AVRIL

Aposiopèse

Matinée du vendredi, tu faisais un détour au centre-ville. (t/p) devait passer à la pharmacie ; tes maux de tête deviennent de plus en plus dérangeants.

En t'arrêtant au passage piéton, ton regard fut attiré par les grands écrans. Entre deux clips, un titre apparut :

"Chacun Sa Tombe par (p/n), un des romans numériques les plus en vogue !"

Les bords de tes lèvres se relevaient naturellement. Cela faisait déjà quelques mois, pourtant ça te semble encore irréaliste qu'une histoire comme la tienne ait pris autant de place sur la plate-forme.

(t/p), ton visage devint sans doute plus illuminé que tout à l'heure... nous devrions le savoir, ton oeuvre est le trésor le plus important de ce monde pour toi ; néanmoins éclaire moi, est-ce parce que c'est ton plus grand accomplissement ?

... le feu passe au vert, tu reprends ta route. Direction le lycée.

Aujourd'hui est un jour fatiguant : Fin de semaine, mais surtout tu as sport. (t/p) peut faire du sport, là n'est pas le problème... C'est simplement une habitude à garder que de t'asseoir sur le banc.

Au fond, regarder les autres pratiquer c'est comme si tu le faisais. Nous devrions juste appeler cela du... sport visuel ? Visual-sport ? Tu ne sais pas vraiment, mais ne t'en fais pas, il te reste encore deux heures pour y réfléchir.

"-(t/p), tu te mets en groupe avec nous ?"

La revoilà, Monica. C'est une chose que je n'ai pas jugé nécessaire de mentionner : Cette fille te parle beaucoup tout d'un coup, ce n'est pas à cause de l'influence de ton géniteur cette fois mais plutôt à la venue du bicolore.

Quoi qu'il en soit, tu répondais négativement.

Une de ses amies en partant te lance cette phrase : "Avoir des bonnes notes non plus, ça ne te dispense pas du sport, (t/n) (t/p) !"

À tes oreilles, cela sonnait faux. Même si en soi ce qu'elle a dit n'est pas mauvais, accompagné d'un tel regard... on aurait dit du mépris.

Finalement la Terre tourna assez vite et on te retrouvait déjà devant l'établissement. Tu fixais une touffe aux couleurs du Canada, -en faisant évidemment abstraction de toutes ces filles qui sautillaient autour.-

Dans un premier temps, tu songeais à te défiler, malheureusement (?), les yeux vairons se posaient déjà sur toi... Tu soupires presque, un doux courant d'air fait voler tes cheveux (c/l).

C'était un jour comme celui-là que tu l'as rencontré, il y a pile une semaine....

Le garçon te rejoint et tu hésitais à répondre à son salut... "il le sait, il me connaît," te répétais tu inlassablement.

Alors que vous empruntiez la même ruelle que les jours précédents, cette fois tu étais en retrait. Todoroki s'arrêta net et tu manquais de te prendre son dos. Il se tourna vers toi.

"-Au fait, tu aimerais venir au parc d'attractions avec mes amis et moi ?"

Il te lâcha cette demande d'une façon toujours aussi stoïque, (à croire que le voir autrement était impossible).

"-Todoroki Shoto, honnêtement... joues-tu au poker ?

-Non, pourquoi ?"

Il a répondu si vite... tu secouais la tête en reprenant ton chemin. Il synchronisait ses pas aux tiens.

"-Et ta réponse ?"

Tu remontais ton regard sur lui, le garçon semblait plus concerné.

"-Si je te dis non, vas-tu aller raconter que je suis (p/n) ?"