Chapitre dix.

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[On éclate jamais de faim ou de froid. En revanche, on éclate de rire ou en sanglots. Il est des sentiments qui justifient qu'on vole en éclats.
Albert Espinosa] 

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Tous assis autour de la table du salon d'extérieur, les estomacs trop remplis et le crâne alourdi du soleil qui frappe excessivement fort en ce début d'après midi, le groupe entier se trouve un peu comateux. 

Le long trajet dans les pattes, la fatigue de s'être levé tôt qui pèse sur la nuque, la chaleur assourdissante qui cogne au front et le repas copieux qui gonfle le ventre les laissent complètement à la ramasse après avoir terminé de manger.

Piquant du nez sur sa chaise, luttant pour ne pas se cogner le front contre le plateau de la table, Hanta abandonne le groupe en premier, avançant de quelques pas, les pieds dans l'herbe, il s'échoue finalement sous un arbre pour faire une sieste à l'ombre.

L'ambiance particulièrement silencieuse repend une atmosphère calme autour d'eux.
Certains prenant simplement le soleil, les yeux fermés et les bras derrière la tête, d'autres plissant les paupières sur leurs écrans de téléphones alors que les reflets de lumière assombrissent l'image.

Dans cet apaisement, même Katsuki parvient à reposer son esprit, s'autorisant un regard autour de lui pour admirer le paysage qui, il doit bien l'admettre, est franchement magnifique.

Sans un mot, il promène ses yeux un peu partout, comptant les arbres et les parterres de fleurs aux abords de la grande maison.
La respiration sereine, alors que plus personne ne parle, il ose un coup d'oeil de l'autre côté de la table, juste en face de lui.
Vers Izuku.

Le dos en plein soleil, le visage enfoui dans ses bras croisés sur le plateau, il a l'air de s'être endormi sur place, à en juger par le rythme lent et régulier de ses épaules.
Les rayons chaud de l'astre naturel s'invitent à travers les mèches de ses cheveux, soulignant des reflets plus clairs ici et là et reflétant les formes de ses boucles.

Même sans voir les lignes de son visage, n'importe qui pourrait en deviner la beauté, et Katsuki cligne des yeux plusieurs fois en se mordillant la langue.
Derrière ses bras croisés, il imagine ses paupières closes , l'ombre discrète de ses cils sur le haut de ses joues et sa bouche peut-être entrouverte.

Le vent léger secoue doucement quelques mèches vertes, révélant pendant une courte seconde un petit morceau de son front détendu, et Katsuki se perd dans sa contemplation, les épaules relâchées et le souffle calme.

Personne ne le regarde, tous à moitié endormis ou plongés dans leur téléphone.
Même Shoto l'ignore pour le moment, alors il profite de cet instant de répit pour continuer d'admirer le spectacle qui lui fait face, les pensées silencieuses et juste bercées par quelques piaillements d'oiseaux.

Et ça dure, cinq minutes, peut-être six, l'attention focalisée sur cet homme ensorcelant qui a mit toutes ses émotions en vrac, avec une seule idée à travers le crâne.

Izuku est beau, même caché derrière ses bras et ses cheveux.

Perdu dans cette pensée qui se répète en boucle dans sa tête, il sursaute quand un bruit soudain claque près de ses tympans, et il ouvre de grands yeux contrariés quand il se rend compte que Denki, qui vient de frapper brusquement dans ses deux mains, a perturbé le sommeil doux de Deku, qui contracte ses épaules.

Le dos d'Izuku s'arrondit alors qu'il prend une large inspiration en bougeant légèrement puis, en décroisant lentement ses bras, son visage endormis émerge doucement, le front plissé pour protéger ses pupilles du soleil.
Les mèches près de son front un peu en bataille, il avale deux fois sa salive en passant mollement une main dans ses cheveux, revenant progressivement à la réalité en battant des cils.

Son meilleur ami [ KatsuDeku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant