Chapitre 21 : Pourquoi un accueil aussi froid ??

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Je tournai ma tête vers le nouveau venu, curieux de savoir qui pouvait faire un tel raffut en rentrant.

C'était un homme, d'au moins la vingtaine, quoique cela ne signifiait rien, dont le visage fin au teint hâlé était mis en valeur par ses cheveux noirs regroupés en une queue de cheval haute. Ses deux yeux, couleur obsidienne, se cachaient derrière des lunettes aux verres ronds, et glissa, par habitude sûrement, l'une de ses mèches derrière son oreille droite percée. Sa chemise noire était légèrement flottante et accordée avec son simple pantalon bleu.

Son attention se porta d'abord sur toute la salle, sous les airs surpris et ahuris des deux autres personnes présentes, avant de se reporter sur moi.

Un frisson me parcourut toute la colonne vertébrale à cause de l'intensité de son regard. Je détournai ma vue vers les murs blancs, mal à l'aise. L'homme fit un sourire en voyant ma gêne et se dirigea à grands pas vers nous. Orias se releva, entravant sa marche vers le fauteuil dans lequel j'étais assis.

« Zal ! Mon frère ! Ravi de te revoir ! », s'exclama mon compagnon en s'interposant entre lui et moi.

L'autre s'arrêta, me jeta un simple coup d'œil puis reporta à nouveau sa vision sur celui qui lui barrait la route.

« Orias, répondit-il dans un sourire, je suis profondément touché de te revoir. Je n'aurais jamais pensé que tu reviendrais, ne serait-ce qu'un jour, dans la demeure familiale.

- Euh... et bien, fit Orias gêné, il y a plusieurs raisons précises à cela mais...

- Zal ! Je croyais que tu allais travailler aujourd'hui, coupa Aléis en se glissant à côté de lui, qu'est-ce que tu fais là ?

- J'ai pris un jour de congé bien entendu, quand tu m'as dit que mon petit frère rentrait, avoua l'aîné dans un demi-sourire.

- Je suis heureux que tu aies pu prendre un peu de repos pour passer me voir, déclara mon fiancé en baissant la tête d'un air coupable.

- Mais non, ne t'inquiète pas, affirma le grand frère en posant sa main sur son épaule d'un geste rassurant, tu n'as pas à t'inquiéter. Ta sœur et moi comprenons ».

Aléis hocha la tête, un doux sourire aux lèvres.

Je sentis une pointe de tristesse m'envahir en voyant ce moment de complicité entre mêmes membres d'une famille. Je n'avais plus revu les miens depuis des années. Même si je taquinais mon frère en disant qu'il ne me manquait pas, en réalité, c'était bien tout le contraire. En fait, ne plus pouvoir voir toute ma famille me laissait une perte et une douleur inimaginables dans le cœur. J'aimais Orias, mais il ne serait jamais mon père ou ma mère. Ce n'était pas le même type d'amour. Maintenant, quand je voyais ce genre de scène, je me mettais à regretter de ne pas avoir oublié ma vie précédente.

« Mais qui sait ? Ta vie aurait peut-être été différente ? »

Qui sait ? À part celui qui décide ou écrit, personne ne peut prédire totalement l'avenir.

Je secouai mes cheveux, chassant les idées noires qui s'étaient introduites dans mon esprit. Je bougeai ma jambe, heureux de sentir la crampe partie. Je me levai pour aller saluer et me présenter au frère.

Je poussai légèrement Orias et tendis la main face au nouveau venu, souriant légèrement.

« Enchanté de vous rencontrer, je m'appelle Soliès et-, amorçai-je avant de me faire couper brutalement.

- Je n'ai pas besoin de savoir qui tu es, s'exprima Zal sèchement tout en fronçant les sourcils en me voyant, je voudrais simplement savoir ce que tu fais ici ».

Réincarnation d'une auteur schizophrène ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant