Chapitre 22

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        31 Décembre 1765 :

Le repas de midi était d'une ambiance macabre. Nous avions tous notre nez dans notre assiette, personne ne se donnait la peine de parler et pour ma part ce n'était pas plus mal, cela me donnerais l'occasion de ne pas devoir jouer la comédie une fois de plus...
Les quelques fois où les yeux de mon assiette, je pus observer Vassili et George se lancer des regards meurtriers, a faire pâlir n'importe qui...
Ils ne s'aimaient point, ce n'était pas très compliqué à deviner.... Mais pourquoi ? Cela je l'ignorais.

Dégustant mes viennoiseries, je me souvins alors de ce que le Duc m'avait dit. Une ballade en sa compagnie me ferait peut être le plus grand bien ? Non ? Et puis il m'a fait la promesse de ne pas m'obliger à lui faire la conversation si je n'en avais pas envie...
Peut-être que sa seule présence me serait agréable ? Me ferait oublier pendant un cours instant le décès de ma sœur chérie ?
Après réflexion rien ne pourrait me faire sortir de la tête de pareils pensées.... Le visage livide de Constance restera à jamais gravé dans ma mémoire.... Il fallait que je m'y fasse.
Je voulais faire cette promenade avec Vassili même si elle ne me ferait pas sortir de cette morosité, j'en avais tout de même envie.

Une autre pensée me vins à l'esprit, que diraient mes parents s'ils savaient que Vassili désirait passer du temps en ma compagnie et non avec Rosaline ?
Mère me réprimanderait sûrement d'accaparer le fiancé de ma sœur.
Après tout de mon côté je savais que Rosaline ne ressentait absolument rien pour le Duc et vice-versa mais mère n'en savait rien...
Je n'ai pas le courage d'affronter ses remontrances.
Tant pis, je ferais en sorte que nous soyons discret pendant notre promenade...

Mon assiette était enfin vide, je décidais de prendre congé, George et Vassili me suivirent dans ma démarche.
Je pourrais en profiter pour demander au Duc s'il était disposé à me tenir compagnie...

Au tournant d'un couloir je me retournais pour l'affronter.
Les deux hommes m'avaient suivi contre toute attente seulement je devais discuter avec seulement l'un d'eux.
C'est en voyant George s'avancer, sourire aux lèvres que je décidais d'enfin ouvrir la bouche.

-J'aimerais parler au Duc seul-à-seul George, pouvez vous nous laisser ? Demandais-je de la manière la plus courtoise possible.

Au vu de sa mine déconfite, George ne paraissait guère heureux que je veuille converser en privé avec son "ennemi".
Il lança un regard noir au beau brun, ce qui lui fit apparaître un sourire en coin.
George inspira fortement et s'en alla.

Les yeux de Vassili d'un naturel sombre s'enluminèrent a mesure qu'il s'avançait vers moi.

-J'aimerais aller dans les jardins. Dis-je. En votre compagnie.... Murmurais-je. Si vous le voulez bien.... Vous aviez raison, prendre l'air me ferait sans aucun doute le plus grand bien !

Il s'avança sans un mot et m'offrît son bras. Je m'en saisis et nous nous dirigeons vers les jardins du domaine.
Comme promis il ne força point à converser. Il devait sans doute bien s'ennuyer avec moi, j'étais littéralement une tombe...

Il ne faisait pas soleil aujourd'hui, le ciel était nuageux, un temps tout à fait normal pour le mois de Décembre.....
Après réflexion je décidais de lui adresser la parole, je me sentais à l'aise en sa présence, je n'étais pas obliger de filtrer mes propos et puis j'ai dû être inconvenante plus d'une fois donc ce n'est certainement pas aujourd'hui que je risquais de l'ébranler.

-Je vous remercie Monsieur le Duc.

Il ralentit sa marche et dédaigna un regard perplexe sur moi.

Mon amour pour le Duc Petrovitch. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant