Ondée

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Tu marchais, les mains dans les poches, les écouteurs branchés, le reste du monde t'importait peu. Alors que tu allais traverser une rue, tu sentis quelqu'un te tirer en arrière. Tu te retrouvais bientôt dans des bras chaleureux. Jetant un œil derrière toi, tu compris que l'inconnu qui te tenait fermement, venait de te faire éviter une voiture roulant à toute vitesse.

"-Tu vas bien ?" te demanda une voix grave, mais douce.

Tu répondis par un simple hochement de tête avant de reculer un peu. Tu observais le visage de ton sauveur. C'était un garçon qui semblait d'à peu près ton âge portant un uniforme de lycéen, il avait les cheveux curieusement colorés. Un côté blanc et un côté rouge, ses yeux vairons étaient également intriguant... Son regard avenant apaisa quelque chose au fond de toi. Te reprenant, tu t'inclinais du mieux que tu le pouvais en gage de remerciement.

"-C'est rien, fais juste attention la prochaine fois." te répondit-il.

Tu le fixais juste, puis coupant court à cette rencontre, tu courbais la tête avant de t'éclipser. Ce garçon ne montrait aucune émotion visuellement.

Une fois chez toi, tu retirais tes chaussures et montais directement dans ta chambre où tu écoutais de la musique. Après un moment, malgré la voix des chanteurs dans tes oreilles, tu pus déceler dans le silence de la nuit celles de tes parents. Ta mère se plaignant et ton père rageant, ta mère qui en rajoutait et ton père qui chauffait, ta mère qui criait et ton père qui haussait le ton... Tu te contentas d'augmenter le volume, celui de la belle mélodie qui te berçait chaque soir. Celui de la belle mélodie qui te réconfortait avant de te lâcher dans les bras de Morphée.

Le week-end passa. Et déjà, le lundi revint, tout recommençait. Tu arrivais au lycée, dès l'entrée, tu te faisais accompagner par tes amies... Une fois en classe, tu t'asseyais simplement à ta place, les cours débutèrent. Ceux-ci passèrent rapidement.

"-(t/p), ça te dis de venir à la salle d'arcade avec nous ?" te demanda une fille.

Tu lui fis non de la tête en la penchant en signe d'excuse et te levais en prenant tes affaires. Tu sortis de la salle et refermais la porte derrière toi.

"-Tu vois ? Elle ne fait aucun effort !

-Carrément ! Je ne l'accepte que parce que son père est quelqu'un d'important, mais franchement j'ai envie de la gifler !"

Évidemment, tes amies... Mon œil, dès que tu fermais une porte, elles pestaient derrière. Tu soupirais et reprenais encore une fois le chemin de chez toi. En sortant de l'établissement, tu sentis une légère brise de printemps te balayer le visage. C'est là que tu l'aperçus, ton sauveur. Il attendait à l'arrêt de bus. Tu levais la tête vers le ciel, une hirondelle volait à hauteur inhabituelle. Tu attrapais un parapluie de ton sac et mettais ta capuche. Tu écrivis rapidement sur un post-it que tu collas nonchalamment sur le protège pluie. Te dirigeant vers le garçon, debout dans une station ne possédant pas d'abris, tu t'arrêtas devant lui. Il leva la tête et te reconnut, tu lui tendais le parapluie et fonçais vers chez toi.

"Les hirondelles volent bas lorsqu'un orage se prépare. Je te le donne comme remerciement pour avoir retardé ma mort. Rentre bien, (p/n)."

Tu ne le savais pas mais, le garçon en lisant cela sur le papier sourit en te regardant courir au loin avant de disparaître de la ruelle. Une chose est claire, tu commençais vraiment à l'intéresser.

À peine avais-tu passé le pas de ta porte que la pluie déferla. En voyant cela, tu pensais à ce garçon. "Est-il encore dehors, sous cette averse ?" Mais tu te disais tantôt qu'il s'en sortira avec le parapluie. Tu montais donc prendre une douche avant d'aller dans ta chambre. À ce moment-là, tu n'entendais déjà plus les gouttelettes s'écraser contre ta vitre. Sur une plateforme de roman numérique, tu te devais de reprendre comme seul nom tes initiales, (p/n).

Le matin suivant, tu arrivais en salle de classe, tu ne te sentais pas très bien pour une raison qui t'échappait. En déposant tes affaires sur le bureau, tu entendis une conversation entre tes camarades. Tu pris place.

"-Ça te dis de passer devant le lycée U.A. tout à l'heure ? Il parait qu'il y a des beaux garçons.

-Oh oui. Mais qu'est-ce que j'aurais aimé être inscrite dans un lycée mixte moi aussi... une vie amoureuse, ça donne tellement envie~

-N'est-ce pas ? En plus, les profs de U.A. laissent leurs élèves porter l'uniforme comme ils le veulent."

Tu tournas la tête, en cet instant regarder la cour depuis la fenêtre te semblais plus agréable.

"De toute façon, à quoi bon aimer, si vous êtes inscrites dans un lycée privé pour fille c'est pour que le mariage arrangé soit plus facilement posé..." voilà le fond de tes pensées.






































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Ondée n.f. : pluie soudaine et de courte durée.

AVRILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant