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~Erina serrait les poings. Bouton-d'or, par sa réputation et son manque d'éducation... est rejeté, méprisé, écrasé.

"Ne m'aide pas. Je ne veux l'aide de personne. Comme je suis né en bonne santé, j'ai la capacité de me débrouiller... Je veux affronter les choses par moi-même. Si je compte sur quelqu'un, je serai dépendant."

Certes, la jeune fille respecte les paroles du noiraud, mais le voir se faire maltraité par les villageois lui fait mal. Rester ainsi, à regarder son ami être rué de coup pour une énième fois... ça fait mal. Et intérieurement, elle le traitait d'idiot, car peu importe la souffrance qu'il endurait, celui-ci ne baissait pas le regard... 

Une foule oppressante s'est formée autour de la scène. Trois marchants, accusant Bouton-d'or de vol, s'acharne sur son maigre corps. Tout le monde ici sait qu'il n'a touché à rien, pourtant personne n'agit. Personne ne daigne intervenir... 

Des murmures parviennent aux oreilles de la blonde. Alors que le garçon crache du sang... il cesse tout mouvement. 

"Quand est-ce que ce fils de chienne va mourir ?"

Quelques jours plus tard, le jeune homme ouvrait enfin les yeux. Un médecin réputé dans la noblesse était à son chevet. 

"-Tu te réveilles finalement. Bouton-d'or..."

Le garçon observait juste. Il est dans un lit douillet avec des couvertures onéreuses, entouré de meubles tout aussi brillants. Dans la salle, ils étaient seuls.

"-... ou devrais-je plutôt dire, Votre Altesse," terminait le docteur.

Avant même que le jeune ne réagisse, quelqu'un entra dans la chambre. L'alité reconnut le chef du village. Derrière lui, il y avait les trois marchants. Responsable de son état. 

"-Bon retour bouton-d'or," salua le chef.

Les trois hommes s'agenouillèrent pauvrement face au lit.

"-Votre altesse royale, en tant qu'insignifiante chose nous vous demandons pardon !" crièrent ils de la même voix.

Un ange passe. Le silence revenu, il devenait pesant. 

Le jeunot se redresse doucement, pose un pied au sol, rassemble ses affaires sous les yeux des autres et se dirige vers la sortie... 

"-Insignifiante chose... si dire pardon suffisait, la police et la justice ne serviraient à rien."~





Extrait de Chacun Sa Tombe, par (p/n).

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