Chapitre Alfen : Me laisseras-tu une place dans ton cœur ?

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Je me penchai en arrière dans mon fauteuil, massant mes épaules afin de chasser la tension qui s'y était installée. Je repassai une mèche de mes cheveux argentés derrière mon oreille, devenu un tic de ma part à force de répéter ce geste. Je posai mon stylo, épuisé par la longue journée. Mon téléphone vibra, je l'ignorai et continuai de me concentrer sur les monticules de paperasse qui m'attendaient.

Celui-ci vibra à nouveau. Encore. Toujours. À chaque fois. Sûrement eux.

Je retournai l'appareil, voyant les messages défiler les uns à la suite des autres. Je fronçai les sourcils avant d'en écrire un seul à mon tour et de l'envoyer à toutes les personnes qui me harcelaient.

Cela ne sembla pas les dissuader puisqu'un appel se lança. Je raccrochai au nez de mon interlocuteur, bloquant son numéro. Un autre message cependant attira mon attention parmi le flot.

S'il te plait, réponds-moi.

Je poussai un soupir avant d'appeler l'expéditeur de ce message.

« Alfen !!, s'exclama une voix féminine au téléphone, comment va mon frère préféré ??

- Comme d'habitude. Allons droit au but, pourquoi est-ce que je reçois autant de messages ? Qu'est-ce qu'ils me veulent encore ?, interrompis-je d'un ton froid et peu cordial.

- Oh Alfen, je suis désolée... Je... Comment te dire... Ils savent que toi et moi restons en lien donc ils me harcèlent pour que tu répondes. Ils veulent te présenter un nouveau compagnon... J'ai essayé de les en dissuader mais... Alfen ? », continua la voix avant de se rendre compte du silence de mort qui régnait de l'autre côté.

À la mention du mot « compagnon », je m'étais renfermé, mes jointures devenues blanches à force de serrer mes poings, mes mains tremblaient de rage et je demandai à ma sœur d'une voix calme, toute colère contenue.

« Quand ont-ils décidé ça ?

- Alfen, je, calme-toi s'il te plaît, me supplia-t-elle.

- Je suis parfaitement calme, affirmai-je.

- Non, je te connais. Je sais que tu es en colère et je le comprends parfaitement mais-, tenta-t-elle.

- C'est bon Alina, la coupai-je, je m'en charge, je ferai en sorte qu'ils ne t'embêtent plus également.

- D'accord..., soupira-t-elle, prends soin de toi en tout cas.

- Merci, toi aussi », la remerciai-je avant de mettre fin à l'appel.

Je posai le téléphone et me massai l'arête du nez d'épuisement ainsi que de dépit, un autre de mes tics. Je marmonnai quelques insultes silencieuses à l'encontre de ces vieux schnocks pénibles.

L'appareil se remit à vibrer une énième fois. Je jetai un coup d'œil à mon interlocuteur.

Tiens, en parlant du loup...

J'inspirai un bon coup et le saisis avant de décrocher.

« Meilo.

- Alfen !! Quand allais-tu répondre ???, s'emporta l'autre voix au bout du fil.

- Jamais. Si ce n'était que le harcèlement incessant de ma propre famille était aussi insupportable, soupirai-je, dépité.

- Tu exagères ! Nous pensions à toi, c'est tout ! Nous t'avons trouvé un nouveau compagnon ! Tu devrais venir le rencontrer, il est de bonne famille et bien éduqué, ronronna l'autre personne.

Réincarnation d'une auteur schizophrène ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant