Chapitre quarante et un.

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[Par conséquent, aimer c'est souffrir, ne pas aimer c'est souffrir, et souffrir c'est souffrir. 
Woody Allen]

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Ses mains tremblent en remontant dans sa voiture, le visage crispé et le dos raidit de rage. 
Prenant place sur le siège passager, il claque violemment la portière avant de frapper le volant en jurant entre ses dents. 
Le soleil qui frappe les vitres réchauffe légèrement l'air déjà irrespirable de l'habitacle et, entre deux spasmes de sa poitrine, il peine à trouver de l'oxygène. 
Sa gorge gronde, ses épaules tressautent, et il cogne sur son tableau de bord, insultant le monde, le temps, l'univers, mais surtout Shoto. 

- Fils de chien ! 

La nuque tendue, il contracte sa mâchoire en fixant son regard à travers le pare brise, se repassant en boucle les paroles d'Eijiro, alors qu'il lui racontait comment Shoto a menacé Izuku pour le faire flancher. 
Quand bien même ça ne pardonne toujours pas la décision de Deku, il a envie d'hurler à chaque image que son cerveau lui dessine. 

En fermant les yeux, il imagine Shoto dans le salon de l'appartement, piégeant Izuku dans un coin de la pièce, soufflant le chantage au creux de son oreille, se délectant de sa détresse, et touchant sa peau en même temps qu'il la déchirait avec ses mots. 
Puis, comme une décharge électrique pénible et douloureuse, il le voit l'embrasser sans prévenir. 
Encercler son visage entre ses mains, faire couler ses doigts sur ses joues, presser sa bouche sur la sienne, et mettre sa langue entre ses lèvres. 

Il devine sa respiration bruyante d'extase, le tressautement de ses sourcils, convaincu d'avoir enfin gagné son trophée, et Izuku qui ne le repousse pas tout de suite. 
Il grimace en se dessinant la scène, et sa jambe se met à trembler nerveusement, frappant régulièrement son pied contre la pédale d'accélérateur. 
Une haine profonde rugit à travers son ventre, résonne si fort qu'elle pourrait en faire trembler le rétroviseur central, et il passe ses deux mains dans ses cheveux en butant l'arrière de son crâne contre l'appui tête. 

Il savait que Shoto s'était pointé, qu'il avait l'intention de griller leur secret, et qu'Izuku a paniqué à cause de lui, Deku lui a dit, mais il ignorait ce qu'il a fait. 
Pourtant, il se souvient lui avoir posé la question, il s'en rappelle parfaitement, il lui a demandé si Shoto avait fait quelque chose de particulier. 
Et Deku lui a dit qu'il n'avait rien fait. 

Il lui a menti pour conserver le secret de ce baiser volé, et Katsuki, depuis tout à l'heure, se demande simplement pourquoi. 
Et, au final, à force de se torturer l'esprit, il en vient à la conclusion qu'Izuku a sûrement fait le choix de protéger Shoto.  
De couvrir son acte, de le dissimuler pour prendre sa défense. 
Et, qu'une fois de plus, il aura fait passer ses relations avec ses amis avant la leur. 
Encore. 

Que, plutôt que de dénoncer le comportement déplacé de l'autre face de con, il a cédé à son emprise et préféré mettre fin à leur histoire. 
Et il lui en veut, encore un peu plus. 
Parce que ça fait mal, encore un peu plus. 

Alors, saisit par la rage et le tourbillon d'émotions qui lui secoue le ventre, il tourne brutalement la clé dans le démarreur, et fait crier l'embrayage, laissant quelques marques noires sur le sol du parking au passage de ses pneus. 
Avalant l'asphalte en faisant craquer ses vitesses, il reprend le chemin qu'il a fait une heure plus tôt en sens inverse, jusqu'à garer brutalement sa voiture devant chez lui. 

Stationné n'importe comment, une roue sur le trottoir et les trois autres sur la route, il coupe le moteur avant d'ouvrir la portière à grands coups de pieds. 
Puis, la haine dans les yeux, il entre dans le bâtiment et grimpe les étages au pas de course pour rejoindre son appartement. 
De toute sa force, il claque la porte d'entrée derrière lui, avance de quelques pas dans le couloir, et tourne deux fois sur lui même dans le salon, balayant la pièce du regard à la recherche de son défouloir émotionnel. 

Son meilleur ami [ KatsuDeku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant