Chapitre 14

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-Bienvenue en mon antre.

"Antre" était un bien grand mot au vu du petit tas de coussins sous lequel était caché Alexander.

Dubitatif, Dabi acheva de monter l'échelle postée, cachée devant un double fond.

-C'est censé être ton grenier ?

-Une vraie base secrète hein ?

Encore une fois, le policier n'utilisait pas le terme adapté. La trappe était dissimulée dans le plafond d'un placard. Certes. Mais de là à dire que la planque rivalisait avec la Bat Cave était hyperbolique. Et de loin.

-Je te sens soucieux.

-Tu es sûr que cela suffira ?

-T'inquiète. Je connais le protocole. Il vont venir. Faire une perquisition, mais pas en profondeur au vu de mon accréditation à l'Ordre. Comme quoi, cela reste pratique d'être le roi des toutous.

Moue sardonique. Dabi voyait bien l'argument sortir de la bouche d'un soldat SS qui s'emploierait à cacher des juifs sous le tapis : louable mais pas innocent pour autant.

Le dos courbé, il atteignit le château fort d'oreiller, là où Alexander, princesse en détresse, attendait patiemment.

-Mots de passe.

-Je vais te cramer toi et toute ta famille ?

-Presque ! Il faut mettre plus l'accent sur l'effet menaçant.

-Parce qu'on peut faire plus menaçant.

-On va dire que ça ira pour cette fois. Vous pouvez entrer mon brave.

-Si tu t'imagines que je vais te rejoindre dans cet amalgame de couette. Tu te fourre le doigt dans le-

Alexander l'interrompit en lui balançant un oreiller à la figure.

En quête de vengeance. Et uniquement pour cette quête, il suivit le policier dans la maisonnée.

L'intérieur était spacieux malgré le fait qu'il fasse rester accroupie afin de se mouvoir, il se définissait en un espace qui inspirait confort et apaisement.

Un milieux d'hippie en sommes.

Dabi s'attarda sur la fenêtre où se postait le policier.

Une fenêtre. Ici.

Elle était au ras du sol et étriquée. Minuscule même. Mais assez grande pour y faire glisser sa tête si l'envie en prenait.

Il s'allongea sur le ventre au côté d'Alexander afin d'observer les environs par la lucarne.

La vue était belle.

Après un silence de contemplation, Dabi jeta à bout portant un oreiller sur la face d'Alexander.

Vengeance à retardement.

-Tu m'as pris en traître. Remarqua t-il.

-Tu l'as cherché.

-C'est un argument violeur.

-Nous n'en sommes pas là.

-Pas encore.

-En l'occurrence, je me demande qui est le plus susceptible d'être le violeur.

-Qu'est ce que tu insinues ?

-Que ce n'est pas moi qui ai déjà franchi le pas de l'innommable.

-Je ne t'ai pas touché. Pas conscient en tout cas.

-Le baiser de notre première rencontre.

-Tentative de diversion.

-Ben voyons. Et ton assaut sous la douche ?

Un malheur n'arrive jamais seul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant