Chapitre 13

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-Vous êtes sûr ?

-Affirmatif. Il y avait quelqu'un dans sa salle de bain. Je serais près à parier mon prochain KFC.

-Et vous avez pu identifier le réfugié ?

-Hélas non. Je n'ai pas pu rentrer dans la dites salle de bain.

-Bien merci. Ce sera tout.

Emi raccrocha son téléphone non sans un froncement de sourcils.

Alex... Qu'est ce que tu fais ?

Le combiné vibra dans sa paume, affichant le message "J'espère au moins qu'il s'agit de notre balafré préféré".

La dirigeante réprima une expiration sardonique. Ce serait trop beau, et elle n'avait pas le temps au fantasme. Elle avait plus urgent à régler.

-Un problème ?

-Nullement.

Polie, elle délaissa le portable sur la table basse. Meuble qui la séparait de son interlocuteur. Providence.

-Je ne comprends toujours pas pourquoi vous vous évertuez à me rendre visite. Fit Emi. Vous êtes conscient que vous vous mettez en danger inutilement ?

-En votre présence ?

-Surtout en ma présence.

Le sourire, mimique habituel, de Deku s'espaçait en un ricanement comblé.

-Une menace de notre haute dirigeante. Quel honneur vous me faites.

-J'aurai tous les droits de vous liquider.

-Pourtant vous ne le faites pas.

-Les raisons sont évidentes.

Depuis ses implications politiques, il était rare qu'Emi eut à utiliser son alter. Mais en présence du mégalomane, elle ne s'en privait jamais. Cependant, elle n'avait besoin en aucun cas de son alter pour savoir quel sentiment se reflétait au mieux dans son regard.

Il jubilait.

Déglutition de dégoût. D'amertume.

-Mes petites bombes vous font toujours de l'effet à ce que je vois.

-Vous en avez fait exploser une pas plus tard qu'hier.

-Oups.

-Vous prenez cela pour un jeu ? C'est de vie dont nous parlons.

-En parlant de jeu : Vous perdez.

Emi s'attarda sur l'échiquier. L'un de ses pions venait de rejoindre le coin de la table basse, près de son téléphone.

Simple contretemps.

-Pourquoi des bombes ? Demanda soudainement Emi.

-Un hommage à un vieil ami.

-Vous disiez ne pas vous en servir lors de nos entrevues.

-Et uniquement lors de nos entrevues. Ce que je fais en dehors ne vous regarde pas.

-Cela me regarde quand vous explosez des quartiers civils entiers.

-Que de citoyenneté dans votre démarche. Le rôle de ministre vous va à ravir.

Elle déplaça son fou.

-Vos tentatives de flatterie sont pathétiques.

-Qui a dit que c'était de la flatterie ?

-Vous. A notre première entrevue.

-Allons donc...

-Vous dites être là pour un échange d'informations. Mais malgré vos menaces jamais vous ne m'avez demandé ce que vous cherchez réellement.

Un malheur n'arrive jamais seul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant