Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre V

6. Faire-part

Plusieurs semaines plus tard, Léana et Arthur arrivaient enfin en Carmélide. Grâce aux pouvoirs de Léana, ils avaient changé d'apparence, ce qui leur permettait de se déplacer incognito sans risquer de se faire arrêter par les hommes de Lancelot.

L'enchanteresse remarquait avec regret que tout était devenu triste, maintenant que Lancelot était au pouvoir. Ils avaient dû passer par le royaume de Logres, et c'était un déchirement, aussi bien pour Arthur que Léana, de voir ce qu'il était devenu.

Un royaume où régnait la peur. Où chacun filait droit, sans regarder l'autre dans les yeux. Où l'on chuchotait dès qu'on ne nous regardait pas. Où toute joie de vivre n'était qu'un souvenir lointain qu'on chérissait seulement dans son sommeil, le seul endroit où on était encore en sécurité.

Finalement, Léana et Arthur arrivèrent jusqu'au château de Carmélide, dont l'entrée était gardée, et reprirent leur véritable apparence.

— Halte ! Qui êtes-vous et que venez-vous faire ici ? demanda l'un d'eux.

— Nous demandons audience à Léodagan de Carmélide, annonça Arthur.

— Les audiences avec le roi, c'était hier. Il faudra revenir dans une semaine.

— Dites-lui que c'est Arthur Pendragon et Léana qui le demandent, je pense qu'il voudra nous recevoir tout de suite.

Arthur avait dit cela en relevant la capuche qui cachait son visage.

Le garde le dévisagea avec la plus grande stupéfaction, avant d'entrer dans le château. Il en ressortit quelques instants plus tard.

— Vous pouvez entrer. Le roi et la reine sont dans la salle du trône, c'est la porte du fond.

— Merci.

Le couple avança alors, et quelques instants plus tard, ils entrèrent dans la salle du trône, au fond de laquelle Léodagan et Séli les attendaient, plus que surpris.

— Eh bien, Arthur Pendragon ! C'est une surprise de vous voir ici ! commença Léodagan.

— C'est vrai que vous auriez pu prévenir, quand même ! dit Séli.

— Pour que Lancelot intercepte le courrier et soit là pour m'accueillir à mon arrivée ? Non merci.

Finalement, Arthur et Léana s'arrêtèrent de marcher au pied des deux trônes.

— Quelle est la raison de votre venue ? demanda Léodagan, curieux. Ça fait des mois que vous vous êtes bien caché, pendant que tous vos chevaliers se faisaient traquer !

— Je me doutais que vous m'en voudriez, mais...

— Surtout que c'est vous qui avez donné le pouvoir à Lancelot, rappela Dame Séli.

— Je sais, mais ce n'est pas pour moi qu'on est ici, mais pour Léana.

— Léana ? s'étonnèrent Léodagan et Séli en même temps, tout en tournant leur regard vers la jeune femme.

— Oui, dit finalement celle-ci. Est-ce que... est-ce que vous avez une pièce moins formelle, dans laquelle on pourrait discuter ?

Ils s'installèrent autour d'une table en bois, qui aurait fait penser à la Table Ronde s'il elle n'était pas carrée. Léodagan et Séli étaient installés face à Arthur et Léana, attendant les explications de cette dernière avec impatience.

— Bon, alors, vous nous expliquez ? demanda Séli finalement.

— Je... j'ai pu retourner dans le présent, au moment où Lancelot a commencé à traquer tout le monde, et là-bas, j'ai appris quelque chose que vous avez le droit de savoir. J'ai été adoptée par ceux que je croyais être mes parents biologiques, et... et vous... et vous êtes mon père, Léodagan.

— Je vous demande pardon ? demanda Léodagan. C'est impossible, je n'ai eu que deux enfants dans ma vie...

— Alors vous connaissez quelqu'un d'autre qui porte le même prénom que vous ? Et qui appellerait sa fille Guenièvre ?

L'homme semblait réfléchir intensément, tandis que sa femme se tourna vers lui en lui foutant un coup de coude.

— Qu'est-ce que vous avez fait, encore, vous ? s'énerva-t-elle.

— Guenièvre ? demanda-t-il seulement en regardant Léana droit dans les yeux. Ça me revient, maintenant ! Personne ne pouvait t'assumer, alors j'ai demandé conseil à Merlin. Il t'a prise et je ne t'ai plus jamais revue. Et je t'ai complètement oubliée.

— Donc vous confirmez, c'est bien votre fille ? demanda Séli.

Il acquiesça.

— Et ma mère ? Vous savez qui c'est ?

— C'était la femme de mon sénéchal. C'était aussi une puissante enchanteresse.

— Est-ce que... commença Léana. Est-ce que vous allez m'accepter dans votre famille, ou faire comme si ces révélations n'avaient jamais existé ? Je ne vous en voudrais pas si vous préférez ne pas m'accepter, ça fait 25 ans que vous vivez sans moi et je...

— Ça dépend, dit dame Séli. C'est vrai que si vous apportez un héritier à mettre sur le trône dont nous serions les grands-parents, ça faciliterait l'acceptation.

Léana échangea un regard avec Arthur, avant de sourire.

— Ça tombe bien que vous dites ça, parce qu'il se trouve que j'ai besoin d'aller voir un druide de toute urgence pour un début de grossesse. Vous allez être grands-parents ! 

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Et voilà pour le chapitre 6 ! 

J'ai choisi la chanson Fille d'Orient ou d'Occident de Najoua Belyzel pour l'accompagner, parce que cette chanson parle de la dualité que l'on ressent quand on vient de deux pays différents, mais dans le cas de Léana, elle ressent certes une dualité entre sa vie dans le présent et sa vie à l'époque d'Arthur, mais surtout elle ne sait pas comment se positionner vis-à-vis de son père biologique et de sa belle-mère.

Et cette phrase qui revient souvent dans la chanson : "Dites-moi ma place, moi, je ne sais pas" me fait vraiment penser à ce problème que Léana a pour se positionner face à sa famille biologique.

Merci d'avoir lu jusqu'au bout, j'espère que ce chapitre vous a plu, on se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre !