Un malheur n'arrive jamais seul.

Chapitre 6

Alexander finissait nonchalamment la vaisselle sans aucune aide extérieure. Bien entendu.

Son regard dérivant sur le réfugié parasitaire, il était debout, la posture droite, assurée, fixant intensément la fenêtre du salon.
A croire qu'il n'était même pas blessé.

Apparence trompeuse. 

Un simple geste brusque était un risque d'hémorragie et Alexander le savait.

Qu'importait la résistance que voulait faire transparaître le balafré. Les premiers soins d'Alexander avaient arrangé la situation, mais son état pouvait devenir critique pour des causes trop nombreuse. Commençant par la multitude de risque d'infection.

S'ils en venaient à une telles extrémités, Alexander n'aurait pas d'autre choix que de l'amener à l'hôpital. Il serait alors arrêté. Sûrement destitué de son poste. Voir condamné à la peine capitale.

Malgré toutes ces possibilités Alexander n'avait aucun doute que le moment venu il ferait ce qui était nécessaire.

Au diable les conséquences. Il n'était pas du genre à laisser quelqu'un crever dans son salon. C'était ce qu'il fallait faire. C'était humain.

Humain... Avec toutes les choses qu'il avait fait ces derniers mois. Alexander se demanda si il l'était encore.

Le paquet de cigarette, dans sa poche gauche le démangea atrocement mais il retint le réflexe habituel.

Voyons Alex... Pas en présence d'un malade...

Sa réflexion narquoise le fit sourire et il prit confortablement place sur le canapé.

Il tut son envie de fumer par une autre de ses obsessions qui était de loin sa favorite : Brave Frontier.

Il prit possession de la tablette entreposée comme un objet de collection sur la table basse.

Lorsque la musique caractéristique lui parvint aux oreilles, l'adrénaline du conquérant rythma son cœur.

L'invité persistait à observer intensément la fenêtre, mais le fond sonore chantonnée par la dite tablette n'aidait pas à sa méditation.

Il se retourna finalement le regard principalement tourné vers la source de son irritation.

-Qu'est ce que tu fou ?

-Tu vas regretter cette question.

-A vrai dire je la regrette déjà.

-Je joue.

Une autre question demeura sur les lèvres du balafré, interrompu par une sonnerie stridente. Alexander regarda négligemment l'écran de son téléphone.

Ishida. Encore.

Il abandonna un peu plus loin le combiné sur le canapé.

-Tu disais ? Demanda Alexander.

-Ce n'est pas important ? Fit son invité désignant du menton le téléphone délaissé.

-Nullement.

La sonnerie s'arrêta. Puis recommença.

Alexander baissa les yeux sur sa tablette, insensible à la supplique sonore.

Au bout de la quatrième tentative il accepta finalement de répondre.

Quand il s'agissait de se complaire dans des insultes, Ishida était de loin le meilleur dans le domaine. Maintenant Alexander pouvait rajouter le harcèlement aux nombreux attributs de son collègue envahissant.