Chapitre quarante neuf.

3K 219 206
                                    

[Tu as les mêmes contours que mon avenir. 
Auteur.e Anonyme]

________________

Près de la fenêtre, l'esprit passablement embrumé, semblant flotter quelque part au-dessus de lui-même, Izuku papillonne des yeux comme s'il se réveillait d'une étrange léthargie. 
Le corps engourdi, lourd d'émotions, son taux d'adrénaline en chute libre fait trembler ses jambes et tourner sa tête. 
Un peu comme quand on sort d'un manège un peu trop violent, après s'être fait secouer dans tous les sens. 

Le sol ne lui parait qu'à moitié stable, sa nuque se ramollit subitement, et il ressent soudain le besoin urgent de s'assoir.
A croire qu'il s'apprête à faire un malaise vagal. 

Dans sa bouche traine encore le gout de Kacchan et, comme pour en accentuer les derniers résidus, il frotte sa langue à son palais avant d'avaler sa salive. 
Puis, alors qu'il n'a toujours pas bougé d'un iota, il s'accroche un peu plus au cou de Katsuki en fermant les yeux. 

C'est vrai, ils n'ont jamais dormis ensemble et, même si ça peut sembler futile à côté de ce qu'ils ont déjà partagé, ça lui parait soudain la plus belle perspective de toute sa vie.
Être avec lui jusque dans son sommeil.

Alors, en rouvrant ses paupières, il marque son visage d'un sourire apaisé -le premier depuis longtemps- avant de poser un baiser simple à ses lèvres, sans écraser sa bouche, juste pour le plaisir incommensurable de la sentir effleurer la sienne. 

- D'accord. 

Puis, comme si la proximité de leurs corps devenait soudain une urgence vitale, il délie leurs mains pour mieux l'encercler complètement entre ses deux bras, callant son nez dans les lignes de son cou pour capter chaque nuance de son parfum. 

En bas de son dos, dans le creux de ses reins, les mains de Katsuki se referment solidement, le serrant au plus près de lui comme s'il risquait de se volatiliser d'une seconde à l'autre. 
Mais il ne va pas s'en aller. 
Il ne va plus s'en aller. 
Jamais. 

Autour d'eux, le décor qui semblait avoir disparu jusqu'alors refait doucement surface à leurs oreilles, libérant à nouveau la vie suspendue à leurs lèvres, et le chuchotement d'une voiture traversant la rue leur parvient. 
Les piaillements des riverains se réveillent progressivement, et les bruits du quartier bercent leur étreinte sans qu'ils ne s'écartent de la fenêtre pour autant. 
De toute façon, ils n'ont plus rien à cacher, à personne. 

Et, alors que le vent léger se soulève à nouveau à travers l'ouverture, comme s'il s'était arrêté de souffler pour ne pas les déranger, Katsuki embrasse sa tempe avant de l'entraîner à sa suite sur quelques pas, rejoignant le canapé du salon pour y prendre place. 
Sans doute a t-il, lui aussi, urgemment besoin de reposer ses jambes tremblantes. 
Alors, sans opposer de résistance, Izuku l'accompagne en silence, attendant qu'il s'installe à sa convenance avant de le rejoindre. 

Sur l'assise, Katsuki s'allonge complètement sur le dos puis, callant son bassin entre ses jambes ouvertes, Izuku s'étend au dessus de lui, la joue contre sa clavicule, laissant tout le loisir à son amoureux de refermer ses bras autour de lui. 
Là, tout de suite, il retrouve la sensation foutrement agréable de se sentir bien. 
Et parce que ça lui avait manqué, il redresse son cou pour couvrir la ligne de sa mâchoire de petits baisers sauvages.
Autant qu'il en faut pour rattraper tous ceux qu'il a loupé. 

- Deku ? 

- Hn ? 

S'interrompant dans sa démarche, perdant le compte de son avalanche de bisous silencieux, il se redresse un peu sur ses avant bras, prenant garde de ne pas enfoncer ses coudes dans les côtes de Katsuki, pour mieux capter son regard. 
Regard soudain curieux qui plus est, et qui l'intrigue sincèrement. 

Son meilleur ami [ KatsuDeku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant