- Génial? Mais vous trouvez ça génial? articulai-je en regardant alternativement mon père et ma mère.
- Oh, Mélanie arrêtes. Tu savais très bien qu'on avait mis la maison en vente, dis mon père avec agacement.
Je ne dis rien. Je me massai le cuire chevelu pour me calmer.
- Mais je comprends mieux ! La petite course que j'ai faite était un prétexte pour que je ne sois pas là pour ne gâcher pas la visite des nouveaux acheteurs, c'est ça?
Il y eut un long moment de silence. Juste le bruit du couteau quand ma mère tranchait les tomates. Mon père se rinça les mains, au côté de ma mère, pour l'aider.
- Mélanie, donne moi le persil dans le frigo, s'il-te-plait, me demanda ma mère sans quitter des yeux le plat qu'elle préparait.
- Mais j'y crois pas. Vous ne faites pas confiance? Je vous ai pourtant dis que je ne ferai plus de bêtises ! ( chap. VIII)
J'élevai de plus en plus la voix.
Mon père fit volte-face.
- Mélanie ! Arrête ! Arrête, bon sang ! C'est insuportable !
Son visage rouge pivoine m'impressionnait mais je répliquai.
- Je suis insuportable ? Moi ?!, m'écrai-je à présent en me pointant avec mon index. Et bah vous savez quoi ? J'vais me barrer de cette baraque!
- Où et avec qui? cria mon père en tapant le poing sur plan de travail de la cuisine ce qui fit sursauté ma mère.
Ma mère voudrait s'interposer entre la dispute qui se déroulait sous ses yeux, mais elle ne faisait rien. Comme d'habitude.
- Je sais pas mais on trouvera bien avec mon copain !, dis-je sur le même ton sans réfléchir.
Évidemment, c'était un mensonge. Jamais je ne quitterai mon cocon familial : j'appréciais trop mon confort et même si je me disputais souvent avec mes parents, en aucun cas j'aurai l'intention des les faire souffrir.
Je ne sais pas si c'était une bonne idée d'informer mes parents que j'avais un petit copain (d'ailleurs je ne sais pas si Mike l'est vraiment) mais il était trop tard pour revenir en arrière.
Ma mère semblait abasourdie par cette nouvelle.
- Ma chérie... Un copain? Tu ne nous en as jamais parlé... me questionna mon père légèrement sceptique.
Il y quelques minutes mon père était à deux doigts de me mettre une gifle et voilà que maintenant il m'appelle "ma chérie".
Je fis les yeux blancs pour montrer mon agacement.
- Si vous preniez la peine de vous intéresser un minimum à ma vie, vous le sauriez!
Au même moment mon petit frère entra dans la cuisine sûrement alarmé par nos cris.
- Qu'est ce qu'il se passe Mélanie?
- Rien de grave, Arthur. Nos parents viennent juste de se rendre compte qu'ils ont une fille de dix-sept ans et qu'elle grandi, lui répondis-je en gardant les yeux fixés sur mes parents.
Je pris mon sac de cours et sortis de la cuisine sous les regards ahuris de ma famille et montai dans ma chambre pour entamer mes devoirs.Je faisais mes devoirs, sans grande motivation. La fin de l'année arrivait et c'était le moment que j'avais choisis pour me laisser aller.
Je déverrouillai mon téléphone. Aucun message.
Les appels interminables entre Mégane et moi me manquaient terriblemen . La nostalgie provoquait en moi un pincement au cœur.
Je naviguai dans la playslist de mon téléphone et démarrai la musique I like It de Sevyn Street. J'attachai mes cheveux en queue de cheval et commencai à bouger les épaules sur ma chaise. Puis, quand mon corps me supplia de me lever pour mieux s'exprimer, j'obtempérai en me levant. Je branchai mon portable à mon enceinte et bientôt le son empli tout l'espace de ma chambre.
Je montai sur mon lit, ma brosse à la main en guise de micro. Je me mis à chanter en playback. Je me prenais pour une de ces chanteuses de R&B et ondulai mon corps comme elles le font à la télé. C'est bon d'être quelqu'un d'autre pendant un moment. D'oublier tous ses problèmes. Sur scène, les stars ont l'air sûre d'elles mais c'est peut-être une carapace qui cache une personne fragile.
La musique s'arrêta alors qu'elle n'était pas finie et je me retournai.
Ma mère était entrée dans ma chambre et avait éteint musique. L'assurance que j'avais avait disparue. Rapidement, je m'assis en tailleur sur mon lit.
- Pourquoi tu n'as pas frappé à la porte? demandaiis-je doucement car je n'avais aucune envie de m'énerver.
- Je l'ai fait mais avec ta musique c'est sûr que tu ne pouvais pas attendre ! m'houspilla ma mère.
Et voilà ! songeai-je. Elle ne ratait pas la moindre occasion pour me réprimander.
Je fis la moue en fronçant les sourcils.
- T'es venu pour me faire la morale ou quoi?
Ma mère lissa son chemisier et toussota et vint me rejoindre sur mon lit.
- Non. Je voulais te parler. Enfin... Que tu me parles. Qu'on parle.
- Tu vas me faire la conjugaison du verbe parler ou quoi?
- Mélanie. Sérieusement.
Elle me tint les mains.
Oh mon dieu, qu'est ce que je n'aime pas quand elle prend son air sérieux.
Je retirai mes mains.
- Tu avais raison. Tu as grandis et tu es presque majeure. Et... Je ne t'ai jamais parlé de... De tout ça. Enfin dans ma famille non plus, on ne m'en a jamais parlé.
- De quoi tu parles ? lui demandai-je.
Je savais à quoi elle voulait en venir mais je ne voulais pas qu'elle le sache.
- Des garçons, ma chérie.
Je déglutinai. Même si je m'y attendais c'était bizarre d'en parler avec ma mère car, comme elle l'a dit, on n'en avait jamais parlé et ce n'était non plus le sujet le plus abordé à la maison.
- Tu as vu ça à l'école mais je pense que c'est toujours mieux d'en parler avec ses parent, continua-t-elle en jouant avec sa bague de fillancaille.
- Euh maman... C'est juste un copain. On n'est pas allé plus loin.
- Oh d'accord, ma chérie.
Ma mère avait l'air soulagé. C'est super gênant de se dire que votre mère pense que vous... couchez avec un garçon.
- Mais tu sais ma belle, c'est normal. Et si tu veux tu peux me parler de tes craintes... Euh... des types de protections, de...
- Maman ! Stop ! Arrête ! Ça fait pas longtemps que je sors avec lui ! Et puis arrête de m'appeler "ma chérie" ou "ma belle", c'est stupide, interrompai-je brusquement ma mère.
- Oui mais...
- C'est bon. Merci, maman mais ça va aller. Tu peux me laisser maintenant?
- Hmm... oui bien sûr.
Elle se leva et m'embrassa le front.
Elle se dirigea vers la porte quand elle s'arrêta à mi-chemin.
- Mélanie?
- Oui, soufflai-je longuement.
- Tu sais que ton père et moi t'aimons? On t'aime Arthur et toi. Vous êtes nos deux bébés. Vous grandissez si vite. J'ai l'impression que c'était hier que je te changeais les couches.
- Maman!
- Oui j'y vais, rigola-t-elle franchement.
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La Rebelle du 16ème arrondissement
Novela JuvenilMes parents auraient pu m'appeler Alix comme dans le jeux vidéo Half Life 2, mais non ils ont décidé de me nommer Mélanie. J'ai les cheveux violets et j'aime le hard rock. Je suis du genre rebelle et personne ne me comprend à part ma bande d'amis du...