air était doux, bien que légèrement frais, et je le savourais avec délice. Le parfum enivrant de la rosée sur les herbes chatouillait mes narines, tandis que la brise caressait les longues rangées d'épis, emportant avec elle un murmure apaisant. Ce doux murmure se mêlait harmonieusement au chant mélodieux des oiseaux, créant une symphonie naturelle qui résonnait en moi.

Soudain, le coq dans notre petite cour s'éveilla et entonna son chant matinal, annonçant le début d'une nouvelle journée. Le Feu apparut à l'Est, montant lentement dans le ciel et révélant à chaque instant un nouvel éclat magique.

Un premier rayon de lumière glissa délicatement sur mon cou, caressant mon visage. Je m'en imprégnais, savourant cette sensation chaleureuse qui éveillait en moi une puissante source d'énergie. Cette vitalité nouvelle renforçait mon exaltation et ma détermination à affronter les épreuves qui se présentaient à moi.

Levant la main devant mon visage, je mimais une caresse en direction du soleil, exprimant ma gratitude silencieuse pour cette flamme ardente qui m'animait. Je me préparais à débuter ma journée, à relever les défis qui se dressaient devant moi. Mais avant de me lancer, je jetais un dernier regard empreint de reconnaissance envers cet astre bienveillant.

Une dernière prière silencieuse aux Dieux, invoquant leur soutien et leur clémence, achevait mon petit rituel matinal.

Cependant ce matin-là, la routine était rompue. Habituellement, je descendais les escaliers pour prendre un morceau de pain, ma mère engageait une brève conversation avec moi, puis je partais aider le voisin dans les champs. Mais ce matin-là était différent, bien différent.

La veille, à mon retour tardif après le couvre-feu, j'avais été contraint de raconter à mes parents les événements de la journée. Une décision que je regrettais amèrement maintenant. Les mots avaient déferlé de ma bouche, tentant de justifier les coups portés aux soldats, de les rassurer en leur promettant qu'il ne m'arriverait rien. Mais même moi, je n'étais pas certain de la véracité de mes propres paroles. Je m'étais simplement entretenu avec la Princesse, et à mes yeux, tout s'était bien passé.

Cependant, la colère avait bouillonné dans mon père. Ses ongles soignés s'étaient enfoncés dans sa paume, témoignant de la force de sa poigne. Le sang avait perlé entre ses doigts, et soudainement, toute envie de me défendre s'était évaporée. J'avais baissé les yeux, me préparant à recevoir la sanction que je savais inévitable. Personne ne voudrait me croire, personne ne comprendrait.

La sentence était tombée. J'étais privé de nourriture pendant deux jours. Mais ce n'était pas tout...

Mon père avait décidé de me punir durement. Dès que ma mère avait refermé la porte de leur chambre, les coups avaient commencé à pleuvoir de toutes parts. Il m'avait ordonné de m'allonger, le dos nu, sur la table. Son visage arborait une expression sévère, sans la moindre trace de pitié. Je savais ce qui allait se passer, je connaissais le rituel. Armé d'une lanière de cuir en peau de bœuf, il s'était placé derrière moi en silence, tel un bourreau prêt à frapper. Et il l'avait fait, encore et encore.

Le Destin d'Aëdan [Original Story]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant