AVRIL

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~Le roi est mort. Son héritier fut caché au peuple durant dix-sept ans... la reine annonce son ascension. 

Et bientôt, on voyait des chevaliers un peu partout dans le village d'Erina. Ils venaient récupérer le fils d'une paysanne nommée Hanako.

"-Hanako ? Vous voulez dire la femme maudite ?! Elle est morte il y a au moins sept ans."

Tout le monde ici la connaît, mais personne ne l'appréciait... personne n'approchait de sa porte. 

Elle était malade, personne ne connaissait son mal, mais personne ne souhaitait l'attraper non plus. Tout en cette femme était mystérieux, les gens n'aiment pas l'ignorance, ils s'en méfient, ils en ont peur et en viennent à la haïr et la mépriser. 

Une chose que personne n'oserait jamais avouer dans ce village, c'est que Hanako est morte, mais pas de sa maladie... vous savez, à cette époque-là, on tuait simplement ce qui dérangeait, le bûcher au centre du village sert à cela.

Bouton-d'or a eu à assister à l'exécution, Hanako était sa nourrice, sa mère, son père. Elle était son monde. Vous-y croyez vous, à l'humanité ? Ce garçon n'en a pas idée.

Comme craignant que la maladie soit héréditaire, le village a gardé un œil sur l'enfant, ne sachant pas qu'en vérité, lui et cette femme n'ont aucun lien de sang. Chaque jour, les villageois souhaitaient sa mort, le chef du village l'a pourtant défendu : "on ne tue pas les enfants, au moins pas les enfants."

Mais maintenant tout le monde le sait, Bouton-d'or n'était pas le fils d'Hanako. Ce garçon n'a rien à voir avec eux.

Bouton-d'or, c'est "son altesse royale". 

Il a été récupéré à demi-mort puis emmené au palais apparemment...

Erina fut d'abord soulagée, si c'est lui l'héritier alors sa vie s'améliorera. Mais les villageois quant à eux, étaient rongés par le regret.

Sans même se le dire, ils savaient tous que c'était la fin. 

La morale de leur histoire est qu'il ne faut pas pourrir la vie de quelqu'un, mais seulement si cette personne se révèle être le prince de ces terres. 

Le jeune homme, maintenant se voyant offrir tous les délices de la terre et même les excuses de ces personnes, a finalement compris : ce monde n'en vaut pas la peine.~

Extrait de Chacun Sa Tombe, par (p/n).