La Rebelle du 16ème arrondissement

III. Le Violet

Voyant que ma mère me regardait avec des yeux inquiets, je lui fis un rapide sourire en la rassurant :
- Super maman ! J'ai pas trop faim ce matin mais j'en emporterai deux pour ce midi.
Ces quelques mots suffirent à la rassurer et elle m'envoya un baisé. Je grimaça et me retourna pour me diriger vers la salle de bain. Ma maison est grande et bien meublée. Aucun de mes amis n'est déjà venu chez moi. Je ne sais pas pourquoi je n'aime pas recevoir des amis à la maison. Ça ne les gène pas car on se voit toujours dehors. Mes parents aimeraient les rencontrer mais ce ne serait pas une bonne idée. Ils les jugeraient et ne voudraient plus que je les vois alors que mes amis sont tout pour moi. Mes parents ne comprennent pas pas que j'ai 17 ans et que je suis en mesure de contrôler ma vie et mes fréquentations. Je suis encore leur "petit bébé" et ça m'agace.
Sous la douche, je me relaxe sous les filets d'eau chaude qui s'échappent du pommeau de douche. Ça m'apaise.
Quelques minutes après, je suis à l'extérieur de la baignoire pour me sécher. Je m'entoure de ma serviette et monte dans ma chambre sans que personne ne me voit pour choisir ma tenue du jour. Je choisi une jupe patineuse noire avec un collant troué et un pull croc top qui est de la même couleur que mes cheveux. Ma mère va encore tourner de l'œil en me voyant. Devant mon miroir je fais mon teint, je mets mon mascara, mon eye-liner et la touche finale un beau rouge à lèvre... Violet. J'en ai des tonnes de cette teinte là. Si je devrai être un objet je serai un rouge à lèvre. Je trouve que c'est l'élément qui donne du charme au visage et bien plus.
Je descends discrètement dans la salle à manger pour prendre deux puncakes comme je l'ai promis à ma mère. Je les glisse dans mon sac.
- Oh mon dieu, s'étouffa ma mère en se raidissant, tu ne veut pas mettre quelque chose de moins voyant ?
- Tu m'as fais peur! Et non, t'as oublié notre deal? Moi je ne critique pas tes tenues qui sont tellement coincés! Laisses moi maintenant, je vais être en retard.
Les critiques sur les tenues de ma mère l'a blessé. Je le sais, je le vois dans ses yeux. Maman est super sensible et parfois j'ai l'impression d'être une mère qui rassure son enfant. Je peux être très méchante, parfois. Je ne me rends pas compte de la chance que j'ai d'avoir des parents comme eux. Ils cèdent à tous mes caprices.
Elle poursuivit :
- Si j'allais au boulot comme toi on me dévisagerai et je serai s'en doute virer ! C'est pour ton bien ma chéri!
- Mais moi je m'en moque de l'avis des gens! criai-je.

Sur ces mots, je pris mon perfecto noir, enfila le plus vite possible mes chaussures montantes noires, pris mon sac et mes clés et claqua la porte laissant ma mère sur le carrelage de la cuisine sans qu'elle puisse ajouter un mot.
Ces disputes font partie de mon quotidien. Si chaque matin je n'ai pas une remarque de ma mère sur ma tenue c'est qu'elle est malade ou partie à son travail.
J'aperçois Mégane au bout de la rue, elle devait s'impatienter.