Le Destin d'Aëdan [Original Story]

Chapitre 12 : Anniversaire érubescent

D'un geste délicat, je replaçai une mèche rebelle qui tombait devant mes yeux et affichai un léger sourire ironique.

C'est ridicule.

Dix bonnes minutes déjà que je me confrontais à mon reflet dans un miroir, incapable de savoir ce qui me mettait mal à l'aise.

Je devrais pourtant me réjouir de cet anniversaire... Des jours et des jours de préparatifs avec Isil, la princesse. En effet, avec la Princesse et quelques autres hommes de confiance, nous avions passé la matinée à organiser la disposition pour la fête. Isil m'avait même sollicité pour corriger un discours en l'honneur de son père.

Je me demande ce que pense le peuple des Humains de cet évènement.

Abandonnant mes vaines tentatives de changement, je m'éloignai du miroir et commençai à esquisser une danse imaginaire avec une partenaire invisible. Mes pas étaient hésitants, parfois maladroits.

Je vais peut-être rester à l'écart pour éviter le ridicule.

Cependant, mes pensées furent interrompues par trois coups frappés à la porte, suivis de l'apparition d'une servante qui glissa sa tête dans l'entrebâillement.

« C'est l'heure, messire », m'informa-t-elle avec douceur.

Je parcourais les couloirs d'un pas lent, m'efforçant de maintenir une posture impeccable. Les discussions animées de certains convives parvenaient déjà à mes oreilles, tandis que l'odeur alléchante des mets de qualité emplissait mes narines.

Arrivant au bout du corridor, je débouchai sur l'escalier d'honneur, également connu sous le nom de Chemin de Karma. Je m'approchai du garde-corps du palier, scrutant la salle du regard.

Il y avait tellement de monde !

Entamant la descente, ma main glissant le long de la rampe en or, j'observais l'assemblée depuis une certaine distance. Mes pas se perdaient dans l'épaisse moquette rouge, tandis qu'un sentiment d'anxiété grandissait en moi.

C'était si étrange de se retrouver là. Surtout étant très probablement le seul humain.

« Aëdan ! »

Je relevais la tête, m'immobilisant au pallier intermédiaire. Isil.

L'une des particularités de ce majestueux escalier réside dans sa symétrie dédoublée. La princesse se tenait exactement au même niveau que moi, mais en face.

« Bonsoir ma Dame, la saluais-je en m'inclinant légèrement. »

Un sourire radieux illumina le visage d'Isil alors qu'elle descendait rapidement les dernières marches. Je la rejoignis, détournant légèrement la tête sur le côté, le regard empreint de gêne.

« Ces habits te vont vraiment bien, me complimenta Isil. »

J'étais surpris de constater qu'elle portait exactement les mêmes vêtements que lors de notre soirée à Arté'Roy.

« N'hésite pas à m'inviter à danser ce soir, me lança-t-elle.

- Impossible, ma Dame, répondis-je, sentant déjà la réprobation du roi planer au-dessus de nos têtes. Votre père ne m'y autoriserait pas.

- Qui sait ? rétorqua Isil avec un air malicieux. Mais attends une seconde ! Je ne t'ai pas expliqué comment faire pour inviter une dame ! Quelle idiote. »