Chapitre 11

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Nous remontons seuls dans la chambre de Newton après avoir terminé de manger. La tension est palpable, je la sens ramper entre nous, dans ma poitrine, jusque dans mon cœur. Newton m'empêche d'allumer la lumière, il me coince contre un mur et approche son visage du mien.

- Que fais-tu ? souffle-je non loin de lui.

- Ce que je meurs d'envie de faire depuis le début de cette putain de soirée.

Il m'embrasse fougueusement, je gémis de plaisir et saisis sa nuque pour intensifier notre proximité. Je colle nos bassins, il couine contre mes lèvres et s'accroche à mon dos. C'en est suffisamment pour moi ; j'échange nos positions en plaquant son dos contre le mur.

- Tommy...

J'empoigne ses cuisses, il répond instantanément à mon geste en enroulant ses jambes autour de ma taille. Il tire mes cheveux, s'en lasse pour mon torse, où il défait les premiers boutons de ma chemise et le couvre de baisers. Je mords son cou en réponse, il remonte ma tête en attrapant quelques unes de mes mèches et m'embrasse à nouveau. Il est si beau, si tendre, pourtant si envieux. Je pince ses fesses, il gémit et je crois même l'entendre crier. Ce n'est qu'en remarquant l'embarras de Newton que je me rends compte qu'il n'est pas celui qui a poussé ce cri ; Allison se tient à la lisière de la porte.

- Ne lui fais pas de mal ! s'époumone-t-elle.

Je fais aussitôt descendre le blond, qui supplie sa cousine parmi de vives rougeurs :

- S'il te plaît, ne fais pas de bruit !

- Il te frappait ! proteste-t-elle.

- Non, non ! Rien de tout cela !

- Que faisait-il, alors ?

- Il... erm, il...

Claire et Marc se précipitent dans la chambre à leur tour, la mère pose une main sur l'épaule de son enfant et s'inquiète :

- Que se passe-t-il ? Tu vas bien, mon lapin ?

- Oui, maman. C'était une fausse alerte.

- Disons plutôt que les garçons étaient très occupés... ricane Marc, nous dévisageant l'un après l'autre.

Claire écarquille les yeux, je comprends pourquoi lorsqu'elle allume l'interrupteur et que j'aperçois enfin les marques de lèvres noires dans le cou de mon ami.

- Quand vous serez prêt, vous viendrez prendre du dessert. dit le père avant de regagner le rez-de-chaussée.

Claire laisse la porte fermée derrière elle et sa fille, j'en profite pour observer Newton avec un sourire.

- Tu es dans un sacré état. me moque-je doucement.

- Presque aussi désolant que le tien.

- Q... Quoi ?

J'approche son miroir d'un pas pressé, murmurant d'une voix honteuse :

- Merde...

Mes lèvres sont toutes aussi noires que les siennes, en revanche ma poitrine, dont la chemise, elle aussi tachée, est ouverte, est parsemée de dizaines d'empreintes, semblables à celles qui occupent mes joues et mon cou.

- Tu ne t'es pas gêné... commente-je en passant un doigt sur mon torse.

- Comme si cela te posait problème.

- Effectivement, cela ne m'en pose aucun.

Il m'offre un sourire ravi, comblant la courte distance qui nous sépare pour m'embrasser. Il s'accroche à ma ceinture lorsqu'il dit :

- On ferait mieux de se débarbouiller et de descendre, autrement ils se poseront des questions...

Cela ne me dérangerait pas non plus.
Nous rejoignons la table d'une impulsion timide, les deux parents nous regardent avec un fond d'amusement.

- C'est depuis combien de temps ? nous questionne Marc avec un sourire.

- Oh... réagit son fils. Depuis le début, je dirai...

- Je ne me doutais pas que tu aimais les hommes... admet Claire, légèrement embêtée. Mon propre neveu, et je l'ignorais...

- Allons, rassure Marc, les kilomètres retardent les nouvelles.

- Ce n'est pas bien important... ajoute Newton.

- Jeune homme, ta mère m'a spécifiquement demandé de garder un œil sur toi, bien sûr, que ça l'est !

- Et moi, alors ? relève son frère.

- Voyons, Gloria n'était pas dupe ! Elle savait ta tendance à ne pas remarquer les détails...

- Je remarque tout, enfin ! Ta nouvelle coupe, je l'ai vue tout de suite !

- Et le petit ami de ton fils, tu l'as vu, lui ?

- J'avais... des doutes... et c'est bien suffisant.

- Moi aussi, je l'ai vu tout de suite ! rejoint fièrement Allison. Je sais reconnaître les personnes amoureuses.

- Amoureuses ? souligne le père, manquant de recracher son eau. Vous... Vous êtes...

- Qu'est-ce que cela change bien ? interrompt Newton, les joues rouges. Petit ami suit amour, et inversement.

- Oui, enfin... il y avait bien cet Austin...! dont tu n'étais pas amoureux...! C'était encore des amourettes de jeunesse, de la découverte... Oh, mon petit garçon grandit si vite...

- Sèche donc tes larmes, dit Claire, tu vas les gêner.

- Ne vous en faites pas pour ça... commente-je dans un murmure.

Newton étouffe un rire.

Love at first sight - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant