Chapitre 29

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24 Janvier 1766 :

Voilà trois jours que nous étions sur la route pour Moscou. Il y a seulement quelques heures que nous étions arrivés sur les terres de l'Empire Russe. La neige recouvrait l'entièreté du paysage faisant de temps en temps ralentir la diligence. Les cheveux s'épuisaient plus rapidement de ce fait nous devions faire des pauses régulièrement pour échanger les bêtes.

Un courant glacial réussit un s'insinuer dans l'habitacle. Elisabeth qui était dans mes bras en grelottait dans son sommeil. Elle avait réussi à s'endormir malgré le froid et les secousses incessantes de la calèche.

Je rabattais sur ses épaules l'étole en fourrure pour la tenir au chaud. Elle enfuit un peu plus son visage dans mon épaule faisant remonter le châle sur sa joue et son nez rougit par le froid.
C'est quand je resserrais mon emprise sur elle, là calant contre moi que je sentis sa main gauche s'agripper à ma veste.
Je m'en saisis et déposa un baiser a l'endroit où trônait sa bague de fiançailles.

Des images s'insinuaient dans ma tête quand je regardais l'immensité blanche par la fenêtre.... Des images d'il y a à peine quelques jours.
En caressant la bague de fiançailles d'Elisabeth, je me rappelais que j'étais passé à deux doigts de ne jamais la voir devenir ma fiancée.

Le Comte avait été difficile à convaincre, il était prêt à me refuser la main de sa fille avant qu'Elisabeth ne débarque dans le bureau de son père. Ils avaient une conversation privée... où par je ne sais quel moyen elle avait réussi à le convaincre.
Elle avait parvenu à ce qu'il ait entièrement confiance en moi au point qu'il me laisse emmener sa fille chérie en Russie.... Au point qu'il me donne sa bénédiction pour ce mariage.
J'avais pu lire dans ses yeux toutes ses craintes. Il avait peur.... Peur de laisser Elisabeth entre les mains d'un autre homme...
" Rendez-la heureuse.... Ne la brisez pas ! " m'avait-il dit la voix tremblante.

C'est ce que je comptais faire. Le Comte et moi-même entretenions une amitié depuis ses voyages en Russie. On s'était rencontré lors d'une soirée mondaine, on se connaissait depuis longtemps..... mais.... Cela ne l'empêchais pas d'avoir des doutes, des craintes....
C'était un comportement que je pouvais comprendre. Je ferais en sorte à l'avenir qu'il ne regrette pas de m'avoir confié sa fille.....

La diligence s'arrêta soudainement. Le cocher s'aventura dans la poudreuse et s'arrêta au niveau de ma fenêtre. Je t'irais sur les encoches et l'abaissa.
Il me fit un signe de tête de respect.

-Mr le Duc ! Nous devrions nous arrêter à une auberge, les chevaux semblent épuisés. Nous les changeront là bas ! Dit-il.

Je soufflais un coup en hochant de la tête.

-Très bien, dans combien de temps ? Lui demandais-je.

-J'en ai repéré une pas très loins ! Déclara-t-il en me pointant du doigt un point noir vers le nord.

-Allons-y dans ce cas ! Nous nous réchaufferont dans l'auberge pendant que vous échangiez les bêtes !

Pour toute réponse il agita sa tête de haut en bas et se rassit à sa place devant.

Je sentis à mes côtés Elisabeth qui remuait. Elle battit des paupières au moment même où je tournais mon visage vers elle.
Elle se redressa légèrement.

-Sommes-nous arrivés ? Demanda-t-elle la voix endormie.

Je souris en remettant une mèche derrière son oreille. Elle détourna son regard vers Adrien qui, lui, était profondément endormi.

-Pas encore.... Nous allons sous peu faire une escale. Nous boirons quelque chose de chaud en attendant que Honoré s'occupe des chevaux ! Qu'en dis-tu ? Lui demandais-je en caressant le dos de sa main.

Mon amour pour le Duc Petrovitch. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant