XIII. "Je me sentais impuissante"

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J'étais maintenant plantée devant mes parents. Ils me scrutaient comme si j'étais une inconnue et non leur fille qu'ils pensaient avoir tant bien élevée. Pourtant, j'étais bien élevée. C'est juste qu'avec le déménagement, le comportement étrange de Mégane, mon esprit avait besoin de s'évader avant de partir de cette ville. Après tout ça, tout redeviendra normal - sans doute.
La femme à côté de Mégane pris la parole après un long silence :
- Salut, moi c'est Kath la tante de Mégane.
Elle ne semblait pas contrariée de venir récupérer sa filleule à un commissariat de police. Je lui fis un sourire même si il n'était pas sincère. J'aurai préféré qu'on se rencontre dans d'autres conditions.
L'homme à côté de Steeve continua les présentations.
- Moi c'est Lenny et je suis le grand-frère de cet abrutit, dit-il en donnant un coup de coude à Steeve dont les traits de son visage exprimaient une grande gêne.
On pourrait très facilement les confondre.
Mais pourquoi les parents de Mégane et Steeve ne s'étaient pas rendus au commissariat?
Mon père s'exclama :
- Tout le monde s'est présenté? Très bien. Au revoir. Je compte bien terminé ma nuit de sommeil. Il y en a qui travail demain. J'espère que ça ne se reproduira pas. Allez viens Mélanie.
J'obtempérai suivi de ma mère. Les yeux de mon père étaient injectés de sang et des poches les soulignaient. Mon père ne rigolait pas mais son pyjama provoquait les ricanements de Lenny ce qui lui valu un regard noir de la part de mon père. Mon père et ma mère partirent déjà vers la sortie ainsi que la tante de Mêgane et le frère de Steeve. J'attrappa le bras de Mégane l'obligeant à s'arrêter
- Vos parents ne sont pas venus vous chercher ? demandai-je un peu dubitative.
- Non... Si on habite Steeve et moi dans un hôtel c'est pour une raison, dit-elle en me regardant dans les yeux.
Brusquement, des larmes coulèrent sur ses joues. Elle se recouvrit le visage de ses mains puis les laissa tomber le long de son corps pour continuer:
- Je suis enceinte Mélanie.
Ma bouche formait un ovale et mes yeux allaient et venaient sur les visages graves de Steeve et Mégane.
- Je l'ai su il y a deux semaines. Je l'ai annoncé à mes parents mais ils m'ont tout de suite rejetée. Pareil pour Steeve. On s'est retrouvé à la rue du jours au lendemain. Avec le peu d'argent qu'on avait on s'est payé un petit hôtel. Aucun membres de ma famille n'est au courant et je ne leur annoncerai pas. Ma tante n'est pas au courant non plus.
Après ce long récit de la part de Mégane, je restai dans la même position. Tout se chamboulait dans ma tête. "Mégane enceinte ?". Elle était pourtant si prévoyante...
- Je ne sais plus quoi faire. Je suis partagée entre avorter et garder l'enfant. Mélanie, on est perdu, continua Mégane ce la même expression d'un chien battu.
Sa main rejoignit celle de son petit-ami pour la serrer.
Steeve prit Mégane dans ses bras et elle se mit à pleurer de plus belle. Steeve essayait de dissimuler ses larmes dans la tignasse de Mégane.
Depuis quelques jours Mégane se comportait étrangement avec moi et je me demandais pourquoi. L'abandon de sa famille et le fait quel doit faire choix très important étaient la réponse à toutes mes questions.
Je désirais les aider mais avec mon déménagement c'était impossible et mes parents ne percevaient pas Mégane et Steeve d'un bon œil.
Je me sentais impuissante.
Comme si Steeve lisait dans mes pensées il me susurra presque:
- Ne t'inquiètes pas Mélanie, ça va aller.
J'eu envie de pleurer avec eux.
Le bruit d'un claxon se fit entendre.
- C'est tes parents Mélanie. Vas-y. On s'appelle plus tard, me dit Mégane en me serrant dans ses bras.
J'oubliai toute ma rancœur envers elle et serai mon étreinte autour d'elle. Je regardai Steeve et il me fit un signe de la tête comme pour me dire qu'il s'occupera bien de Mégane.
Je ne savais si j'allais les revoir. Mes parents m'obligeront à rester dans ma chambre et à sortir juste pour faire mes besoins.
Je partis les jambes tremblantes et me retournai à de nombreuses reprises pour envoyer de furtifs regards aux silhouettes de Mégane et Steeve qui diminuaient au fur et à mesure.
Dehors, la pluit tombe dru. Je cours me réfugier à l'intérieur de la voiture mais peine perdue: mes long cheveux sont trempés.
- Ne mouille pas la banquette, cri mon père.
Je n'avais pas le temps de répondre que ma mère me houspilla.
- Mélanie tu te rends compte de toutes les bêtises que tu fais? Non mais j'hallucine! Dix-sept ans tu as! Dix-sept ans mon dieu! Le jeune garçon Steeve nous a déjà tout raconté et il prétends que tu n'y est pour rien. C'est vrai ça?
Du rétroviseur elle me fusillait du regard. J'étais reconnaissante à Steeve qui dise ça à mes parents.
- Tu ne veux pas répondre? dit ma mère voyant que je ne l'écoutais que d'une oreille. Dans tout les cas tu es privée de sortie et quand tu sors du lycée tu rentres directement à la maison. Si je t'aperçoit encore avec ces personnes je t'envoie en pension dans le nord de la France.
- Et tu te rends compte que ton petit-frère est tout seul à la maison? On est resté éveillé toute la nuit en attendant ton retour! Et t'as remarqué je pense: on est en pyjama! poursuivit en serinant le mot "pyjama" en lâchant le volant ce qui fit paniquer ma mère.
Je ne les écoutais pas vraiment. Je spéculais dans ma tête en pensant à Mégane et Steeve. C'était tellement irréel. Je n'arrivais pas à m'y faire. Je ne voyais que ça à la télé: des jeunes filles qui tombaient enceinte. Mais je ne savais pas que c'était si sérieux entre Mégane et Steeve.

La fin du trajet était rythmé entre les murmures à haute voix de ma mère qui se plaignait de mon comportement et les virages un peu trop vites de mon père.
En entrant chez moi mon petit frère, Arthur, s'était précipité sur moi.
- T'étais où? Papa et maman étaient très tristes tu sais ?
- Rien de grave. J'ai fait une petite bêtise et papa et maman sont venus me chercher.
- T'as plongé dans une piscine ? dit-il en faisant allusion à mes vêtements mouillés.
- Non ça c'est la pluie mon grand, en lui tirant gentiment ses joues joufflues. Bon je vais à la douche et toi tu vas dormir. Allez hop,hop.
Il rigola et courru dans les escaliers. Je pris ma douche rapidement et enfila un pyjama chaud car je commençais à éternuer.
J'entrai dans la chambre de mon frère et le bordât. C'était tellement beau de le voir dormir paisiblement. J'aimerai avoir le même âge que lui pour avoir son innocence.
Puis, j'allai me coucher contente que cette longue soirée soit finit même si Mégane et Steeve hantaient mon esprit.

Le lendemain je fus réveiller par les cris incessants de ma mère.
- Mélanie réveilles-toi! Tu vas être en retard.
J'avais oublié de programmer mon réveil hier soir.
Mes oreilles percevaient la voix de ma mère comme si elle criait dans un haut parleur.
"Les effets de l'alcool." songeai-je.
Je m'augréai des mots indéchiffrables et remontai ma couette sur ma tête. Une main puissante l'enleva. C'était ma mère. Je me recroquevillai sur moi-même.
- Allez debout!
Je me redressai sur mon lit mais j'avais comme l'impression que la pièce autour de moi tournait.
- Maman, je... Je suis pas du tout bien.
Ma mère plaqua le dos de sa main contre mon front et ouvrant grand les yeux.
- C'est vrai que tu es brullante.
Elle hésita puis puis dit:
- Bon tu n'iras pas en cours aujourd'hui. Mais c'est que pour cette fois-ci. Je vais te chercher du dolipranne.
Elle revint avec un verre remplit d'un liquide lavasse. Je l'a bue en grimaçant.
- Bon, il y a des pâtes bec du poulet dans le frigo. Reste sage et n'ouvre à personne.
Sur ces mots, elle sortit de ma chambre sans m'adresser un regard. Depuis hier soir elle était irritée.
Ce jour de congé je le méritai vraiment car je ne me sentais pas bien.
Le médicament fit légèrement effet sur ma migraine.
Je me tirai hors de mon lit pour aller prendre mon ordinateur portable pour me mettre un film. Je surfais sur le site en cherchant le film que j'allais regarder quand une page s'ouvrit. C'était une vache qui se faisait éventrer et en dessous il y était inscrit "Faire le choix de ne plus manger de viande, c'est épargner un animal de la souffrance! Consultez notre site pour plus d'informations." L'image était atroce. Je mangeais de la viande mais je n'avais jamais vu ce point sous cet angle. Sans réfléchir je cliquai sur le lien du site indiqué.
Je passai toute la matinée sur le site qui favorisait les avantages d'être végétarien et montrait toutes sorte de vidéos d'animaux se faisants trancher la gorge. Toutes ces informations suffirent pour me convaincre d'être végétarienne. À partir de ce jour, je serai végétarienne.
Mon ventre gargouillait pour me faire comprendre que c'était l'heure de manger. Je descendis tant bien que mal à la salle à manger pour ouvrir le frigo et y prendre les pattes et le poulet. En voyant le poule, je ne pus m'empêcher de penser à cette poule qui gambadait tranquillement dans la nature et qu'on a ensuite attrapée sauvagement pour prendre sa chaire. Je déglutis de dégoût et jetai la cuisse de poulet à la poubelle. Être tuer pour finir à la poubelle était-ce mieux que de finir dans un ventre? Je n'en savais rien.
Je réchauffa mes pattes au micro-ondes et m'installai confortablement sur le canapé.
Mon téléphone sonna et je me hâta à répondre en voyant le nom de ma mère s'afficher.
- Oui?
- J'ai appelé ton lycée pour leur annoncer que tu ne viendras pas de la journée. Et on m'a dit que quelqu'un nommé Mike viendra t'emmener les devoirs et les cours dans l'après midi.
À l'entente du prénom de Mike je crache les pattes de ma bouche.
- Tout va bien Mélanie ?
- Oui oui c'est juste que mes pâtes sont trop chaudes. Mais oui, oui y'a pas de problèmes.
- Je ne serai pas là donc il te donne ce qu'il a à te donner et il repart. D'accord?
- Oui, oui. Allez bisous maman.
Et je raccrochai aussitôt.
Mike viendrait m'apporter mes devoirs après ce qu'il m'a fait la nuit dernière?!(chapitreX ).
Depuis cette soirée là, je ne ressentait plus rien pour lui. Enfin, je crois.

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/!\ Je ne fais pas de la "pub" pour les végétariens c'est juste un choix que j'ai décidé pour le personnage.
J'espère que ce chapitres vous a plus.
N'hésitez pas à réagir.
Merci✨

La Rebelle du 16ème arrondissementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant