Chapitre Zal : Pourras-tu me pardonner ?

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Quelques coups retentirent à la porte de mon bureau avant que celle-ci ne s'ouvre. Je relevai la tête de mes papiers pour voir de qui il s'agissait. Annya, ma collègue, entra et se dirigea vers moi, une feuille entre les mains.

« Excuse-moi de te déranger Zal, mais le chef a besoin de quelqu'un pour escorter un prisonnier à son procès. Il a pensé que ça te changerait les idées de sortir un peu de ton bureau... », expliqua doucement la cynérienne aux longs cheveux châtains, ses yeux bleus me fixant d'un air inquiet.

Je soupirai, reculant de la table sur laquelle s'étalaient divers plans et choses.

« De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais le choix », marmonnai-je.

Je tendis la main et acceptai l'ordre de mission qu'Annya me donna. Je parcourus d'un œil rapide le document avant de me lever, prêt à partir. Au moment de sortir, la jeune femme m'interpela :

« Zal... Tu ne l'as toujours pas retrouvé ? Est-ce trop tard ? »

Je restai silencieux quelques secondes avant de murmurer :

« Non... Toujours pas... »

La porte se referma entre nous et je quittai les lieux d'un pas précipité.

Dehors, je restai à fixer le ciel bêtement, longuement, ne sachant quoi faire, me perdant dans mes propres pensées et quelques souvenirs.

« Zal ! », m'appela une voix que je ne connaissais que trop bien.

Je me retournai pour apercevoir mon frère se diriger dans ma direction, son époux Soliès marcher à ses côtés, main dans la main.

Un sourire vint orner mes lèvres en les voyant si heureux.

« Que viens-tu faire par ici Orias ?, m'enquis-je, légèrement surpris par son apparition.

- J'accompagne Soliès au procès de Polters, le pali de Solène, mon hum... ex, expliqua succinctement mon petit frère avec hésitation malgré l'air renfrogné de son mari à ces mots, puis comme on passait dans le coin, on s'est dit qu'on allait te faire un petit coucou.

- C'est gentil, merci, remerciai-je sincèrement, comment allez-vous sinon ? Le bébé va bien ?

- Nous allons très bien et le bébé se porte comme un charme, assura un Soliès lumineux, cependant, ça n'a pas l'air d'aller très bien pour toi Zal, y a-t-il un problème ?

- Je..., lâchai-je avec hésitation.

- Je t'expliquerai plus tard Soliès, interrompit Orias brusquement.

- Non, c'est bon... Je dois... Je dois juste voir Narel aujourd'hui. Je dois lui offrir son cadeau d'anniversaire, soufflai-je doucement, mes bras se resserrant autour de moi.

- Oui, je comprends, sourit tendrement mon frère, m'encourageant implicitement.

- On dirait presque que Narel est votre frère, fit remarquer mon beau-frère.

- Presque, reprit le cynérien aux cheveux noirs, Narel a été élevé par mon frère Zal, il est beaucoup plus jeune que nous. Après tout, on a 2520 ans d'âge de différence, Narel fête ses 203 ans aujourd'hui.

- Vous êtes si vieux », constata amèrement le cynérien enceinte avec un rictus.

Nous pouffâmes tous les deux de rire face à sa réponse.

« Mais Narel n'a-t-il pas eu un frère ?, demanda subitement Soliès, changeant de sujet.

- Si... mais c'est une longue histoire, répondit simplement Orias pour couper court à la conversation, nous allons te laisser Zal, nous nous revoyons ce soir pour le repas de famille.

Réincarnation d'une auteur schizophrène ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant