- Allez, Ann c'est l'heure d'aller dormir , demain tu dois aller à l'école
- je n'ai pas fini mon chapitre papa, des que je fini j'y vais promis
- tu vas etre fatiguée demain à l'école, et puis ton livre ne va pas s'enfuir , si?
- okay , j'y vais
- prie bien avant de dormir
- comme toujours , bonne nuit pa , bonne nuit man
- fais de beaux reves
j'emportais alors avec moi le livre dans ma chambre, c'etait le meme scenario tous les soirs. mon père me repetait presque tous les jours les memes phrases pendant que ma mère nous regardait attendrie allongée sur le canapé rouge brique du salon en luttant contre le sommeil qui menacait de l'emporter d'un moment à l'autre. elle ne s'en irait dormir que lorsque je me serai endormie moi aussi .
mon père repasserait une fois de plus dans la chambre car il se doutait que je ne laisserai jamais un chapitre d'un de ces livres inachevés. il me connaissait bien plus que je ne me connaitrais jamais moi non plus.
j'entendais maman vérifier une fois de plus que toutes les portes et fenetres soient fermées. puis elle passa la tete par l'entrebaillement de ma chambre en souriant
- tu vas finir avec un mal de tete, et de yeux,
- ça va , je me couche
- tu sais que je n'aime pas trop que tu passes tout ton temps dans ce genre de livres
- c'est toi et papa qui avez commencé
- je me demande bien pourquoi , dit elle en souriant avec attendrissement
- j'oubliais grand mère
- oh elle ! c'est vrai , elle en connait encore plus sur ces histoires que ton père et moi. mais souvient toi , si tu fais un mauvais reve je veux que tu me reveille okay? envoye moi un message ou tu m'appelle je viens directement
- okay man
- bonne nuit ma Ann
- bonne nuit Man , dors bien , fais de beaux reves
je ne me lasserais jamais du rituel du soir . ma maison était comme réglée à la pendule. il arrivait que les horaires changent mais les mots restaient les memes, ainsi que les gestes. nous n'etions pas friants des " je t'aime " et autres , mais il ne fallait pas plus de deux minutes à un quelconque inconnu pour comprendre le lien qui m'unissait à mes parents.
je suis Ann Massi . la fille de Paul et Marie Massi. j'ai une grande soeur, Jenny qui ne vit pas avec nous , elle est actuellement à l'université et ne revient à la maison que pour certaines fetes . Ma famille est tout ce qu'il y a de plus simple. nous n'avons jamais manqué de rien car nos parents s'assuraient toujours de celà dans la mesure du possible . nous mangions à notre faim, la plupart du temps et lorsque les choese devenaient difficiles , nous sourions et évitions de nous plaindre pour ne pas allarmer les parents. nous n'etions pas riche et nous le savions . le terme juste milieu nous qualifierait le mieux.
l'année suivant la mort de mon grand père nous avions déménagé pour une ancienne maison de famille situé en louisiane. il s'agissait d'une vielle batisse qui avait appartenu à mes grands parents. elle était plus grande et avait un petit jardin où ma mère avait planté des légumes. je ne me souvenais que trop des soirées dans cette maison avec mes grands parents. ils me racontaient des histoires sur des créatures qui vivaient dans l'ombre et je revois mon regard fasciné chaque fois. je leur demandais de me raconter encore et encore ces contes anciens et ils me la racontaient , avec un sourire sur le visage , s'alternant à chaque fois , captant mon attention .ces moments etaient les meilleurs. désormais papi n'était plus là et mami était en maison de repos. je passais la voir à la moindre occasion . elle me manquait tellement . ça me faisait de la peine de la voir aussi éteinte . mais la mort de grand père avait causé quelque chose d'indéfinissable en elle. elle avait commencé à perdre la tete et avait du passer près d'un an de suivi chez un psychiatre. aujourd'hui elle allait beaucoup mieux. elle parlait mons , avait perdu de son antousiame et parfois meme ne se rappelait pas de moi mais je n'arrivais pas à m'en empecher. j'allais toujours la voir et meme si ça me brisait le coeur parfois de lire la confusion dans son regard lorsqu'elle me voyais je souriais. elle avait bercé mon enfance et je l'aimais tellement , jamais je ne la laisserais tomber .
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la route du lac
Фэнтезиaussi longtemps que je me souvienne j'ai toujours été passionnée d'histoires qui font peur . vous savez les comptes pour faire peur aux enfants, ces histoires ont véhiculé mon enfances, l'ont nourri . j'ai grandi en croyant dur comme faire qu'elles...