Chapitre 8

212 25 80
                                    

-J'ai une mission pour toi.

-Bonjour à toi aussi.

Emi ne releva même pas le sarcasme et poursuivit impassible.

-Tu devra m'accompagner lors d'une de mes réunions lundi. Tu ne lis pas tes mails ?

-Jamais.

-Alex est ce que tu sais combien j'ai de crise à gérer ?

-Sûrement un paquet.

-Dans ces eaux là oui.

-Alors pourquoi me demander de jouer le chien de garde ? Je pourrais t'apporter mon aide pour bien d'autres choses.

-Comme ?

-Et bien pour commencer, tu as un problème ayant un rapport avec un certain estropié qui vient te narguer chaque weekend.

-Celui là j'en fais mon affaire. C'est mon problème. Et seulement mon problème.

-Tu me demandes à chaque fois de ne pas m'impliquer mais comment veux tu que_

-J'estime m'en être bien sortie jusqu'ici. Coupa Emi impartial.

-Emi. Voilà cinq ans que tu es au pouvoir. Et tout est tellement parti en cacahuète que je suis persuadé que tu as développé une intolérance aux arachides.

-J'ai sous-estimé les capacités d'adaptation de la population, voilà tout.

-Ne te jettes pas la pierre pour ça. Tout se passait bien au début, et tu as accompli un exploit politique en remaniant le marché du travail en seulement deux ans.

-L'Ordre m'y a aidé.

-Et qui a créé l'Ordre ?

-Après la disparition des héros, la création d'une milice s'imposait. Ne me jette pas des fleurs pour des actions de pure logique.

-Très bien parlons logique dans ce cas. Pourquoi alors que tout semblait s'arranger sur de nouvelle base politique, il a fallu que ce soit en cet instant que les émeutes commencent ?

-Les émeutes d'étudiants n'étaient pas un problème puisqu'elles étaient prévisibles. Ils voulaient revenir à l'âge d'or des héros. Ce que je comprends mais que je ne peux offrir.

-Et l'apparition des Crépusculaires était aussi prévisible ?

-Ils n'ont rien avoir avec les étudiants. Ils ont vu les émeutes comme une opportunité et l'ont saisi. Ils sont seulement motivés par la rage et l'amertume. Pour preuve : les Oubliés sont une majorité qui occupent leurs rangs.

-Les Oubliés ?

-Le titre de ceux qui ont perdu leurs Alter par le sérum.

-Cocasse.

-Martyrisation. Je ne pensais pas que l'auto-flagellation serait du goût de mes contemporains.

-Tu devrais pourtant le savoir. Tout le monde raffole des dramas.

-Va savoir, peut être que si je me crucifie on pardonnera tous mes péchés. Mauvaise dirigeante que je suis.

-Je connais, en l'occurrence, beaucoup de personnes qui voudraient te voir crucifier.

-Et j'en suis ravi. Un politicien sans ennemis n'est pas un véritable politicien.

-Tu as trop d'ennemis. Et pas assez d'alliés.

-Au contraire, j'ai les meilleurs alliés. Et tu figures en tête de liste.

-Je suis flattée.

Un malheur n'arrive jamais seul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant