Chapitre 4

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Ce n'était pas bon.

Pas bon du tout.

Alexander fixait le revolver toujours tenu par son invité qui, semblerait-il, avait tout oublié de la bienséance.

Habituellement on ne menace pas de mort son hôte.

-A présent. Tu vas répondre à mes questions. Pour commencer : qui es tu ? Et pourquoi m'avoir sauvé ? 

Alexander soupira. 

-Cet interrogatoire est il vraiment nécessaire?

Il avait passé une journée des plus horrible et tous ce qu'il souhaitait était de s'asseoir et d'optimiser son équipe sur Brave Frontier.

Dabi releva impatiemment le revolver. Visant dorénavant la tête.

Cela voulait probablement dire "oui".

Alexander puisa alors dans ses dernières ressources de coopération.

Il fouilla dans sa poche afin de trouver son badge et de le montrer au jeune homme.

-Pour la première question. Mon nom est Alexander Hunter. Comme tu as pu le deviner par ma tenue je suis flic. Je m'occupe de traquer les fugitifs qui utilise leurs alters à mauvais escients. Je les appréhende. Je supprime à jamais leurs pouvoirs à l'aide du sérum. Et je les relâche dans la nature. Les magazines people aime nous appeler "Les chiens de chasse". Même si je n'aime pas particulièrement être comparé à un canidé je suppose que c'est une métaphore adaptée.

-Et pas n'importe quel chien de chasse. Tu es le chef de ta divisions à ce que je vois. Le roi des toutous.

-Youpi.

-Ça ne m'apprend toujours pas pourquoi tu as décidé de faire une exception.

Une exception qui me menace dans mon propre salon.

Tu le sens le regret Alex ?

-Dernièrement on a reçu des ordres avec une approche plus... directe. Une liste de cota où l'on demandait explicitement d'exécuter certaines personnes. Tu en faisais partie. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans la tête de nos dirigeants. Mais j'aimerais autant ne pas devenir un meurtrier.

A mesure qu'Alexander parlait celui-ci s'approchait dangereusement du fauteuil dans lequel était installé Dabi.

Quand il fut assez proche il s'accroupit afin d'être à la hauteur du réfugié.

-Écoute voilà ce que je te propose. Tu reste tranquille quelques semaines ici le temps de te rétablir. Puis tu te casse. En évitant au passage les flics.

-C'est pour ça que tu m'as sauvé ? Pour ne pas avoir ma mort sur ta conscience ?

-Et c'est mal ?

-Juste lâche. Tu cherche à te dédouaner dans une culpabilité mal placée.

-Donc si je résume bien. Je t'ai épargné et tu me traite de sale égoïste.

-Non. De lâche. Il y a une nuance.

-Pour toi le meurtre est donc une preuve de courage. 

-Tu altères mes propos. Je déteste les sophismes.

-Endure les.

-Recule sale violeur incontinent.

-C'était qu'un baiser. Pardon, si j'avais su que tu était aussi fleur bleu, je t'aurai juste assommé à coup de crosse. Petits efforts gros résultats comme on dit.

-Savoir que je dois la vie à un mec qui est assez stupide pour provoquer quelqu'un qui tient un pistolet. Chargé. Cela m'abèrre comme me fascine.

-Tu te sent donc assez redevable pour ne pas tirer. Je ne vois que cette explication.

-Sophisme. Essaye d'innover pour changer.

-Si tu te sent si reconnaissant, peut être que tu devrais baisser ce pistolet. C'est dangereux tu sais, tu pourrais te blesser.

Alors qu'Alexander tendait la main pour reprendre son arme. 

Dabi prit soudainement le col de son manteau avant de mettre le canon sous sa gorge.

-Essaye de refaire une geste comme celui ci et je te jure que tu recevra une balle en travers de la gorge.

-Joli jeu de mot. Essaye un peu de tirer dans ce quartier fréquenté et les flics rappliqueront dès que tu aura enclenché la détonation caractéristique.

-Tu bluff.

-Ce n'est pas mon genre. Avantage d'être avec les gentils : tu connais leurs heures de pointe.

-Des forces de l'ordre qui exigent des exécutions. Ta notions de gentillesse est bien étrange.

-Et c'est pour ça que je te déconseille fortement de sortir dans ces conditions. 

-Quels conditions ?

-Blessé. Estropié. A la limite de la tétraplégie.

Dabi serra les dents.

Certain propos - certes exagérés - se rapprochaient plus de la réalité qu'il n'aurait bien voulu l'admettre.

Il croisa à nouveau le regard du policier.

Ses iris éclatantes ne le quittait pas des yeux.  

Elle débordait d'assurance et de désinvolture. 

Un regard des plus singuliers quand on a un flingue sous la gorge.

Lentement il atténua sa prise avant de complètement le lâcher.

-Je demande des conditions.

-J'écoute.

-Je garde l'arme. Et le moindre contact physique représentera un encouragement à l'utiliser.

-Tu parle comme si j'allais te sauter dessus.

-C'est bien ça qui me fait peur.

-Calme toi. J'ai quelqu'un de toute façon.

-Étrangement, j'en ai rien à foutre.

-C'est dans ces beaux échanges que je m'en vais préparer le dîner. Une préférence ?

Dabi hésitait, toujours troublé par l'étrange préoccupation que le policier pouvait exprimer après des réparties si tranchantes.

Il supposait qu'il devrait s'habituer à cette bipolarité compulsive. 

-Rien en particulier. Finit il par répondre. 

-Ce sera donc ravioli.

Dabi ne put réprimer une grimace.

-Ne pas prendre de décision est en soit la pire des décisions.

Sur ce mentra Alexander se dirigea vers la cuisine pour ce mettre sur le champ aux fourneaux.

En délaissant son manteau Dabi put apercevoir un objet dépasser de sa poche arrière.

-Tu était armé ? 

Il n'avait pas su contenir cette question après la vision du revolver.

A cette remarque, Alexander dériva son regard de son arrière train à Dabi avait de répondre avec nonchalance :

-Arrête de mater mon cul je te pris.

Dabi vu flou.







Un malheur n'arrive jamais seul.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant