Ostracisme

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Le chant des oiseaux se mêlant à celui de la cascade avait des abords agréables à tes oreilles. Ouvrant les yeux, malgré la douleur ressentie la veille, tu crus reposer en paix. En te redressant tu remarques ensuite, accrochée à ta main, une tête bicolore qui sommeillait. Une serviette fraîche tomba de ton front.

En tournant les yeux, tu compris que le beau garçon passa la nuit auprès de toi pour abaisser ta fièvre. Tu fixais l'horloge, il est 7h13. On est vendredi, le bicolore ne devrait-il pas être au lycée ? Un peu à contrecœur, tu le secouas doucement. Ses yeux s'ouvrirent et il s'étira.

"-Tu te sens mieux ?" demanda-t-il d'une voix somnolente.

Tu hochas la tête en souriant, il passa une main sur ton front pour vérifier ta température et soupira.

"-Quel soulagement."

Tu tendis une main vers lui et la posas sur sa tête.

"-Quel est ton rêve, demandas-tu en lui caressant les cheveux.

-Sauver des vies," sourit-il.

Y a pas à dire, ça lui va vraiment bien. 

Tu le fixais. Lectrice, depuis cette nuit, une pensée ne te quittait plus. Et un peu rougissante, tu te lançais.

"-Shoto, sortons ensemble... je veux dire, pour de vrai."

Tu as décidé de prendre ta vie en mains, car depuis des années, tu t'es trop habituée à vivre dans le malheur... au point de le croire normal.

Le demi-roux attrapa ta main et tout aussi rouge que toi, hocha la tête. Après tout, il est le titulaire de ton premier baiser maintenant.

"-D'ailleurs, tu ne vas pas au lycée ?

-Ah..."

Il se releva d'un coup.

"-Et toi ?

-Aujourd'hui c'est la journée des sports, je n'y vais jamais donc je pense rentrer chez moi."

Il t'observa un instant.

"-Ça va aller, de rentrer ?

-Je dois bien le faire un jour ou l'autre. Et puis... quand je suis avec toi, je veux pouvoir sourire sans penser à rien. Il faut donc que je règle mes problèmes."

Sur ces mots, après un petit-déjeuner mouvementé, tu t'inclinais une dernière fois vers la famille Todoroki. Ce matin-là, tu accompagnais Shoto jusqu'au parc, main dans la main, avant que vous ne preniez des chemins différents.

Alors qu'il s'en allait, tu l'enlaçais une dernière fois, "pour faire le plein d'énergie," dis-tu seulement, le cœur plus léger.

Puis sans même t'en rendre compte, tu arrivais déjà devant chez toi. T'arrêtant en face du portail, "une aura froide et des façades grises, rien n'y est chaleureux," pensais-tu en le poussant. Cependant, tout te semblait différant cette fois-ci, tu as l'impression de t'être réveillée d'un sommeil sans rêve.

Tu pris une grande inspiration puis entrais. Tu retirais tes chaussures et inspectais la maison, personne ne semblait être là.

Lectrice, cela a-t-il un sens même, leur fille n'est pas rentrée de la nuit, pourtant... s'en fichent-ils ?

Tu montais dans ta chambre pour t'allonger. Des souvenirs te revenaient en fixant le plafond, tous liés à ta génitrice que tu n'as pas vu depuis presque 14 ans. 

AVRILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant