XVIII. "Ri-di-cu-le"

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Mike s'avançait dans l'entrée et je ne comprenais rien.
Nous n'avions pas mis de terme à la pause dans notre "relation" et jamais nous n'en avions abordé le sujet depuis la conversation téléphonique et aucun de nous deux ne semblait vouloir s'y attardé. De plus, on ne se parlait pas plus de cinq minutes en raison du malaise constant entre nous. Je ne ressentais pas le manque de sa personne. Ses yeux verts posés sur moi ne me faisaient plus le même effet d'adrénaline qu'avant ; sa bouche non plus. Je m'en voulais d'avoir donné toute mon "attention affectif" à un garçon qui au final ne la méritait pas. C'était peut-être un peu de ma faute. Et de la sienne.

Je me ruai sur Mike laissant Julien seul dans la cuisine. Il était hors de question qu'il voit Julien, ni mes parents.
  - Qu'est ce que tu fous ici ?
Il ne paraît pas surpris de mon ton exécrable.
  - Je passais dans le coin. Et j'ai vu les déménageurs et comme je sais que t'es en plein déménagement je pense que l'aide et le soutient d'un ami serait sympa, dit-il en insistant sur le mot "ami".
  - Non, non, rigolai-je amèrement. T'es juste venu me dire officiellement qu'on est plus ensemble.
  - Tu me l'as fait comprendre, toi-même.
  - T'es en train de me dire que c'est moi qui a mis fin à notre ridicule histoire ? Mais arrêtes ! Arrêtes ! Aucun de nous deux a fait un effort et tu le sais très bien, Mike ! m'exclamai-je en ayant l'impression de tomber dans la démence.
  - C'était pas ridicule. Mélanie, tu sais bien que c'est pas ce que je voulais...
Il n'avait pas pu achever sa phrase que déjà Julien l'interrompait.
  - Mike ? LE Mike ? s'enquit Julien en détaillant Mike. Enchantée, finit-il en lui tendant sa main.
Je fermai les yeux et murmurai un "Oh Seigneur".
  - Oui, je crois, marmonna Mike sans accepter la poigne de Julien.
  - Non mais je vais pas te voler ta copine, hein. Calme le rebelle, rigola Julien. Je suis un ami.
Mike me regarda perplexe, un rictus au lèvre.
  - Ma "copine" ? répéta calmement Mike toujours en me fixant.
Mais je percevais un voile de colère dans sa voix. Je lui en voulais d'avoir dit à ses amis que nous étions ensemble et voilà qu'il apprenait que j'avais fait la même chose.
  - Longue histoire, laisse tomber s'il-te-plait, Mike, dis-je rapidement pour changer de sujet.
  - Mike ? clama une voix bien trop jovial.
Ma mère.
Je sentis des sueurs froides coulés le long de mon dos.
  - Bonjour madame, s'empressa-t-il de saluer ma mère en glissant son bandana dans la poche avant de son jean.
Comme si le fait de l'enlever lui donnait un air plus sérieux.
  - Bonjour ! Alors c'est vous le fameux Mike !
  - Oui, c'est bien moi madame. Je vois que Mélanie vous a bien parlé de moi, plaisanta maladroitement Mike en me se retournant brusquement vers moi pour me scruter avec insistance.
  - Non, pas tout à fait... mais restez donc boire un verre, nous pourrions échanger, proposa ma mère en réajustant son chignon.
  - Boire un verre pour échanger ? réitéra Mike toujours les yeux rivés sur moi.
  - Maman, je crois qu'il ne pourra pas rester, m'empressai-je de dire.
  - Mélanie arrêtes de répondre à sa place voyons !
  - Euh madame... tenta Mike.
Mais c'était trop tard ma mère était lancée et rien ne pouvait l'arrêter.
  - Attendez juste que j'aille prévenir mon mari et mon amie. Mélanie ne nous avait pas prévenu de l'arrivée de son amoureux, déclara ma mère en prenant un air faussement énervé pour ensuite entamer un rire purement factice.
Mon cœur fit une chute libre dans l'Abîme du Désespoir.
  - Son amoureux ? répéta de nouveau Mike tandis que ma mère s'éloignait dehors.
  - Mélanie, c'est bizarre comment ton visage a blanchit. Ton teint ne va pas avec la couleur de tes cheveux, ajouta Julien qui avait assisté à toute la scène.
  - La ferme ! criai-je en lui lançant un regard noir.
Julien camouflait son rire dans la pomme de sa main mais j'avais mieux à faire que de réprimander un gamin.
  - Mélanie, tu m'expliques ? me questionna soudainement Mike.
  - C'est ma mère, elle en fait toujours trop, commençai-je en faisant les cent pas. Je ne voulais pas lui dire pour nous deux mais... Ça m'a énervée et...
  - Tu sais quoi ? Comme t'as mère va sûrement pas me lâcher, on va... on va faire comme avant. Tu sais tout ça, on s'aime et tout. Et quand tu seras à Paris tu leur diras que c'est fini entre toi et moi, dit-il en agrippant fermement mes épaules pour me canaliser.
  - Ah parce que vous n'étiez pas ensemble ? nous questionna Julien en nous pointant du doigt.
Je n'avais aucunement pas envie que Julien sache que nous n'étions plus ensemble de peur qu'il le révèle.
  - La ferme ! T'as pas compris ? Tu veux que j'm'occupe de ta bouche ? s'énerva Mike en le menaçant du poing.
Julien allait riposter mais je le devancai.
  - On arrête là ! C'est déjà assez compliqué comme ça !
  - Qu'est ce qu'il y a de compliqué ?
Mon père venait de faire irruption dans la salle et je vis son regard plein de jugements inspecté Mike.
On aurait dit que tout l'oxygène contenu dans la pièce s'était évaporé je ne sais où car nous retenions tous notre respiration. Et ce fut Mike qui trouva en premier le peu d'air qui restait pour parler.
  - Bonjour monsieur, je suis...
  - Je sais qui tu es, trancha mon père.
Après une pause il reprit.
  - Tu es Mike, dit-il presque dans un murmure comme si le fait de prononcer son nom était un grave péché.
Je pinça ma lèvre inférieure tellement fort entre mes dents que je cru sentir le goût de sang.
Une main manucuré vint pousser mon père sur le côté pour se jeter sur Mike.
Katlyn.
  - Miiiiiiiike ! Je ne m'attendais pas du tout à te rencontrer là, s'exclama Katlyn en embrassant Mike sur les deux joues. Quel âge as-tu ?
J'étais persuadée qu'elle lui avait laissé une trace de blush.
  - 18 ans..., répondit Mike impressionné par cette énergie ou le maquillage à outrance de la mère de Julien.
  - C'est dingue comment ça grandi vite les gosses. J'ai l'impression que c'était hier que Mélanie faisait ses premiers pas... se remémora Katlyn pleine de nostalgie en s'adressant à mes parents.
Et elle continua en donnant une bourrade amicale à Mike.
  - Et voilà qu'elle nous emmène son mec !
Mon père se raidit. Ma mère rigola - comme à son habitude - nerveusement. Julien se pinça les lèvres et secoua la tête. Mike ressemblait à une marionnette qu'on obligeait à sourire et moi je fus frapper d'une petite épilepsie.
  - Bon, je vais chercher de quoi boire, finit par dire ma mère en joignant ses mains.
  - Je peux vous aider ? proposa Mike pour échapper quelque instant à cette atmosphère lourde.
  - Je veux bien, merci, remercia ma mère.
Aussitôt ma mère et Mike dans la cuisine, mon père exprima son mécontentement  :
  - C'est n'importe quoi ! Ce garçon est ici et on est loin d'avoir fini de tout mettre dans le camion !
Julien approuva d'un signe de tête.
  - Mais il est venu pour nous aider et maman a commencé son blabla ! tentai-je de défendre Mike.
  - Oh, c'est pas grave et puis c'est le chéri de ta fille, Patric, fait un effort, l'encouragea Katlyn.
Mon père toisa Katlyn  d'un regard rébarbatif et tourna la tête en tapant du pied, signe d'impatience.
Papa n'aimait pas perdre son temps. Il aimait l'utiliser intelligemment et surtout pas à bavarder avec un garçon qu'il allait lui voler sa fille.
Ma mère arriva tout sourire les boissons gazeuses et une bouteille d'eau à la main suivi de Mike tenant maladroitement un plateau avec des verres.
  - Tu ne pourrai pas nous servir plutôt de la bière ou du vin, Annie (mère de Mélanie) ? suggéra Katlyn à ma mère en désignant les boissons non alcoolisé. Du  vin mousseux de préférence.
La concernée ne répond dit pas mais sembla tout aussi gêné que Julien qui toussota et s'agita sur place. 
  - C'est quoi le problème ? On est tous majeur et Mélanie l'est bientôt, non ? C'est OK, alors ? persista Katlyn.
  - Non. C'est pas OK, dit ma mère en ouvrant de grands yeux pleins de sous-entendus.
L'ambiance était bien et bien plombée.
Finalement, tout le monde prit - bizarrement - de l'eau, même moi. Katlyn aurait tellement questionner Mike. Si il m'aimait vraiment, s'il voyait un futur avec des gosses avec moi, s'il contait colorer ses cheveux en violet comme moi et d'autres questions maladroites dans le genre... Seulement, elle n'avait pas pu contrôler sa trop grande envies pour les boissons alcoolisés ce qui lui a valu une rebuffade de la part de ma mère qu'on fait à un enfant pleurnichant pour des bonbons dans un centre commercial et qu'on essaie de calmer rapidement sans trop attirer les regards indiscrets.
Katlyn parut tout à coup distraite par l'eau dans son verre. Sûrement l'effet de la honte.
Les déménageurs passaient à ce moment-là et maman les invita à se joindre à nous. Ils acceptèrent et prirent du Coca Cola mais après avoir bu précipitamment le contenu de leur verre, ils sont aussitôt partis à leur occupation s'apercevant de la gène commune et du manque de conversation.
Je tenais tellement fort mon verre que ma main tremblait.
  - Et tes études, Julien ? demanda mon père en écarquillant les yeux comme pour faire comprendre à Julien "vasy enchaîne, parle".
  - Non, chéri. On en a déjà parlé ce matin, dit doucement ma mère et posa sa main sur son épaule pour le féliciter de son effort.
On avait tous fini de boire en un temps record. Eh bien oui ! Il fallait bien qu'on occupe autrement notre bouche puisqu'apparemment nous avions perdu la parole. Mais ce silence me terrifiait presque. Comme si mes parents avaient décelé quelque chose qui nous trahirait, Mike, moi et notre manège. Ils ferraient donc semblants de ne pas parler pour ne pas paraître idiot. Hypothèse. J'avais aussi peur que Julien ouvre sa bouche pour tout leur expliquer.
Puis tout à coup, ma mère se réveilla :
  - Le petit !
Elle appela Arthur en bas des escaliers et celui-ci descendit et se cachât derrière la jambe de maman en pointant Mike du doigt.
  - Oh ! C'est l'amoureux de la sorcière.
  - N'appelle pas ta sœur comme ça ! gronda ma mère.
Mike rigola d'un rire saccadé comme le moteur d'une voiture quand elle cale. Je bifurquai mon regard sur le sol devinant celui de Mike sur moi qui devait se questionner sur le comment du pourquoi ma famille le connaissait.
Arthur pris un verre de jus. Il le sirotait bruyamment et ça ne faisait qu'accroître l'embarras de la situation. Personne n'osait se regarder dans les yeux trop occupé à jouer avec le pourtour de leur verre. Ri-di-cu-le.
  - Pourquoi personne ne se parle, maman ? demanda mon frère entre deux aspirations.
L'innocence avait frappé.
Nous regardions attentivement ma mère pour attendre LA réponse. Oui, LA réponse car cette question est loin d'être bête. On pourrait même la développer: Pourquoi ne parlons nous pas ? Pourquoi sommes nous gênés alors que nous sommes des amis de longues dates ? Le seul qui devrait être gêné est Mike, trop sollicité par les questions ardues de ma famille et (parait-il) amis.
Mais rien. Pas de sujets de conversation, ni de questions pour Mike.
Peut-être que sa gêne nous avait contaminé. Nouveau virus ? À voir.
  - Patric ? Et le déménagement, il ne va pas se faire tout seul ! rigola (que de rire dans cette journée !)  ma mère.
Mon père nullement contrarié par cette remarque, au contraire, lui donna raison et Katlyn les suivit; Arthur haussa les épaules et monta de nouveau à l'étage, me laissant seul avec Julien et Mike. Et quand nous fîmes seul, un long soupir d'apaisement s'échappa de nos lèvres.
  - Oh mon dieu, j'ai cru ne jamais pouvoir le tenir, avoua Julien.
  - Tenir quoi ? le questionai-je.
  Les commissures de Julien s'étirèrent et ses yeux se plissèrent malicieusement.J'aurai mis ma main au feu que ses changements physiques étaient les préambules d'une de ses fameuses gamineries.
  - Mon pet.
Et voilà, j'avais raison. Je râlait de désespoir et  remonta le haut de mon t-shirt jusqu'à recourir complètement mon nez pour l'épargner de ces odeurs nauséabondes.
Malgré le peu (déjà trop, pour moi) de temps que nous avions passé ensemble depuis nos retrouvailles, j'ai constaté que Julien se donne toujours un air supérieur aux autres alors qu'il est plus pitoyable et puéril que les gens qu'il dénigre.
  - Ce mec est malade, constata Mike en secouant la tête comme désolé du sort de Julien.
Julien blêmit.
  - Moi... Moi, malade ? Je suis plus sain que toi, j'ai fait tout mes vaccins, se justifia-t-il limite fier.
  - Non mais malade (guillemets en l'air) au sens figuré, Julien ! Pas au sens propre. Ça sert à rien de faire une tête pareille, rassurai-je Julien qui était au bord de la crise de panique.
  - Ah, oui ! dit-il après un court silence. Bon... Je... je vais aider tes parents Mélanie.

Ce gars était vraiment malade au sens figuré comme au sens propre (il a la grippe, lol).
J'hochai la tête mais il était déjà parti. Mike haussa les sourcils.
  - Dur.
  - Grave.
Puis, un long silence. Mais on avait l'habitude de toute façon depuis le début de la journée.
   - Je vais aider tes parents. Après tout, c'est pour ça que je suis venue. Et pour toi, dit-il, sa voix en decrescendo.
Je ne pris pas compte du "Et pour toi.".
  - Hum, j'espère qu'ils finiront pas par te poser des questions. Moi je vais ranger ma chambre.
  - Ah oui ? demanda-t-il comme pour proposer son aide.
  - Oui, seule, insistai-je.
Je lui tournai le dos et montai à l'étage pour retourner à ma besogne. Julien ne m'avait apporté aucune aide et j'avais encore beaucoup de carton à faire.

Après avoir bien avancé, mais pas terminé les cartons, nous nous arrêtions juste avant le crépuscule. Demain, nous reprendrons pour conclure le tout.
Mike salua poliment tout le monde et je l'accompagnai jusqu'à la pote d'entrée en fermant la porte. La lumière brune du couchée de soleil nous accueilla.
  - Ça c'est bien passé ? Mes vieux t'ont pas posé de questions ? Ni Katlyn ? Julien a pas été trop chiant ?
  - Non. Cool, répondit-il froidement. 
Ça doit être la température extérieur. Pourtant, on était au printemps et bientôt en été.
  - Ouais, cool, dis-je à voix basse en essuyant mes mains tout à coup moites sur mon leggings.
Son regard se fit songeur.
  - T'es énervé ? L'interrogeai-je soudainement agacée.
  - Non, répondit-il calmement.
Après une lèvre pause, il reprit à la vitesse d'un TGV :
  - C'est juste que tu pars. Déjà. Pas que je sois triste, non. Enfin, si, un peu, vite fait. Mais...
  - Chut, le coupai-je. Tu parles trop pour rien dire.
Il acquiesça. Je pris son banda dans sa poche, le plia correctement et le noua autour de sa tête. Il rigola doucement et je l'imita jusqu'à ce que nos rires s'atténue.
Quand il tendit ses bras vers moi, je m'avançaient sans hésiter et il ferma ses bras forts autour de moi. La tête sur son torse, les mains agrippés fortement à son t-shirt, j'étais bien.
  - Enfet, c'est tes cheveux qui vont me manquer, reconnut Mike en déposant sa tête sur mon front.
  C'est une façon dérivée de me dire que je lui manquerai beaucoup.
  - J'ai réfléchi et rien ne me manquera chez toi, marmonnai-je, la bouche appuyée contre son torse.
  - Si, y'a une chose qui va te manquer et c'est celle là...
Il glissa tout d'abord ses mains dans mon dos puis stationna ses mains sur mes hanches en me pressant davantage sur lui. Sa bouche coincée dans mes cheveux effleurait la peau de mon coup.
Jusque là, je passai un moment avec mon ami que je ne reverrai plus que rarement donc je profitais mais ce que j'oubliais c'est que Mike était mon ex-petit copain et que Mike était Mike, un grand dragueur.
Je le repoussai brusquement et le dévisagea.
  - Mike ! Tu gâches tout.
Il me prit la main et s'éloigna en la laissant glisser sur sa main.
  - Ne m'oublie pas ! cria-t-il tandis qu'il rejoignait sa voiture.
Je le regardai partir, adossée à la porte en serrant les dents pour ne pas sourire niaisement. Je pris une bouffée d'air bien méritée et rentrai à l'intérieur.
  - Vous en avez mis du temps avec ton chéri. Ton père était à deux doigts d'encastrer la porte pour voir ce que vous faisiez, m'avoua Katlyn.
Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés dehors. Peut-être vingt minutes.

Katlyn et Julien nous firent la bise pour nous saluer et quittèrent la maison. Julien et moi étaient un peu en retrait pendant que mes parents et Katlyn parlaient encore.
  - J'espère qu'il t'a pas galocher, souffla Julien.
Quel sans-gêne ! Il m'exaspérais.
Je ne lui adressai aucun regard ni aucune parole. Ils partirent et mes parents se reprochèrent - un peu trop tard - d'avoir parut aussi "mou" devant Mike. 
Fatiguée de cette journée, dans une chambre déshabillée, je tombai en léthargie.

-
ENFIN un chapitre.
Bonne fin de vacances (désolée de le rappeler, ça m'énerve aussi) et bonne lecture en espérant que vous aimez. J'ai tellement d'idée pour cette fiction (même pour la fin) et une autre que je voudrais commencer en fin d'année...

la bise

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 15, 2015 ⏰

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La Rebelle du 16ème arrondissementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant