Chapitre 33 : Où allons-nous ?

59 11 109
                                    

Peut-être avais-je parlé trop vite...

Je fermai les yeux à cause des couleurs vives qui me donnaient la nausée. Est-ce que la téléportation ressemblait toujours à un long tunnel coloré de toutes les teintures inimaginables dans lequel on chutait sans fin ?

Je sentis enfin un sol sous mes pieds ou ce qui y ressemblait. J'ouvris les yeux avant de les fermer brusquement à cause de la lumière aveuglante. Je clignai des paupières doucement avant de les garder ouvertes définitivement. Autour de moi se trouvait du blanc partout. Le sol était blanc, les murs étaient blancs, le plafond (s'il y en avait un) était blanc...

« Hey, ne reste pas planté là, viens », m'intima Fury, m'ayant lâché, et se trouvant plus loin devant moi.

Je m'avançai et le suivis dans cet environnement toujours de la même couleur.

Au bout de plusieurs minutes (devais-je supposer car je n'avais pas la notion du temps), j'entendis un bruit au loin. Et plus nous marchions, plus ce bruit pouvait être entendu distinctement.

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas réellement à quoi il était affilié. On aurait dit... le son d'une imprimante.

Je m'arrêtai subitement. Devant moi se trouvait une sorte de surface ondulée transparente dans laquelle Fury venait de disparaitre.

« Qu'attends-tu ? Viens ! », s'exclama sa voix de derrière la barrière.

Je posai un pied devant l'autre, lentement, hésitant encore à traverser cette drôle de chose, surtout que je ne voyais rien derrière.

Un bras sortit soudainement de cette même barrière ondulante et m'attrapa la main avant de me tirer à l'intérieur. Franchir cette limite ne me fit ressentir qu'un léger courant d'air.

Mes yeux s'écarquillèrent en voyant ce qui s'offrait à ma vue. Étaient étalés, ce qui semblait à perte de vue, des milliers et des milliers d'étagères de livres, le tout ressemblant à une immense bibliothèque.

Fury me lâcha la main et avança à nouveau entre les livres, se dirigeant vers la source du bruit que j'entendais depuis tout à l'heure.

« Quelle est cette chose ? Et cet endroit ?, murmurai-je à l'adresse de l'humain blond.

- Ici ? C'est simplement le cœur du livre. Chaque œuvre a son propre organe, cela va de soi », me répondit le dieu.

Je piochai un livre au hasard, entre toutes ces armoires. Je l'ouvris et le feuilletai rapidement. Une écriture élégante et soignée parcourait toutes ces pages. Je me concentrai dessus, curieux de savoir de quoi il s'agissait.

« Je ne comprends pas les adultes, lis-je à voix haute, ni les enfants, ni qui que ce soit en fait. Pourquoi suis-je laissé à moi-même ? Qu'est-ce qu'on attend de moi ? Je lui ai juste emprunté sa sucette, je voulais seulement goûter, savoir quelle saveur cela avait... »

Je m'arrêtai dans ma lecture, les yeux aussi ronds que des soucoupes.

Je connaissais déjà ce passage ! Les descriptions et les dialogues étaient réalistes, peut-être même trop, trop fidèles à la réalité. Ils me rappelaient le flash-back que l'Auteur m'avait montré de la vie de Solène.

« C'est parce que ce livre parle justement de sa vie », m'expliqua Fury en apparaissant de nulle part à côté de moi.

Je sursautai avant de me reprendre rapidement sous l'œil amusé du blond.

« Donc, tu veux dire que chaque livre ici parle de la vie d'une personne ?, interrogeai-je.

- En effet, mais pas seulement, ils racontent également bien d'autres histoires. Même si chaque personne a son propre livre, celui-ci ne récite qu'une partie de sa vie, tant qu'elle est vivante. Mais dans d'autres œuvres, tu trouveras des récits sur l'histoire du pays, son évolution, son fonctionnement et bien d'autres choses. La seule condition, c'est qu'il faut que l'histoire soit en lien avec ce monde », me raconta Fury.

Réincarnation d'une auteur schizophrène ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant