/!\ Présence de sujets sensibles (les sujets sensibles sont spécifiés à la fin, risque de spoil !)
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« Qui suis-je ? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à m'en rappeler ? », répétai-je à moi-même.
Je cherchai alors au fond de ma mémoire un souvenir qui puisse me rappeler mon identité. Néanmoins, une douleur sourde me traversa le crâne, créant un mal de tête atroce. J'avais l'impression que des milliers d'aiguilles me transperçaient le cerveau lorsque je tentais de me remémorer quoi que ce soit.
Mais qui étais-je ? Il me semblait que je devais faire quelque chose d'important mais quoi ? Je...
Soliès...
Soliès ? Est-ce que... c'était mon prénom ? À qui appartenait ce texte d'ailleurs ? Où étais-je ?
« SOLIÈS !! », retentit brusquement une voix dans l'appartement, faisant instinctivement trembler mon corps.
Pourquoi... avais-je peur de cette voix ? Où était Orias ? Attends... Qui était Orias ? Pourquoi était-ce la première personne à qui j'avais pensé ?
J'eus à peine le temps de me recentrer que la porte de ma misérable chambre s'ouvrit violemment, sautant presque hors de ses gonds, et qu'une main vint claquer ma joue droite d'une telle force que j'en tombais au sol. J'effleurai à peine du bout de mes doigts ma joue endolorie, pulsant douloureusement, et devenue d'un rouge pourpre, mon esprit encore étourdi par la brutalité du geste. Sans avoir le temps de réagir, l'autre personne me tira par les cheveux sur quelques mètres, en me rapprochant du berceau, pendant que je lâchais quelques gémissements de douleur ténus face au geste rude, avant de me saisir brusquement par le col de ma chemise de nuit.
« SOLIÈS !, me beugla dessus la voix, OÙ EST LE FO*TU REPAS QUE JE T'AVAIS DEMANDÉ DE FAIRE ESPÈCE DE TLINS* !! »
Je secouai la tête, balbutiant quelques mots à peine perceptibles. Une autre gifle s'abattit sur ma joue sans que je n'aie le temps de m'expliquer plus.
« T'AS INTÉRÊT À TE BOUGER OU JE RISQUE DE M'ÉNERVER ! », me menaça le cynérien en me dominant de son immense taille, à la peau mate, aux cheveux noirs jusqu'à ses épaules, alors que ses yeux noirs me fixaient avec une telle férocité que j'en tremblais inconsciemment.
Les pleurs d'un nouveau-né l'interrompirent dans son laïus intimidant. Ses sourcils se froncèrent et son regard alterna entre le bébé et moi.
« P*TAIN SOLIÈS !! C'EST QUAND QUE TU T'OCCUPES D'ALSLIM ?? OU T'ES JUSTE UN P*TAIN DE BON-À-RIEN ?? », s'insurgea l'homme en m'assénant une dernière claque qui m'envoya au sol.
Puis, il se tourna vers l'enfant qui continuait de pleurer sans cesser et se rapprocha de ce dernier. En apercevant cela, une peur sans nom me saisit face à l'imprévisibilité de ce cynérien. Je me levai alors et me précipitai pour me placer devant le petit lit.
« S'il te plaît, laisse-le je t'en prie, il n'a rien fait ! Je m'en occupe tout de suite ! », le suppliai-je avant de prendre le bébé à la peau mate également et à la chevelure noire légèrement bouclée dans mes bras.
Et sans lui laisser le temps d'enchérir, je m'élançai hors de la chambre. À peine le pas posé en-dehors de la pièce, je me pétrifiai soudainement devant l'état délabré et insalubre de l'appartement. La moisissure s'étendait lentement sur les murs, le papier-peint décrépi tenant encore en quelques morceaux à certains endroits. Le salon était simplement composé d'un vieux canapé au bout de sa vie, les ressorts jaillissant du côté gauche, juste en face d'une télévision aux bordures éraflées mais à l'écran étonnamment lisse. Au milieu de la pièce trônait également une table détériorée par les années, le bois écorché de-ci, de-là, un cendrier, encore plein de mégots, placé dessus, tandis que les chaises semblaient encore tenir par miracle tellement elles étaient dégradées. Une odeur désagréable de cigarette flottait d'ailleurs dans l'atmosphère, semblant s'être imprégnée à l'intérieur des murs en eux-mêmes, déclenchant une légère toux en la respirant.
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Réincarnation d'une auteur schizophrène ✓
FantasíaLa réincarnation, un concept assez vague pour certains. Pour d'autres, c'est la rédemption, voire un moyen de racheter ses erreurs. Mais pour Soliès, c'est plus une question d'arnaque. Mort jeune, renversé par une voiture, il se retrouve réincarné d...