XVII. " C'est stupide. Je suis stupide."

331 27 0
                                    

La soirée s'était écoulée dans la bonne humeur : la venue de Julien avait enchanté mon père. Il le considérait comme son fils.
Arthur ne connaissait pas Julien. Arthur fut déçu quand maman lui annonça qu'il n'avait pas cinq ans comme lui mais dix-neuf ans.
Je jouais avec ma nourriture quand mon téléphone sonna sur le canapé. La sonnerie de mon téléphone mit fin à l'euphorie. Tous, autour de la table, me fixait pour attendre une réaction de ma part. Soit pour je réponde ou soit pour que j'arrête la sonnerie hard rock de mon téléphone.
Qui ça pouvait bien être à cet heure?
Je soupirai et me levai de table. Le nom de Mike clignotait sur l'écran. Sans pouvoir en expliquer la raison, j'eus comme un coup de chaleur.
- Allo ? dis-je sur le ton le plus dégager possible.
- C'est Mike.
Je me retournai. Mes parents remuaient leurs lèvres pour me demander qui était-ce. Grace à nos conversation à voix basse, en cours, avec Mégane, j'étais devenue douée pour lire sur les lèvres.
J'agitai rapidement la main pour leur faire comprendre de me laisser.
- Mélanie ? T'es toujours là ?
- Oui, attends deux minutes.
Je montai dans ma chambre en lançant un regard noir à mes parents.
Je fermai la porte et m'allongeai sur mon lit.
- Je voulais t'appeler aussi, lui avouai-je.
- Je t'ai devancée.
- Oui, il semblerait...
Mike toussota et repris :
- Je suis désolé pour ce qui c'est passé cet après-midi.
- Oui, comme d'habitude.
Je l'avais pris de court et il ne pouvait pas me contredire.
- Je crois qu'on doit faire une pause... réfléchir, conclus-je.
Deuxième silence.
- Tu me manques déjà, Mélanie.
Bobard, bobard, songeai-je en faisant les yeux blanc. Il allait sûrement se consoler dans les bras d'une autre...
Je raccrochai et me retournai sur le dos.
Peut-être que ce break se terminera en rupture mais bizarrement, je ne m'en préoccupais pas.
Je ne voulais pas non plus perdre mon temps avec des gens lunatiques alors que le déménagement approchait.
Je ne retournai pas finir mon assiette et filai dans la salle de bain pour prendre une douche et enfiler mon pyjama.
Dans ma chambre, j'installa sur ma chaise mes vêtements pour le lendemain quand ma porte s'ouvrit.
- Décidément, vous ne savez pas toquer, dis-je agacée les poing sur les hanches.
Mon père rigola mécaniquement. La gène pouvait se lire sur son visage.
- Je voulais juste te dire bonne nuit.
- D'accord.
Il haussa les sourcils. Je compris que j'avais oublié de lui rendre son attention.
- Ah oui, oui. Bonne nuit à toi aussi.
Il souris et referma la porte sur lui.
Mon père et moi n'avons jamais été très loquaces.

La journée d'aujourd'hui s'était passée comme les autres : Mégane et Steeve n'étaient toujours pas là et je mangeais seule mon sandwich sur un banc.
Je n'avais pas croisé ni Mike ni Alysse et, c'était mieux comme ça.

Le fin du mois de juin s'annonçait et je n'avais toujours pas fini de ranger mes affaires dans les cartons. L'année scolaire prenait fin et mon conseil de classe allait avoir lieu.

Ma maison était maintenant - presque entièrement - meubler de cartons qui seront bientôt emmener dans mon nouvel appartement.

- Mélanie il faudrait que tu ranges ta chambre, dit ma mère un peu plus sévèrement que les fois précédentes.
- Oui, lui répondais-je mollement.
- Tu sais que c'est demain que Katlyn et son fils viennent nous aider à finir de fermer les cartons. Ils ne sont pas venus pour faire tous tes cartons.
- Je sais. J'ai juste un peu la flemme mais je vais commencer.
Mes parents ont tellement de facilité à quitter cette maison, mais pas moi. J'ai grandi dans cette maison et la quitter me brisait le cœur.
- La flemme ?! Mais c'est pas possible. Il faut vraiment qu'on te dise tout.
- Oh, c'est bon, je vais commencer, m'énervai-je en montant dans ma chambre juste pour ne pas rester avec elle l'entendre lister tous mes défauts.

Après plusieurs heures, pas un carton n'était remplie. Plus je fouillais dans mes affaires plus je trouvais des jouets que j'avais égarés. Et conte mon gré, ces jouets - pourtant assez infantiles pour mon âge - me distrayaient.
Quand soudain je dus relever la tête de mes occupations car - déjà - quelqu'un venait toquer à ma porte.
- C'est qui ? Je suis occupée, mentis-je.
À coup sûr, c'était un de mes parents qui se présentait à ma porte et je n'avais nullement envie de discuter à propos de je ne sais quoi avec l'un deux.
- C'est Arthur, je peux entrer ?, dit-il d'une voix mielleuse pour que je puisse le laisser rentrer.
- Entre.
Et je vis son petit corps se présenter dans l'entre bâillement de la porte.
Il avait ce perpétuelle regard lorqu'il souhaitait demander quelque chose.
- Qu'est ce que tu veux Arthur ? lui souriai-je pour l'encourager.
- Maman m'a dit que tu avais des jouets que je pouvais prendre... hésita-t-il.
- Oui c'est vrai, mais c'est plutôt des poupées et non des chevaliers, lui dis-je en lui montrant un carton que j'avais déjà bien rempli la veille.
- Je leur couperais les cheveux et leurs colorierais leur visage, rigola-t-il en révélant ses dents de sagesses qui n'étaient pas encore tombées.
Léguer mes poupées me brisaient le cœur. Mais à quoi me serviraient-elles encore ? Elles traîneront au fond d'un carton alors que là... Elle auront une nouvelle vie. Une nouvelle vie moins rose mais une nouvelle vie plus palpitante que celle de rester emprisonner dans une boîte.
- C'est d'accord mais pendant trois semaines, tu me laisseras t'es puncakes, psalmodiai-je à un mon frère avec un regard de défi.
- Trois semaines... C'est long ?
- Bien sûr que non, mentis-je, profitant de son innocence.
- Tu es sûr ? demanda-t-il légèrement soucieux face à ma proposition.
J'approuvai en secouant la tête de haut en bas.
- D'accord, capitula-t-il en se ruant sur le carton rempli de poupées.
Je le regardai disparaître derrière la porte et me laissai tomber sur mon lit en voyant toutes les affaires qui me restaient à ranger.

La Rebelle du 16ème arrondissementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant